Noeuds ou
Ouvrir l’imaginaire du spectateur et se demander : qu’est-ce qui est réel ? "Noeuds" nous plonge dans une exploration de l’inconscient du dire et montre l’être humain en sujet empêtré dans ses noeuds « privés ». "Noeuds" est cet obscur objet du désir porté par un duo féminin, pleinement là et qui nous offre une parole intime rejoignant l’universel. Elles se livrent, lavent leur linge sale en public, pour participer à une quête relationnelle tout en s’amusant des déboires de la vie inconsciente qui affleure, des lapsus et des actes manqués. Alors, bienvenue dans les recoins cachés de la psyché où des cow-boys croisent des ombres téméraires, où des voix connues crissent comme une radio mal réglée, où des tangos prennent le relais de nos pires cauchemars... Comme une surface de projection traversée par les peurs, désirs, vécus... où les personnages sont aux prises avec des schémas inconscients qui les agissent de l’intérieur.
Concept et écriture Raphaëlle Blancherie avec Raphaëlle Blancherie, Karine Jurquet.
Lumières Xavier Lauwers
Création vidéo Arié van Egmond
Assistante scénographie Marie-Christine Meunier
Photos ©Hichem Dahes
Un spectacle de Raphaëlle Blancherie en coproduction avec la Balsamine, avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Service du Théâtre. Avec le soutien de la Bellone, de Nuit Blanche Bruxelles 2011 du Vrac l’Escault .
Du 29 février au 10 mars à 20h30, relâche le dimanche et le lundi.
Prix : de 4 à 14€, Art. 27, Arsène 50
La Balsamine, 1 avenue Félix Marchal 1030 Bruxelles - 02 735 64 68
reservation@balsamine.be
Dimanche 4 mars 2012,
par
Catherine Sokolowski
Introspection bicéphale
Psychologique et intimiste, « Nœuds » explore les imbroglios humains. Deux femmes, Raphaëlle Blancherie et Karine Jurquet se partagent la scène, dans une analyse brute de leurs expériences. Elles évoquent leurs amours, leurs échecs, leurs regrets, leurs passions ou leurs interrogations. Un spectacle court et étrange, qui emmène le spectateur dans un voyage mental basé sur la parole et le langage des corps. « Nœuds » , comme symbole de la complexité humaine : un partage d’intimité réussi.
Se basant sur les émotions quotidiennes, Raphaëlle Blancherie propose un spectacle en trois parties. Tout d’abord, un monologue à deux bouches, un échange entre deux femmes, harmonieusement encadré de musiques et de sons qui invitent à la réflexion. Cette partie est sans doute la plus réussie. Le spectateur a le sentiment d’être réellement incorporé dans l’imaginaire féminin, sans qu’on ne s’adresse particulièrement à lui. Plus tard, des têtes volent, le ton monte. Dispute mère-fille, allusion aux expériences traumatisantes et aux côtés sombres de l’existence. Et puis un dernier moment plus léger, changement de tenue et lecture de textes.
On aimerait revoir la pièce au ralenti ou relire les répliques qui fusent sans qu’on ait réellement le temps de les digérer. Une introspection en forme de flashes, un peu décousue et très humaine, parsemée de quelques danses, du même acabit. L’originalité repose en partie sur cette introspection à deux têtes qui tend à l’universalité. Un moment touchant entre le drame et le charme, une création particulière, à découvrir.
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