Décor froid et artificiel, Ben attend son public, perdu dans l’univers de Diablo, célèbre jeu de rôles virtuel. Toujours à la frontière du réel, il semble avide de raconter son cauchemar. Le journal parlé, présenté par François de Brigode, sert de support à son histoire. Au-delà d’une interprétation autiste, il y a des faits.
Témoignages des étudiants de l’école de métallurgie, explications de sa maman, avis du directeur de l’école, la société n’était prête ni à l’accueillir ni à le comprendre. Harcelé par ses condisciples, Ben n’a eu d’autre choix que de s’enfuir. La pièce décrit le monde du persécuté, ici, un autiste, mais pouvant se dériver à toutes les autres situations d’exclusion.
Evoluant dans un quotidien fait de bêtise, d’incompréhension, de lâcheté, ou d’indifférence, il se réfugie dans le monde virtuel. Ben, devenu Zorro, rencontre Barbie. S’agit-il d’une rencontre virtuelle ou d’une idéation, la pièce n’est jamais fermée. Mais Barbie l’aidera à s’échapper de cet enfer quotidien.
Bien plus qu’une description de l’autisme, « Niets » raconte le cauchemar des personnes différentes, victimes de harcèlement. Et Martin Swabey semble presque le vivre, ce cauchemar, seul sur la scène, transpirant à grosses gouttes. Sensibilité et émotion sont donc au rendez-vous de ce spectacle touchant qui, d’une manière ou d’une autre, fait référence à notre quotidien.
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