New York

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 10 décembre 2014 au 3 janvier 2015
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New York

New York Dominique BrédaCie Les Gens de bonne compagnie Max est obnubilé par le suicide de son père, qui s’est jeté sous un train 20 ans plus tôt. Pour tenter de comprendre cet acte qui a conditionné toute sa vie, il convoque le fantôme paternel sur le quai désormais désaffecté… où il fait aussi la connaissance d’un curieux chef de gare en mal de voyageurs. Dans la veine du merveilleux « Emma » de Bréda, un mélange très fort et très juste d’émotion et de rire, qui fait mouche et touche au cœur. La dernière occasion de voir ce spectacle à Bruxelles ! « Le trio d’acteurs roule sur des rails impeccables, observe quelques escales surréalistes, et nous fait trébucher par surprise lorsque nous nous prélassons tranquillement dans le registre de la comédie et de l’humour cynique. » (Le Soir)

Avec Alexandre Crépet, Emmanuel Dekoninck et Alexis Goslain / Mise en scène de Dominique Bréda

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8 Messages

  • New York

    Le 3 mai 2011 à 11:30 par VVVV

    Le suicide, la dépression, la drogue, des sujets gravissimes, et pourtant c’est une comédie légère. On rit, on sourit, on passe une soirée bien agréable. Pourtant, pourquoi, même dans une comédie, ne pas assumer cette gravité ? La mise en scène semble vouloir à tout prix rester dans la légèreté, en ne laissant pas, par exemple, vivre les silences. Dans une interview, Dominique Bréda parlait de comédies dramatiques comme ’La Vita e Bella’. Mais à la différence de New York, dans cette comédie-là, la gravité est assumée autant que l’humour. Et c’est ça qu’il manque à New York pour vraiment nous toucher au plus profond... Mais ils sont à deux doigts...

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  • New York

    Le 3 mai 2011 à 11:46 par Stef

    Un spectacle qui va droit au coeur ! Un trio de talent, un texte drôle et bouleversant à la fois. Je retourne le voir, c’est sûr.

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  • New York

    Le 13 mai 2011 à 11:17 par deashelle

    Théâtre de l’absurde. Que reste-t-il à Max comme vie ? L’invisible veut l’aider. Le père a conclu un pacte de sauvetage avec une figure angélique fascinante de fraîcheur et de compassion : celle d’un chef de Gare en képi rouge et or. Le jeu naïf du jeune chef de Gare enchante et réveillerait plus d’un de l’engluement suicidaire mais Max, trompe-la-vie, se veut inébranlable. Toutefois, petit à petit son chagrin immense se fait grignoter, par la dialectique tendre et insistante du chef de Gare. Les rires fusent, la connivence s’installe, les disputes anciennes éclatent, cela communique vachement entre père et fils, comme jamais auparavant, des pardons se consentent du bout du cœur. L’espoir renaît ! La mise à nu de la situation ne juge ni le père ni le fils. L’explication entre eux suffira-t-elle ? L’incompréhension mutuelle est profonde et tenace.
    Des scènes surréalistes nous plongent dans un fantastique très épuré, très intense tant il ressemble au quotidien. On est envahi par un drôle de parfum de l’au-delà de plus en plus entêtant. Orphée ne cherche pas Eurydice mais sa mère au royaume des enfers. Comment s’en relever : l’écriture ?, la biture ?, les drogues dures ? La défonce aide … et le père de dispenser ses sempiternels conseils et la figure paternelle de toujours manquer. La salle participe activement à l’échafaudage du rire, le remède ? C’est beau, c’est délirant et touchant même si c’est en permanence très noir. Est-ce qu’on défait un scénario familial en se jetant sur les rails ? Il est libre… Max ! C’est magnifiquement joué par un trio fantastique au propre et au figuré. Une claque, jeune et enthousiaste, ponctue de façon vibrante ce spectacle de l’angoisse moderne.

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  • New York

    Le 17 mai 2011 à 11:04 par yollag

    Breda aborde tous les themes de société avec une facilité déconcertante. Il fait passer des messages vrais, réalistes sur la societé dans laquelle nous vivons. En une soirée il nous fait vivre les sujets d’actualités que nous vivons nous meme et/ou auxquels nous sommes confrontés tous les jours . Qu’il s’agisse de vécu de nos histoires personnelles, à travers les médias ou autres.
    C’est du Breda, c’est du tout bon !

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  • New York

    Le 8 juin 2011 à 04:55 par pit111

    Très belle prestation d’acteurs qui réussissent à rendre le désespoir le plus grand drôle et touchant. La justesse des comédiens et le rythme de la pièce rendent un ensemble éblouissant. On ne s’ennuie jamais et chaque évolution ajoute un suplément de compréhension et amène le spectacteur à réfléchir plus loin.

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  • New York (de Dominique Bréda)

    Le 5 octobre 2012 à 02:42 par deashelle

    Théâtre de l’absurde. Que reste-t-il à Max comme vie ? L’invisible veut
    l’aider. Le père a conclu un pacte de sauvetage avec une figure angélique
    fascinante de fraîcheur et de compassion : celle d’un chef de Gare en képi rouge
    et or. Le jeu naïf du jeune chef de Gare enchante et réveillerait plus d’un de
    l’engluement suicidaire mais Max, trompe-la-vie, se veut inébranlable.
    Toutefois, petit à petit son chagrin immense se fait grignoter, par la
    dialectique tendre et insistante du chef de Gare. Les rires fusent, la
    connivence s’installe, les disputes anciennes éclatent, cela communique
    vachement entre père et fils, comme jamais auparavant, des pardons se
    consentent du bout du cœur. L’espoir renaît ! La mise à nu de la situation ne
    juge ni le père ni le fils. L’explication entre eux suffira-t-elle ?
    L’incompréhension mutuelle est profonde et tenace. Orphée ne cherche pas
    Eurydice mais sa mère au royaume des enfers. Comment s’en relever :
    l’écriture ?, la biture ?, les drogues dures ? La défonce aide … et le père de
    dispenser ses sempiternels conseils et la figure paternelle de toujours
    manquer. La salle participe activement à l’échafaudage du rire, le remède ?
    Beau,délirant et touchant même si c’est en permanence très noir.
    Est-ce qu’on défait un scénario familial en se jetant sur les rails ? Il est
    libre… Max ! C’est magnifiquement joué par un trio fantastique au propre et au
    figuré. Spectacle de l’angoisse moderne.

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  • New York

    Le 2 avril 2014 à 12:06 par VincentD

    Qu’ajouter à l’excellent avis de deashelle qu ej partage totalement.

    J’ai beaucoup apprécié le caractère absurde de cette pièce. Très beau texte de Dominique Bréda qui nous priouve une fois encore ses qualités d’auteur. Mais il monte encore d’un niveau. Et comme le trio d’acteurs est excellent, on ne peut passer qu’une très bonne soirée.

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  • New York

    Le 16 décembre 2014 à 01:51 par yurididion@gmail.com

    Comme souvent avec Bréda, on est surpris. Par le rire, on est entraîné dans cet univers de l’étrange où les identités se mêlent, où l’angoisse existentielle côtoye la question de la réalité. Et on se laisse surprendre, happer par cette écriture contemporaine et claire, qui en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous entraîne complètement ailleurs.

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Mercredi 7 janvier 2015, par Laura Bejarano Medina

Retour vers le passé

Lauréat du Prix de la Critique 2010 et du Prix du Meilleur Auteur belge 2012 décerné par l’Académie française de Belgique, Dominique Bréda revient au Théâtre des Martyrs, après une tournée à succès, avec son spectacle « New York ». Écrite et mise en scène en 2010, cette comédie fantastique nous fait voyager au cœur de l’imaginaire, enrobant les souffrances de l’existence d’un humour noir et cynique.

Sur le quai d’une gare vide et désaffectée, un homme assis sur un banc semble perdu dans ses pensées. Il s’appelle Max, il a trente-cinq ans, l’âge qu’avait son père lorsqu’il s’est suicidé en se jetant sous un train. Max se trouve à l’endroit même où ce drame s’est produit. Enfermé dans un passé douloureux qu’il cherche à comprendre, il revit inlassablement le suicide de son père jusqu’à ce qu’un curieux chef de gare vienne troubler son délire nocturne.

Délicieusement comique, « New York » nous prend à témoin du dialogue surréaliste que Max entretient avec le fantôme de son père et le souvenir d’un chef de gare, tous deux fruits de son hallucination prolongée par l’alcool et les médicaments. Sans cesse ponctué et interrompu par la vision cauchemardesque du père qui se jette encore et encore sur les rails, ce soliloque déguisé donne naissance à des situations décalées et absurdes, qui font rire ou sourire dans une atmosphère pourtant pathétique et pesante. Soutenu par la justesse d’interprétation d’Alexandre Crepet, Emmanuel Dekoninck et Alexis Goslain, « New York » s’enrichit de personnages aux personnalités touchantes ; Max, l’écrivain maudit, paumé, sarcastique et en colère (Alexis Goslain), le chef de gare, attendrissant, niais, bavard et envahissant (Emmanuel Dekoninck) et le père, sensible et bienveillant (Alexandre Crepet).

En quête d’un juste équilibre entre la comédie et le drame, Dominique Bréda utilise le rire pour prendre de la distance par rapport aux événements tragiques et traiter un sujet difficile sans baigner dans les lamentations ou les grands élans sentimentaux. À travers un rythme qu’on voudrait peut-être plus tranchant et plus alerte pour un spectacle qui repose sur le verbal, « New York » nous raconte la perte de repères, la solitude et la rancœur d’une âme prisonnière d’un passé qui a conditionné toute sa vie, tiraillée entre une enfance gâchée et un présent qui n’en peut plus d’attendre.

Spectacle drôle et émouvant, « New York » nous parle de la mort, du deuil et des blessures que le temps n’efface pas. Du délire à la lucidité, de l’ironie à l’émotion, de la rancœur au pardon, Dominique Bréda nous invite à monter dans ce train imaginaire pour New York, laissant le libre choix au spectateur intimidé de rester à quai et au spectateur fasciné d’embarquer vers le surréalisme.

Laura Bejarano Medina

Mercredi 4 mai 2011, par Jean Campion

Un Deuil refusé

Pour Dominique Bréda, " La comédie nous permet de mieux regarder le réel en face, comme un manteau nous permet d’affronter la tempête." Dans "Purgatoire", il observe l’Homme face à son destin, avec un regard tolérant et un goût prononcé pour l’absurde et la dérision. Dans "New York", il se sert également du prisme déformant de l’humour, pour nous parler de la mort et du sentiment d’abandon qui en découle. Une pièce subtile, émouvante, qui évite tout pathos.

Une cannette de bière à la main, le visage tendu, un homme déambule lentement. Il boit une gorgée, avale une pilule, abrège un coup de fil. Tout à coup, un homme avec un attaché-case est assis près de lui. C’est son père. Max le presse de questions. Il voudrait comprendre pourquoi, à trente-cinq ans, il s’est jeté sous un train. Incapable de l’éclairer sur ce drame vieux de vingt ans, celui-ci le pousse à larguer le passé et à prendre sa vie en main. Peine perdue. Le fils bute désespérément contre l’énigme et s’incruste dans la gare, témoin du suicide.

Avec une bonne volonté désarmante, le curieux chef de cette gare désaffectée prétend l’aider à résoudre "ses problèmes". Il réchauffe des souvenirs d’enfance, mais ne l’arrache pas à son obsession. Sombrant dans l’alcool et la drogue, Max se laisse apprivoiser par ses hallucinations et s’enfonce dans un rêve éveillé, où se bousculent paradis perdu, doutes, reproches et frustrations. L’image du père se précipitant vers le train revient en boucle. Tenaillé par des questions sans réponses, Max n’arrive pas à se raccrocher à sa femme ou à sa mère.

Grâce à son humour caustique ou tendre, Dominique Bréda nous sensibilise délicatement à cette recherche douloureuse. Rien de larmoyant, mais des séquences courtes, maîtrisées, parfois surprenantes. Comme ce ballet clin d’oeil sur le "New York, New York" de Frank Sinatra ou cet aveu de Max, qui vomit l’entreprise capitaliste merdique, symbolisée par " la souris aux grandes oreilles", mais qui reste attaché à ... son Mickey.

Pour donner de la légèreté à ce spectacle et alterner rire et émotion, l’auteur, qui signe aussi la mise ne scène, a pu s’appuyer sur le talent et la complicité de comédiens qui se connaissent bien. Dans la peau du chef de gare naïf, plutôt collant, Emmanuel Dekoninck est un ange gardien attendrissant. Par ses mimiques, ses silences, ses étonnements, il souffle un vent de fraîcheur sur ce drame. Alexis Goslain fait de Max un homme seul, agressif, nostalgique, paralysé par sa lucidité et incapable d’accepter la réalité. Fantôme impuissant, le père, incarné par Alexandre Crépet, ressent la souffrance de son fils, mais ne peut que regretter : "J’aurais aimé que cela se passe autrement."

Jean Campion
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Théâtre des Martyrs