Monsieur chasse !

Théâtre | Théâtre Royal des Galeries

Dates
Du 18 mars au 12 avril 2009
Horaires
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+32 2 512 04 07

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Monsieur chasse !

Un voyage dans la tourmente et la jubilation… c’est le monde de Feydeau avec ses mensonges incroyables et ses vérités irréelles. Monsieur chasse ! possède un rythme ébouriffé, quasi vertigineux, un univers à la fois logique et fou à l’image du monde moderne.

Avec Michel Poncelet, Perrine Delers, Pierre Pigeolet, Angélique Leleux, Jean-Paul Clerbois, Bernard Lefrancq, Marc De Roy et Robert Roanne. Mise en scène : Bernard Lefrancq Décor : Paul Clarck / Costumes : Ludwig Moreau
Location : 02 / 512 04 07, du mardi au samedi de 11h à 18h.

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7 Messages

  • Monsieur chasse !

    Le 28 mars 2009 à 12:39 par Mbo

    Un excellent Feydeau, une pièce bien enlevée, sans temps morts et de beaux décors.
    Cette pièce est excellemment jouée par les 3 comédiens principaux.
    Un bémol sur le rôle interprété par Lefrancq dont l’accent méridional est à la limite de l’accent flamand de Colla...
    Une vraie pièce dans le style des Galeries.
    Un 9/10 !

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  • Monsieur chasse !

    Le 30 mars 2009 à 01:25 par pompidou

    Du Feydeau aux Galeries, rien de sensationnel me direz-vous. Et bien, allez-y pour le magnifique décor, pour une mise en scène parfaite de Bernard Lefrancq, pour trois très bons acteurs principaux dont Michel Poncelet qui se bonnifie avec l’âge (comme le bon vin) et pour les rires ininterrompus du public bon enfant des galeries, vous passerez comme moi un bon moment ! 

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  • Monsieur chasse !

    Le 4 avril 2009 à 06:05 par djalie

    J’avais un peu de réticences en allant voir ce spectacle et pourtant !!! j’ai passé une très chouette soirée.
    J’ai particulièrement aimé le jeu de Marc De Roy et de Pierre Pigeolet. Je trouvais les comédiens très précis et le rythme, surtout dans le 2ème acte, était bien au rendez-vous.

    Cela faisait longtemps que je n’avais plus été aux Galeries, et grâce à ce spectacle, j’y retournerai !

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  • Monsieur chasse !

    Le 4 avril 2009 à 10:46 par michel

    Un spectacle bien mené, avec des comédiens chevronnés, qui utilisent avec brio leur expérience. Ce n’est pas la meilleur pièce de Feydeau...et la mise en scène manquant cruellement d’originalité. Les quelques délires des comédiens et l’acte 2 relèvent bien la sauce mais j’aurais aimé un peu plus de fraicheur...

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  • Monsieur chasse !

    Le 26 avril 2009 à 03:22 par Bram

    Grâce aux comédiens tous très drôles (Pierre Pigeolet,Michel Poncelet et Perrine Delers excellents),aux très beaux décors et aux costumes superbes,nous avons passé un bon moment de gaieté et de détente.Même la présentation de la nouvelle saison était amusante (les banques en ont pris pour leur grade,ce qui réjouissait véritablement les spectateurs).
    Le théâtre des galeries,c’est un peu comme La Taverne du passage dans la galerie toute proche,classique mais sûr.

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Lundi 23 mars 2009, par Xavier Campion

Un chasseur sachant chasser est un bon pécheur

Duchotel est censé courir le lièvre avec Cassagne. Il est, en réalité, avec la femme de Cassagne, au 40, rue d’Athènes. Le docteur Moricet en profite pour courtiser Léontine, qui n’est autre que la femme de Duchotel, et lui donne rendez-vous… à la même adresse !
En cette fin de saison, le Théâtre des Galeries Saint Hubert reprend la chasse avant de courir les châteaux cet été. L’esprit de Saint Hubert rôde dans les parages, en effet. Mais entre la châsse du saint et celle du médecin, il y a un accent « sans complexe » qui sonne la trompe, annonçant l’hallali des corps pieux !

En 1892, alors jeune trentenaire, Feydeau voit trois de ses pièces triompher à Paris : « Le système Ribadier », « Champignol malgré lui » et « Monsieur chasse ! ». Dès l’adolescence, il s’était essayé à l’écriture de courtes pièces et de monologues, qui lui valurent notamment les encouragements de Labiche. L’élève dépassera le maître en perfectionnant l’observation des personnages, en rajeunissant le verbe, en accélérant le rythme et en multipliant les inventions burlesques. Ces caractéristiques porteront sa célèbre mécanique du rire à un tel paroxysme qu’on peut y voir une préfigure du théâtre de l’absurde et d’un esprit surréaliste. Quiproquos et coups de théâtre sont autant de gags qui s’enchaînent à un rythme effréné, cadencé par les pitreries bouffonnes des uns et les clowneries cocasses des autres.

Les auteurs antiques décrivaient déjà dans leurs traités de cynégétique le fait que la chasse est un art difficile. Et la critique journalistique est véritablement aisée (pour paraphraser Destouches) quand elle sert une talentueuse distribution de bêtes de scène. En effet, pour sa mise en chasse vaudevilesque, Bernard Lefrancq, qui a plus de flair que Cassagne, a rassemblé une meute d’habitués.

Michel Poncelet est un Duchotel parfait, qui ne part pas vraiment à la chasse, et ne perd pas vraiment sa place. Il perd tout au plus son pantalon, et quelques billets de banque - pour faire taire son franc-tireur de neveu. Passé maître ès braconnage, ce menteur de Duchotel piège aussi adroitement qu’il se fait habilement piéger à son tour, par sa femme Léontine. Un point partout au tableau de chasse. C’est Perrine Delers qui incarne ladite Léontine, laquelle s’improvise en Diane chasseresse, piquée au vif par l’amour-propre. Blessée, l’appel du corps sonnant, la biche en chaleur se laisserait bien mettre en joue par le rabatteur Moricet. Mais la phase d’approche est une aventure pleine de pièges qui la fait trembler de peur. Ayant attendu la période d’ouverture de la chasse en faisant hypocritement le guet, le docteur Moricet/Pierre Pigeolet se lance à la poursuite inlassable de ce gibier pourtant « chasse gardée ». Ce pécheur a beau appâter sa proie avec ses vers romantiques, il a bien du mal à la capturer, restant sur la touche. Et Pan ! En plein dans le mille de la frustration : il ne tirera pas sa cible…aidé malgré lui dans son ratage par une Madame de Latour qui en a plus d’un dans sa besace ! Angélique Leleux joue cette concierge bavarde et décalée comme la tour de Pise : elle vise à côté, et du coup, elle vise juste. Elle ouvre les portes de gauche quand il faudrait ouvrir celles de droite. Dans l’entrebâillement apparaît alors Marc De Roy en gendarme Bridois, là où, précisément, il ne devrait pas se trouver. Dans sa traque à la bête cachée, ce redresseur de torts en uniforme ressemble à un garde forestier qui croit connaître la forêt par cœur... Mais dans celle-ci, surgit régulièrement Gontran, le neveu qui s’en met plein les poches, rusé comme le jeu du renard Jean-Paul Clerbois. Perdu dans les sentiers battus de ce grand jeu de piste, Robert Roanne, le majordome, a préféré troquer ses cartouches bourrées contre des carafes d’alcool aussi remplies qu’il est, lui aussi bien bourré.

Vous l’aurez compris, cette battue est menée au quart de poil par des tireurs chevronnés.
Si Lafontaine et Feydeau s’étaient croisés, on pourrait dire à la manière de la chanteuse Mireille, qu’ils se seraient raconté des histoires où bestialité et morale ne font pas bon ménage (à trois). A courir deux lièvres à la fois, on rentre bredouille.

Céline Verlant

Théâtre Royal des Galeries