A l’occasion de "Michel" (8/12 au 20/01) au Théâtre de la Toison d’Or, Céline Scoyez répond à six questions.
Quelle est l’origine du projet ?
J’avais envie de m’essayer à l’exercice de style d’un soap genre Friends, à savoir des séries qui mettent en avant un groupe de jeunes trentenaires inséparables à qui il arrive un tas d’histoires. L’écriture de ces soaps est rythmée et percutante, les répliques fusent sans qu’il y ait de temps mort.
La pièce est donc une succession de scènes courtes, reflétant le quotidien de la colocation. Contemporain et actuel, le langage va à l’essentiel.
Pourquoi avoir voulu raconter cette histoire ?
La colocation à la trentaine est plus que jamais d’actualité (la crise et l’augmentation incessante des loyers poussent la plupart des jeunes à partager un appartement). Les raisons de la cohabitation peuvent aller plus loin que la simple contrainte financière car beaucoup de personnes refusent de se retrouver seules.
C’est ce que j’ai voulu exprimer dans ma pièce : avec humour, je propose une réflexion sur la difficulté d’entrer dans la vie « active » pour les jeunes de cette génération qui se traduit souvent par un mal de vivre.
Y a-t-il des éléments autobiographiques ? Si oui, lesquels ?
Au niveau des personnages, sans tomber dans la caricature, je me suis laissée inspirer par quelques figures de mon entourage…
Y a-t-il un message dans la pièce/le projet ?
J’ai la sensation que notre génération a beaucoup de mal à communiquer. Elle préfère se renfermer sur elle-même plutôt que de percer les abcès au risque de provoquer des affronts. Ce problème relationnel me pose question, j’ai donc eu l’envie d’en faire le sujet central de ma pièce.
Chaque personnage a ses manières de communiquer, de se faire comprendre, mais toutes sont maladroites car aucune n’est réellement sincère.
Malgré la cohabitation, une grande solitude pèse sur chacun des personnages : rongés par la préoccupation de leur avenir, ils aspirent sans grande conviction à une vie meilleure.
Pourquoi les spectateurs vont-ils aimer ce spectacle ? Quelles sont ses qualités ?
La pièce évoque pas mal de situations typiques de la vie en communauté, que ce soit la colocation, la vie de couple ou la vie de famille. Ne voulant pas tomber dans la copie conforme des soaps, la pièce se déroule dans notre pays, les spectateurs pourront donc apprécier cette touche « belge » ! Mon idée était aussi de mettre en avant –toujours avec humour- une attitude bien de chez nous : la résignation qui, je le constate, frappe beaucoup de gens. Ceux-ci acceptent alors les événements comme ils viennent sans se battre pour changer le cours des choses… Michel est donc une comédie grinçante où l’on rit (parfois jaune) des situations désespérantes de ces quatre personnages en quête de reconnaissance… et d’amour ?
A quel public s’adresse la pièce/le projet ?
Michel ne s’adresse pas uniquement aux trentenaires ! La pièce est une fenêtre ouverte sur un appartement ou le public est un voisin, un témoin du quotidien d’Isabelle, de Simon, d’Hervé et de Pierre. Michel ravira donc tous les curieux, les jeunes adultes comme les adultes moins jeunes, ou les amateurs de comédie, tout simplement !
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