Mare Nostrum

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre de la Vie

Dates
Du 15 au 26 janvier 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Vie
Rue Traversière, 45 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatredelavie.be
reservations@theatredelavie.be
+32 2 219 60 06

Moyenne des spectateurs

starstarstarstarstar-half

Nombre de votes: 8

Mare Nostrum

Pendant les fêtes de Noël, au large de la Méditerranée, la tempête fait rage et les chalutiers sont cloués à quai. Le village ne survivra pas à une mauvaise saison de plus. Quand la tempête se calme, les pêcheurs reprennent la mer mais remontent de leurs filets des corps de migrants décomposés et gonflés d’eau. Ils connaissent la procédure, elle est lourde de temps et de pertes financières. Instantanément, ils décident de rejeter les corps à la mer et de garder le silence sur ce qu’ils ont vu...

Par l’intermédiaire d’un carnet de pêche, nous assistons à la mise en mots de l’indicible, aux choix que nul n’a été préparé à faire et à leurs conséquences inexorables. En suivant le cheminement intérieur de ces pêcheurs, Mare Nostrum interroge le sens des idéaux opposés à la réalité d’un quotidien.

Le collectif Le Groupe Sanguin poursuit son travail autour des auteurs belges contemporains et des formes d’écriture novatrices en mettant en scène Mare Nostrum d’Aïko Solovkine, une tragédie poétique déconstruisant l’idée d’un monde binaire, remettant en question notre perception du bien et du mal.

Ouverture du lieu à 19h
Spectacle à 20h

Distribution

Un texte d’Aïko Solovkine mis en scène par le collectif Groupe Sanguin / Avec Lénaïc Brulé, Yannick de Coster, Adrien Hoppe et Anaïs Spinoy / Création sonore et musicale : Gary De Cart/ Scénographie et costumes : Morgane Steygers / Création lumière : Clément Papin.

Une création du collectif Le Groupe Sanguin en coproduction avec le Théâtre de la Vie. Avec le soutien de l’Escaut et de l’Atelier Vert.

Laissez nous un avis !

5 Messages

  • Mare Nostrum

    Le 18 janvier 2019 à 09:58 par mauvever

    Equipage sans capitaine et cela se voit,se sent dans cette courte pièce de théâtre presque scolaire ,où plusieurs temps morts semblent être là pour combler et arriver à une durée de spectacle acceptable ! A force de rechercher la théâtralité ailleurs on emprunte souvent la mauvaise route ,la moins accessible,faisons donc plus simple ! Voilà j’en ai terminé avec mon ressenti négatif,place aux bons et beaux cotés :Une diction parfaite des quatre comédiens ,qui jouent bien,une recherche ,de l’originalité ,bien que le"coup du xylophone" me semble superflue ,l’écriture de Solovkine est parfaite .
    L’histoire est navrante,triste entre deux mondes, deux continents, deux races,deux couleurs .D’un côté des gens déracinés qui fuient, guerres ,famines ou autres dictatures ,ils ont tout perdu ,et perdront bientôt la vie et de l’autre le dur métier de pêcheur en mer ,caste avec ses codes ancestraux et lois de la mer .....la suite sur la scène .
    C’est à voir , même si cela ne restera pas un souvenir impérissable en ce qui me concerne.
    Philippe NEUS (mauvevert)

    Répondre à ce message
  • Mare Nostrum

    Le 18 janvier 2019 à 11:45 par Snadra

    Je rejoins l’avis de mauvever en ce qui concerne le texte de cette pièce. Solovkine a une écriture remarquable. Des pièces sur la situation des migrants j’en ai vu pas mal ces dernières années, mais contrairement aux autres, celle-ci m’a réellement remué. Est-ce la thématique ? Est-ce justement l’utilisation de ce xylophone ? Une façon de nous accompagner tout doucement vers la berceuse des naufragés...
    Et que dire de la scénographie... si ce n’est qu’avec peu de moyens, ils ont réussi à nous embarquer dans leur bateau...Quant aux "temps morts" de la pièce ils sont selon moi comme les blanches dans une partition de musique, ils nous permettent de souffler et d’avoir le temps de digérer les informations que l’on reçoit...
    Une pièce portée par quatre acteurs sans capitaine, mais dont la valeur mérite bien qu’on les suive de près... Allez-y sans à priori et laissez-vous bercer par le texte...

    Répondre à ce message
  • Mare Nostrum

    Le 18 janvier 2019 à 17:45 par pascal1

    J’ai bien aimer cette pièce, malgré ses temps morts qui à mon sens sont spécifiquement présent pour souligner la gravité des faits. Très belle scénographie avec peu de moyen, mais on s’y croirait.... Je vous incite à enfiler votre ciré et à avaler un "mer calme" pour aller voir cette pièce qui vous bouleversera, un peu, beaucoup.....

    Répondre à ce message
  • Mare Nostrum

    Le 20 janvier 2019 à 19:11 par Eria

    Des comédiens investis et une mise en scène inventive nous plongent dans ce sujet dramatique. L’originalité de la perspective compense les quelques longueurs.

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Vendredi 18 janvier 2019, par Laure Primerano

SOS D’UN MARIN EN DÉTRESSE

Les fêtes de fin d’année sont finies, le brouillard se lève enfin sur l’année 2019 et le Théâtre de la Vie nous invite à embarquer dans sa première pièce de l’an neuf. Plongeons ensemble dans les eaux froides de MARE NOSTRUM et n’oubliez par votre ciré car, une fois en mer, la température baisse vite !

L’humidité, le froid et, surtout, le poisson qu’il faut chaque jour remonter dans d’immenses filets, trier, pour ensuite vendre à la criée, les longues journées de brouillard passées bloqué au port sans pouvoir aller pêcher son gagne-pain. MARE NOSTRUM nous plonge dans un univers que peu de ses spectateurs Bruxellois auront eu l’occasion de côtoyer, de près ou de loin. Mais très vite, dans l’atmosphère visqueuse de ses fonds de cale, survient un événement dont l’horreur nous est déjà plus familière : des corps de migrants encore frais, bien qu’ayant partiellement subi les ravages de l’eau salée et la voracité des poissons, s’engouffrent, par dizaines, dans les filets du chalutier.
Rapidement la décision est prise : les corps sont rejetés à la mer sans un mot, pour des raisons économiques. Dés le lendemain, ils reviendront s’empêtrer dans les même filets pour être à nouveau jetés aux poissons, dans un cercle vicieux qui durera plusieurs mois.

Comment, dés lors, gérer la culpabilité, supporter le poids de ses actes ? Sur un plateau sombre, confiné et souvent humide, les gestes mécaniques s’enchaînent. Au travers de chants collectifs, de leitmotivs et de rituels, le groupe fortifie sa décision, renforce sa conviction d’avoir fait “le bon choix”. S’opposant vainement à cette force écrasante, lisse et sans émotions, les journaux de bord des quatre membres d’équipage, plus intimes, dévoilent les vents contradictoires qui agitent leurs réflexions individuelles. Mis chaque jour face à la réalité de leurs actes, à ces corps de plus en plus déformés qu’il leur faut sans cesse trier avec plus de minutie pour ensuite les repêcher le lendemain, la raison s’étiole et laisse apparaître chez l’un la culpabilité, chez l’autre la violence.
La question migratoire, bien-sûr, sous-tend toute l’intrigue théâtrale et, si le destin tragique des migrants est souvent évoqué, avec les mots crus de pêcheurs peu habitués aux fioritures, les corps n’apparaissent jamais physiquement en plateau. Toujours palpable cependant, la réalité de la migration, son atrocité et le traumatisme qu’elle porte en elle sont sans cesse rappelés aux spectateurs au travers des réactions de plus en plus extrêmes des membres de l’équipage.

La force de MARE NOSTRUM réside dans la volonté du Collectif Le Groupe Sanguin de conserver dans le jeu toute l’individualité des comédiens, mettant ainsi en exergue le rapport de force qui s’installe entre des individus, leurs personnalités et la puissance mécanique du groupe dont l’action collective s’abat comme un immense bras de fer sur les volontés qui l’entourent.

Amateurs de sensationnel, passez votre chemin. MARE NOSTRUM nous invite dans un univers ou le temps, c’est de l’argent et où l’on travaille plus vite lorsqu’on se tait. Dans cette tension constante qui rappelle par moments un huis clos marin, le silence règne en maître. Mais il n’y a nul besoin de grands discours pour comprendre que les problématiques qui traversent la pièce dépassent de bien loin les cloisons de métal d’un bateau.

Théâtre de la Vie