Marcia Hesse

Théâtre | Atelier 210

Dates
Du 6 au 22 novembre 2008
Horaires
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Marcia Hesse

Sur une presqu’île secouée par la tempête,Georgia Hesse rassemble son clan pour fêter la Saint-Sylvestre.Mère, frères et soeurs, conjoints, neveux et nièces se télescopent dans une réunionen apparence anodine.

L’ordinaire semble suivre son cours ; on parle de lamoustache de Staline, du pain d’épice de Baudelaire, des poivrons frits deRimbaud. Un ton se détache pourtant dans cettepolyphonie. Marcia Hesse, la fille deGeorgia, va et vient en silence ; personne ne semble la voir. Elle est letrou noir de la pièce : un vide tangible qui attise les souvenirs et réveilleles blessures assoupies.

Avec beaucoup de pudeur et de tendresse,Fabrice Melquiot nous parle du voile fragile que chacun laisse flotter entre sadouleur et celle des autres. Entre réel et fantastique, Marcia Hesse se place au cœur de la tourmente des émotionsviolemment libérées.

Mise en scène :Georges Lini, assisté de Xavier Mailleux

Avec : Anne-Marie Cappeliez, Hélène Couvert,Emmanuel Dell’Erba, Jasmina Douieb, Pierre Hazaert, Thierry Janssen, MélissaLéon-Martin, Sophie Linsmaux, Jacqueline Nicolas, Luc Van Grunderbeek, AudreyVan Styvendael, Martine Willequet, …

Scénographie : Renata Gorka
Lumières : Alain Collet

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2 Messages

  • Marcia Hesse

    Le 7 novembre 2008 à 03:58 par Fandelini

    Nouveau défi pour Georges Lini (qui joue en même temps dans Ladies Night) : mettre en scène 13 comédiens sur un plateau qu’il ne connaissait pas encore puisque, faut-il le rappeler, le ZUT se retrouve à l’Atelier 210. Encore une fois, Lini s’est fait assister par le talentueux Xavier Mailleux et c’est une réussite. Oui, vous rirez, vous rirez beaucoup. C’est comique et ça grince de toutes parts. Si on ne situe pas bien d’emblée tous les personnages par rapport à Marcia, c’est que l’écriture laisse quelques gros blancs, mais ce n’est pas grave. Le personnage que je préfère est celui de la grand mère Yvonne, brillament interprété par Jacqueline Nicolas, elle qui m’avait déjà tant fait rire dans LES BELLES SOEURS de Richard Tremblay et dans UNE SOEUR DE TROP de Sophie Landresse, l’an dernier aux Riches Claires. Quel talent ! Heureusement qu’il y a encore des metteurs en scène qui se souviennent qu’elle existe... Allez-y, les 12 autres ne sont pas mal non plus et vous passerez encore une bonne soirée.

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  • Marcia Hesse

    Le 13 novembre 2008 à 10:08 par Imbassai

    Ce texte est compliqué à lire mais heureusement plus facile à entendre. Cela tient certainement de la technique de jeu de la comédie et il n’en est presque rien. Le texte n’a que peu d’importance face au sous-texte, aux non-dits que chacun prend comme il le veut avec le niveau de lecture qui lui convient. Ca ping-pongue de partout, ça va vite, très vite.Mais là où je crache dans la soupe, ça n’est pas sur cette formidable équipe (Hé hé, j’en fais partie)c’est qu’une fois de plus on parle de tous les acteurs de l’ombre ou pas....Sauf bien sûr de la lumière ! Sait-on seulement que c’est un métier ? Que des gens sont passionnés par ça et y passent des nuits entières...Vous croyez que les projos sont là, pendus et qu’il suffit de les orienter plus ou moins à gauche ou à droite et que la couleur on s’en fout et qu’après le gars ou la fille à la console fera selon l’humeur.
    les décors sont souvent beaux au théâtre mais venez les voir quand les Néons sont allumés en journée avant l’arrivée de l’éclairagiste et demandez aux comédiens le partenaire que leur offre la lumière quand ils la découvrent quelques jours plus tard et peuvent jouer avec...Vous verrez ! Bon c’est pas toujours gagné mais ceux qui en font vraiment leur métier travaillent en "Parité" avec les scénographes et metteurs en scènes et si les spectateurs n’en sont pas conscients...Souvent les journalistes non plus ! Ou alors ils s’en foutent....?

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Dimanche 16 novembre 2008, par Jean Campion

Une Communion douloureuse et salutaire

Peut-on partager un deuil ? C’est une des questions que pose Frédéric Melquiot dans cette pièce. Hantés par le spectre de Marcia, morte il y a un an, les membres d’une famille tentent de se rassembler. Ils ne se fuient pas, mais chacun dresse un rempart entre sa douleur et celle des autres. Sans influencer notre jugement, l’auteur nous plonge dans le désordre des émotions et fait émerger la vérité des personnages, sous les propos anodins ou les silences.

Pendant que les spectateurs s’installent, les comédiens disposent, à l’avant-scène, une vaisselle abondante. Le repas qui se prépare est le réveillon de la Saint-Sylvestre, qui réunit traditionnellement la tribu. La bonne humeur est de rigueur. On parle des intempéries, de la cuisson des praires, de la qualité du vin, des cancers d’Hiroshima, du pain d’épice de Baudelaire. On se lance des piques, on se moque gentiment des bulles de savon qui passionnent Jonas. Cette ambiance détendue ne masquera pas longtemps les émotions mal maîtrisées. En évoquant le pull, qu’elle avait tricoté pour sa petite-fille Marcia, Yvonne jette un froid. Sa fille Georgia a beau tenter de dissiper le malaise, l’absente sera de plus en plus présente.

Pour les spectateurs qui voient onduler le fantôme de la jeune morte. Et pour les personnages qui sentent qu’un gouffre se creuse inexorablement entre les mots et les pensées. Tournant autour du tabou de la soirée, ils révèlent des personnalités contrastées. Fidèles aux retrouvailles familiales, tante Angèle et son mari voudraient que le dîner n’attise pas les souvenirs, ne pousse pas aux confidences. Scotchée à son fauteuil, la grand-mère s’enferme dans ses jérémiades égoïstes. Elle est "déjà morte" et se montre incapable de s’intéresser à la vie sentimentale de son fils Franck. A quarante ans, celui-ci se libère d’un secret et espère prendre enfin son envol. La mort de Marcia a brisé son frère Jérôme. Inconsolable, il se détache de sa fiancée Juliette et se réfugie dans l’agressivité et le cynisme. Mère triste, qui veut garder la tête droite, Georgia tient à dévoiler le journal intime de sa fille, comme pour exorciser sa disparition. Henri Reverdy (nom symbolique), son compagnon, respire la bonté, mais ne peut s’empêcher d’exploser, tant la tension est grande. Les cousines et amies manquent de netteté. Déboussolées, elles ont l’impression que "la meilleure" est cachée derrière chacun des mots qu’elles échangent. Tous ces personnages sont incarnés avec justesse, par des comédiens qui forment une distribution homogène.

Truffée de répliques drôles, lancées principalement par Franck et sa mère, cette pièce séduit par sa subtilité et son élégante pudeur. Deux bémols cependant : les navires fantômes du journal intime et le monologue final de Marcia ne parviennent pas à nous émouvoir. Par une direction d’acteurs rigoureuse, des éclairages efficaces et une exploitation précise du double plateau, Georges Lini a réussi à distiller
clairement les nombreuses séquences de ce réveillon et à mêler souplement réel et fantastique. L’orage gronde, le vent souffle, les vagues se fracassent contre les rochers et le souvenir de Marcia Hesse grince dans tous les esprits...

Atelier 210