Mademoiselle Julie d’Auguste Strindberg.

Théâtre | Théâtre Royal du Parc

Dates
Du 1er au 31 mars 2012
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Mademoiselle Julie d’Auguste Strindberg.

Avec : Anouchka VINGTIER, Fabrice RODRIGUEZ, Catherine GROSJEAN,...

Mise en scène : Jasmina DOUIEB - Assistanat : Lara HUBINONT
Décor et costumes : Anne GUILLERAY - Musique : Pascal CHARPENTIER

En quelques mots… Chef-d’œuvre de l’écrivain suédois dont nous fêterons en 2012 le centenaire de la mort. Cette pièce, d’une grande sensualité, nous fait partager les tourments et les émois d’une jeune aristocrate. Pendant les grands feux de la Saint-Jean, elle invite le domestique de son père à danser et le provoque. Lui ne rêve que d’une chose : s’élever socialement. Leurs désirs se croisent mais l’amour est-il possible entre ces deux êtres blessés ? Et nous-mêmes, ne cherchons-nous pas souvent dans la relation amoureuse une façon de soigner nos blessures ?

Infos et réservations : 02 505 .30 .30 ou www.theatreduparc.be

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3 Messages

  • Mademoiselle Julie d’Auguste Strindberg.

    Le 8 mars 2012 à 11:43 par deashelle

    Fabrice Rodriguez (Jean), poignant dans l’Hamelin deJuan Mayorga au Rideau l’année dernière, joue avec raffinement et élégance le domestique madré. Il fustige les nantis : « Quand les maîtres se mélangent avec le commun, ils deviennent communs ». Julie : « Ce soir, laissons tomber le rang ! » Jean : « Ne descendez pas mademoiselle, tout le monde pensera que vous tombez ! » Julie : « Comme vous êtes fier ! » Jean : « Parfois oui, parfois non ! » Julie : « Avez-vous jamais aimé ? « Cela doit être un malheur infini que d’être pauvre ! » Une atmosphère grinçante, étouffante. Anouchka Vingtier (Julie) , la mal-aimée, tape du pied, vitupère, s’emporte, crie. Une authentique enfant gâtée, dans tous les sens du terme. Les scènes avec la délicieuse Kristine (Catherine Grosjean), la cuisinière font du bien. Il y a ce bord de scène inoubliable où elle s’adresse à sa chatte, une chatte imaginaire qui a encore fauté, elle est prête à mettre bas sans doute. Après tout, c’est la Saint-Jean pour hommes et bêtes.Très belle mise en scène.

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  • Mademoiselle Julie d’Auguste Strindberg.

    Le 18 mars 2012 à 12:32 par Gal

    Très beau texte au contraire, percutant, et mécanique dramatique implacable, exploitée par la suite par Tenesse Williams (un Tramway nommé Désir) et surtout par J. Losey (The Servant). Très bons acteurs, très énergiques et chacuns bien dans leur registre. Mais d’où vient effectivement cette impression d’ennui qui parfois s’installe ? Lenteur du démarrage ? Une certaine insistance pas vraiment nécessaire (le sacrifice du serin, l’apparition de l’actrice avec la gorge tranchée...) ? Difficile à dire...

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Dimanche 11 mars 2012, par Catherine Sokolowski

Décadence à la Saint-Jean

Célèbre pièce d’August Strindberg, « Mademoiselle Julie » a été interprétée par les plus grandes et en particulier tout récemment par Juliette Binoche à Avignon. Anouchka Vingtier reprend le flambeau avec charme et conviction bien entourée par Fabrice Rodriguez, ambitieux et manipulateur, et par le jeu discret de Catherine Grosjean, dans le rôle de la servante. Confrontation entre classes sociales, désir illicite et tentative d’évacuer les blessures passées, un beau moment de théâtre naturaliste.

L’histoire est simple, la fille du comte a reçu une éducation particulière devant lui permettre de ne jamais devenir l’esclave d’un homme. C’est donc elle qui prend les initiatives, et ce soir-là, celui de la Saint-Jean, elle a jeté son dévolu sur le valet de son père. Plus ou moins lié avec Christine, la servante, celui-ci tente de résister. Très ambitieux, il finit par accepter les avances de l’aristocrate et ils font l’amour pendant la nuit. Christine assiste, impuissante, à la naissance de cette relation. Le lendemain matin, il est question de fuir. Mais la discussion pragmatique qui s’en suit sépare définitivement les amants éphémères.

La cuisine de la servante sert de décor aux échanges des protagonistes. Cuisine « emballée » dans un surprenant caisson, dont la froideur contraste (volontairement ?) avec le drame qui s’y joue. A l’époque (pièce écrite en 1888 et jouée en 1906), l’histoire fit scandale. Il faut donc tenter de se mettre à la place des spectateurs du début du 20ième siècle pour imaginer l’effet qu’elle put avoir. Réactualisée (comme ce fût le cas à Avignon cet été), la pièce n’aurait d’ailleurs plus vraiment d’objet.

La mise en scène de Jasmina Douieb met l’accent sur le jeu des trois personnages. Cruauté du valet, désarroi de Mademoiselle Julie, conduite irréprochable de Christine, la servante. Même si cet amour ancillaire n’émeut pas outre mesure, il s’agit d’un agréable divertissement, accordéon en fond sonore et flash-back sur une époque révolue. Mais le débat est universel : différences de classes, égalité des sexes et blessures passées. Mademoiselle Julie vous accueille jusqu’à la fin du mois, avec grâce et brio.

Théâtre Royal du Parc