MORT DE CHIEN

Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 25 avril au 27 mai 2009
Horaires
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MORT DE CHIEN

MORT DE CHIEN
Auteur Hugo Claus
Mise en scène Philippe Sireuil
Création au Rideau. Nederlandse boventiteling
Le néon de l’enseigne du bar Mimosa ne s’allumera pas.
Cesoir, Mira, la belle entraîneuse qui met les hommes dans sa poche, lareine de la route de Courtrai, ne vendra pas son corps. Une fille dubar voisin a été retrouvée assassinée. Georges, souteneur et amant de Mira, chroniqueur pour les arts plastiques au Courrier de la Lys,est contrarié. Mimi, la maman de Mira se confie à Puma, son chienempaillé. PJ et Frans mènent l’enquête. Tandis qu’au son de la Traviata, le père de Mira lui apparaît vêtu de son uniforme de soldat. La catastrophe est-elle inéluctable ?
Hugo Claus (1929 - 2008)
Il aurait eu 80 ans en 2009. On voulait fêter ce grand « flamingantfrancophone », comme il aimait à se définir. Il a décidé de tirer sarévérence en mars dernier. Eh bien, on va le fêter quand même !
Marqué dans ses jeunes années par le surréalisme et Artaud. S’engagedans le mouvement COBRA aux côtés d’Alechinsky et Dotremont.Touche-à-tout de génie. Romancier, poète, dramaturge, metteur en scène,cinéaste, peintre... Visionnaire et provocateur. Pourfendeur desconservatismes de tout bord. Plusieurs fois pressenti pour le PrixNobel. Il avait pour habitude de dire : « Je suis un peintre dont j’aimerais qu’on dise qu’il a écrit de bons livres ».
Philippe Sireuil : Il y a l’âpreté des situations, le dessin des personnages, cette mixitéde l’écriture entre le thriller métaphysique, la farce poétique et lapeinture naturaliste d’un bordel de bord de route. Une métaphore de laFlandre et, au-delà, de la Belgique. Portrait de femme et portrait d’unpays.

Texte français Alain van Crugten. Avec Valérie Bauchau / Janine Godinas / Philippe Jeusette / Bernard Sens / Simon Wauters. Scénographie Vincent Lemaire /Lumières Philippe Sireuil / Costumes Catherine Somers / Composition sonore Raymond Delepierre

Réservation www.rideaudebruxelles.be / 02 507 83 61

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4 Messages

  • MORT DE CHIEN

    Le 6 mai 2009 à 11:16 par Emmanuelle

    J’ai apprécié le texte et le jeu des comédiens dans l’ensemble. La mise en scène sert le propos et on passe un agréable moment malgré, à mon sens, un gros problème de rythme dans la mise en scène.

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  • MORT DE CHIEN

    Le 9 mai 2009 à 05:05 par paolo

    Le mur à briques
    ondulés me dit tout de suite que je ne me trouve pas sur notre plan de la réalité.
    Pourtant, le chagrin, profond e intime, de tous les personnages me rappelle qu’il
    y a un coin obscur dans chacun de nous, partout et dans tous les moments. Comme
    la mort (que chacun affronte à sa manière) omniprésente dans la pièce, et dans
    la vie. Une métaphore de la société humaine. Un
    drame raconté avec sarcasme et cynisme
    martelant. Impossible ne pas faire un parallélisme cinématographique avec le
    passage où on cite Ezéchiel ... :)
    Superbes les comédiens !
    J’ai passé une belle soirée !!

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  • MORT DE CHIEN

    Le 19 juin 2009 à 10:56 par anacolut

    De bons acteurs, un polar théâtral d’Hugo Claus, une mise en scène de Sireuil... a priori une bonne soirée en perspective. Et pourtant, je n’ai pas été touchée vraiment. J’ai tout suivi, compris, entendu, vu, mais pas d’émotion. Il se peut que cela vienne de moi, il se peut aussi que je m’habitue à Sireuil. Il y a un côté propre, net, sans ratures, qui m’ennuie à présent. Je pense avoir vécu le "Sireuil de ma vie" avec Shakespeare is dead. Et puis la référence à Pulp fiction m’a atrocement déçue : facile. Ceci dit, les acteurs sont globalement excellents, et ses lumières sublimissimes. Juste que ça m’a paru un peu trop "intelligent". Mais allez, c’est un bon spectacle quand même...

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  • MORT DE CHIEN

    Le 21 février 2010 à 06:59 par papacas

    Une pièce de théâtre classique. Un texte magnifique, des interprétations remarquables, la mise en scène plus que correcte. Un événement qui vaut la peine de le voir.

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Jeudi 7 mai 2009

Chienne de vie

Ce soir, les portes du bar Mimosa resteront closes. Mira, la jeune et jolie prostituée, refuse de vendre son corps, pas un jour comme celui-ci. Son amie Janine, une fille du bar voisin, a été assassinée. Comment Mira pourra-t-elle faire comprendre à Georges, son amant-souteneur, et accessoirement journaliste local,que cette mort plane sur elle ? Mimi, sa mère et propriétaire des lieux, déambule comme une âme en peine, traînant derrière elle un chien empaillé, symbole d’une société qui ne sait plus faire ses deuils. Grâce à une mise en scène moderne et cinématographique, Philippe Sireuil donne un sérieux coup de lifting à une pièce qui risquerait de s’engluer dans le naturalisme glauque.

Dès les premières secondes, le ton est donné. Le langage est cru et imagé. Hugo Claus avait la dent dure à l’égard de ces gens-là, les friqués qui ne dédaignent pas les charmes , ni les spécialités des belles entraîneuses mais disparaissent dès que celles-ci se font buter.Tout le monde en prend pour son grade sous le pinceau vitriolé de l’auteur : les notables, les bien-pensants, la police, l’Eglise. Tiens, un de ces notables s’appelle Daneels. Il fallait oser !

On rit souvent, non pas des situations mais du cynisme des répliques que Claus attribue à ses personnages.Georges et Mimi sont des blessés de la vie qui manient l’humour et le sarcasme pour ne pas sombrer.Traitée de putain en 44 alors qu’on lui tondait les cheveux dans la rue, Mimi a entraîné sa fille dans les méandres de sa vie. A la fois terrorisée et fascinée par la mort, Mira regarde le monde au travers de lunettes noires, qu’ell gardera pendant une bonne partie de la représentation. Cheveux blonds camouflés sous une perruque noire, Valérie Bauchau donne corps à cette "woman in black" qui ricane en silence............... Le rôle de Mimi est magnifiquement interprété par Janine Godinas, à la fois digne et pleine de verve. A aucun moment, elle ne sombre dans la caricature d’une quelconque madame Rose mais nous laisse, par petites touches, entrevoir les blessures d’une femme écorchée à vif.Elle en connait un bout sur les hommes et ne leur fait pas de cadeau. Elle est, tantôt virulente dans sa hargne, tantôt pathétique dans sa relation à ce chien empaillé qu’elle attache à ses pas, à l’instar d’un enfant qui refuse de se débarasser d’un nounours usé. Entre la mère et la fille, le personnage de Georges est campé par Philippe Jeusette, particulièrement convaincant dans ce triple rôle de souteneur, d’amant et de journaliste quelque peu philosophe.

Pendant une bonne partie de la pièce, Mira restera scotchée à la vitrine du bar, fenêtre ouverte sur le monde extérieur mais écran total sur ce qui se passe à l’intérieur. Elle sera crucifiée sur l’autel de l’hypocrisie et de la médiocrité.

Voir Mort de chien, c’est découvrir ou redécouvrir un des plus grands auteurs du 20me siècle, pourfendeur de l’esprit étriqué du provincialisme flamand. C’est lui qui, en 2008, décida en toute conscience de quitter la scène de la vie dans la dignité. Les catholiques flamands ne luit ont sans doute pas pardonné.

Le Rideau