Bart et Dani, deux copains que les aléas de l’existence rapprochent ou accrochent, se lancent à la recherche du « pain perdu » suite à l’explosion de la coopérative boulangère. Voilà le prétexte.
De boniments en argumentaires, nous suivons leur évolution pour le moins ahurissante. Car c’est du discours dont il est question, celui que l’on nous sert, celui que l’on
génère.
Intéressés par le langage théâtral, Arthur Egloff et Damien Chapelle, ont l’ambition
de trouver de nouvelles formes artistiques. Ils misent sur le rapport avec le public. L’objectif est ici d’entraîner le spectateur dans leur délire. Les comédiens s’adressent clairement à la salle et intègrent les réactions des auditeurs dans leur narration.
Les deux auteurs n‘ en sont pas à leur coup d’essai, « Le tuba des pédiluves », leur première création explorait déjà les limites de la dérision et du ridicule dans une recherche de spiritualité face au capitalisme démocratique.
D’un plateau nu, animé par la seule présence des comédiens, ils nous plongent dans une farce expérimentale qui n’épargne aucun sens. Vue, ouïe, odorat, le spectacle est surprenant. Si la mise en scène est dépouillée, les dispositifs scéniques et les effets spéciaux sont au rendez-vous. Cascades, cabrioles, escalades... le physique des comédiens est mis à contribution.
Entre improvisation et effets parfaitement huilés, le spectacle mise sur la déroute.
Tentative de prospection de la nature humaine, à la lumière des tête-à-queue du monde absurde dans lequel nous vivons, « Little Gouda » sera suivi de deux développement « L’Exode » et « Le procès ».
À vivre plus comme une expérience qu’une composition narrative... Et à suivre donc !
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