Lettre à D.

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Jeudi 19 mai 2016
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National
boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
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+32 2 203 41 55

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Lettre à D.

« Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide dévorant que ne comble que ton corps serré contre le mien. » - André Gorz

Cette lettre écrite par André Gorz, philosophe, penseur et journaliste, à l’âge de 82 ans est destinée à sa femme Dorine. Elle retrace avec force leur vie d’amants, de compagnons, de collaborateurs : l’histoire d’un amour. Dirk Roofthooft, seul en scène, donnera chair à ce texte pour rendre le tremblement et les failles de cette parole, pour raconter cet amour qui veut résister à la mort elle-même.

« A la lecture de ce texte, j’ai été bouleversée par le fait que cette relation intime venait s’imbriquer dans une pensée plus large. Ces deux êtres déracinés se liaient par ce « qu’ils avaient de moins socialisable », et cette union devenait un « pied-à-terre », un point d’ancrage permettant d’exister et d’aller vers le monde. » - Coline Struyf

Distribution

Coline Struyf & André Gorz

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5 Messages

  • Lettre à D.

    Le 23 septembre 2015 à 23:10 par VincentD

    N’hésitez pas ! Allez voir ce magnifique moment !
    Le texte est magnifique et fort, la mise en scène sobre, mais parfaite, juste et belle.
    Que dire de Dirk Roofthooft ? Il est superbe.
    J’ai rarement entendu une aussi belle et aussi sincère déclaration d’amour.
    Ce soir, à la fin de la pièce, le public a mis un certain temps à oser interrompre le moment de grâce par ses applaudissements !
    Décidément la saison commence très bien.

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  • Lettre à D.

    Le 28 septembre 2015 à 12:06 par Doctora

    Mon avis est loin de l’enthousiasme de VincentD ! J’avais lu auparavant le texte d’André Gorz, émouvant et intéressant, mais j’ai été déçue de la façon dont il a été présenté, autant par la mise en scène que par le jeu de l’acteur. Je m’attendais à ce que le spectacle intensifie la richesse du texte, mais je pense que ce ne fut pas le cas. J’ai trouvé pénibles les nombreuses fois que l’acteur devait reprendre un mot mal articulé. Je n’ai pas saisi la pertinence de ses gestes : enlever son veston, puis son gilet, puis retrousser soigneusement les manches de sa chemise, s’asseoir (une fois) dans le fauteuil… Le glissement du rôle de conférencier à celui d’André Gorz n’est pas clair : l’acteur a-t-il enlevé ses lunettes au bon moment ? J’ai l’impression que, si le public a tardé à applaudir, c’est dans le doute de savoir si le spectacle était ou non terminé.

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  • Lettre à D.

    Le 30 septembre 2015 à 09:50 par Emmanuel

    Une de ces rares pièces qui sortent du lot, qui marquent.
    Dés l’entrée dans la salle, on est agréablement surpris par la scénographie, très belle, sobre. Un espace-temps est créé, vaste, profond.
    Le texte est riche : l’écriture, l’engagement, l’amour... Une recherche, expliquer, s’expliquer, corriger, déclarer... le déchirement d’un Homme à son crépuscule.
    La mise en scène est juste. Tout comme une lettre ouverte met de la distance entre le propos et le destinataire, l’acteur, jeune, néerlandophone, met la distance nécessaire entre la pièce et l’auteur de la lettre. Ce qui n’empêche une incarnation et ajoute la vigueur qui caractérise ce texte.
    Les extraits de l’interview de D. sont nécessaires et complètent le jeu.
    Dirk Roofthooft est magnifique, mis à part quelque légers trous rapidement rattrapés, il interprète superbement la colère, le dévouement, les regrets, l’humilité, la sincérité...
    A voir !

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  • Lettre à D.

    Le 4 octobre 2015 à 10:41 par marille

    N’hésitez pas à aller voir cette pièce, particulièrement touchante. Ce qui est beau, c’est la douceur, la profondeur des sentiments déclamés, sans cynisme, sans être abîmés. La mise en scène sert juste le texte, elle ne l’étouffe pas, elle le livre comme un cadeau, d’une manière très juste. On n’en fait pas trop, pour garder l’essentiel. Et l’essentiel, c’est ce magnifique texte, avec le jeu d’un acteur qui assume d’être placé sur un fil, pendant une heure et demie, seul, en face à face avec les doutes qui accompagnent la nature humaine.
    Aujourd’hui, on se dit parfois qu’à force de craindre le mielleux de l’amour, on nous livre tellement de provoc’ à deux balles et de bidons de négativité que la vraie provocation de l’âme, c’est de lui rappeler que ce type d’amour là, existe bel et bien.

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  • Lettre à D.

    Le 6 octobre 2015 à 18:45 par Muriel

    J’ai pour ma part beaucoup aimé ce spectacle et je profite de l’espace qui nous est laissé ici pour féliciter le comédien.
    Plusieurs thèmes importants y sont abordés : évidemment l’amour , qu’est ce qu’aimer une personne toute une vie. Mais aussi , la réalisation de soi au travers d’une vie et d’un domaine pour lequel on se fascine (l’écriture), la complexité de la nature humaine avec ses paradoxes notamment dans l’amour, être "vrai" me semble un thème récurrent du spectacle et justement j’ai trouvé que le comédien ose être vrai sans plus, sans trucs ni astuces pour nous faire écouter le texte jusqu’au bout, prenant finalement un risque considérable car le texte est tellement chargé d’émotions que c’est aussi se mettre à nu. J’ai trouvé qu’il s’est donné à fond sans tricher. Quelle prouesse !

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Jeudi 24 septembre 2015, par F.V.

Aimer à en mourir

La Lettre à D., écrite en 2006 par le philosophe, penseur et journaliste André Gorz (de son vrai nom Gérard Horst) est une longue déclaration d’amour à sa femme Dorine. Elle est censée retracer leur vie d’amants, de compagnons, et de collaborateurs. Colyne Struyf et Dirk Roofthooft se proposent de nous faire retrouver l’impulsion qui a donné naissance à cette déclaration.

André Gorz écrit notamment : « Tu vas avoir quatre vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante cinq kilos et tu es toujours aussi belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte à nouveau en moi un vide dévorant que ne comble que ton corps serré contre le mien. »

L’auteur du texte, adapté au théâtre pour la première fois, n’est pas le premier venu sur la scène publique. Il est l’une des figures intellectuelles les plus influentes sur la scène internationale des idées de la seconde moitié du XXe siècle. Protégé de Jean-Paul Sartre et fervent défenseur de l’existentialisme, André Gortz a souvent été vu comme l’un des précurseurs de la pensée derrière les événements de 1968, et est considéré comme l’un des principaux théoriciens de l’écologie politique.

Présentée comme une lettre d’amour, la Lettre à D. est aussi un testament adressé à la personne qui mourra volontairement avec lui un an plus tard.

Habitué des grands monologues, Dirk Roofthooft semble s’être volontairement laissé submerger par ses émotions et nous donne l’étrange spectacle d’un homme qui tente de ne pas se noyer. Son jeu en arrive à un tel point de fragilité qu’il devient parfois difficile de ne pas se laisser submerger nous aussi, au risque de s’y perdre un peu.

Colyne Struyf nous explique : « Dirk Roofthooft nous montre le chemin difficile qui consiste à mettre des mots sur ce que nous avons de plus insaisissable à communiquer : nos émotions. (...) Je désire inviter le public à partager pensée, amour, trahison, tendresse… et faire apparaître cet irrémédiable attachement qui lie André et Dorine de leur tendre jeunesse à leur fragile vieillesse. »

Si vous faites déjà partie des nombreux lecteurs enthousiastes de la Lettre à D. et connaissez un peu l’oeuvre d’André Gorz, vous serez probablement touchés par le voyage qui vous est proposé par Colyne Struyf. Sinon, on peut imaginer que cela vous donnera envie de mieux connaître l’oeuvre et le combat de l’homme que le théâtre aurait tenté de mettre à nu devant vous le temps d’un soir.

F.V.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles