Le spectacle s’ouvre sur la visite médicale d’une jeune fille désorientée en présence de sa mère. Celle-ci souhaite arrêter le traitement médical de sa fille afin qu’elle redevienne elle-même. Le praticien, conciliant, accepte cette proposition. L’arrêt des médicaments permettra à la jeune fille de (re)découvrir des sensations, de manifester ses sentiments. Dora pourrait profiter pleinement de cette nouvelle vie si elle ne manifestait pas un tel attrait pour l’acte sexuel.
Sobre, la mise en scène met l’accent sur le jeu des personnages. Les décors sont astucieusement simulés par la projection d’images en grandeur réelle (cabinet médical, chambre d’hôtel, living…). Cinq acteurs interviennent dans ce récit, sans que leur impact soit précisément défini. L’épicier chez lequel travaille la jeune fille, le jeune homme dont elle s’éprend, le père, la mère et le docteur. Cette ambiguïté est-elle voulue ? On peut le supposer car elle accentue le questionnement chez le spectateur.
Belle prestation de Sarah Brahy dans le rôle de la jeune handicapée dont on ne peut pas non plus clairement évaluer le handicap. Elle semble parfaitement comprendre le discours du docteur et en retenir l’essentiel alors qu’elle insiste sur son absence de mémoire. Il faut donc s’extraire d’une rationalité immédiate pour vivre ce récit. Un conte d’humains, voilà l’objectif annoncé par cette pièce, et l’objectif est rempli, il s’agit bien d’une histoire d’hommes et de femmes, avec leurs envies, leurs travers, leurs secrets et leurs ambiguïtés. Difficile de ne pas y être sensible, une histoire intéressante qui invite à la réflexion.
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