Les fleurs du mal

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 10 janvier au 23 février 2013
Horaires
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Les fleurs du mal

Un spectacle musical chantant et grouillant de poèmes flamboyants où explose la modernité du poète aux ailes de géant dont l’audace lui avait valu la censure de son vivant. Entraînés par les chants et la musique, plongez avec fascination dans le parcours de ce marginal écorché et en colère, et qui disait : « le bonheur, il faut savoir l’avaler ! "
Conception et mise en scène : Françoise Courvoisier Avec : Robert Bouvier, Cédric Cerbara et Aurélie Trivillin

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4 Messages

  • Les fleurs du mal

    Le 14 janvier 2013 à 05:04 par chrisdut

    La mise en scène de cette ballade est bien pensée, le jeu à 3 permet de ne pas voir trop l’heure passer. Malgré celà, quelques moments furent longs mais les parties chantées amènent des moments plus rythmés qui nous évitent l’endormissement. Je tiens tout de même à souligner les prestations des 3 acteurs car la performance est bien là et je leur tire mon chapeau pour cet exercice pas si facile. Mais vous l’aurez compris, je n’ai pas été inspiré comme Rimbaud par ces "fleurs du mal" de Charles Baudelaire. Je conseille donc ce programme à un public connaisseur et averti. Ce qui n’était visiblement pas mon cas cette fois. J’y ai par contre découvert une chanson de Brigitte Fontaine (grande fan de l’oeuvre de Baudelaire) qui m’a beaucoup plu et très bien interprétée par Robert Bouvier. "Je suis vieille et je vous ..." A voir

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  • Les fleurs du mal

    Le 18 janvier 2013 à 09:48 par Pattrick

    Très sympa cette balade bucolique. Un couple, apparemment, vient déjeuner sur l’herbe et récite, comme dialogues, des poèmes de Baudelaire. Parfois mis en chanson. Un troisième ami arrive et l’on se retrouve dans un film de Godard. Un trio amoureux. Si je ne suis pas conquis par toutes les chansons (originale ou d’autres auteurs), j’ai vraiment apprécié les poèmes. Il faut sans doute aimer ou apprécier Baudelaire, sinon cela pourrait sembler long. Une mise en scène originale et une prestation remarquable. Vraiment, j’ai failli demander un rappel à la fin, avec les plus grand succès : l’horloge, les bijoux,…

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  • Les fleurs du mal

    Le 14 février 2013 à 05:24 par deashelle

    C’était un déjeuner sur l’herbe, vous voyez le tableau ? En plein soleil, aux environs de minuit sonnant. Tâtez vous-même les troncs majestueux aux écorces historiques et à la ramure invisible, le moelleux d’un immense châle de Cachemire qui attend le panier de pique-nique ! Au loin une rive noire d’un fleuve, le Léthé sans doute qui serpente dans la forêt de mots sublimes. Trois verres galbés sont sur la nappe, attendant le nectar lumineux et rougoyant. Ce soleil qui décline et "se noie dans son sang qui se fige". Et nous étions là, suspendus à la voix, au geste et au verbe chatoyant de Baudelaire. Il n’y a que lui pour rendre beau la pourriture, la demi-clocharde et les blessures. Lui pour évoquer les voyages mystérieux de la chair. La triste mélancolie de l’oiseau des mers, l’insatiable quête d’ailleurs absolus. Surgit alors la muse, toute de fourrure tachetée vêtue et chaussée de ces lunettes de soleil qui font d’elle une star. La muse elle-même, d’habitude muette et indifférente, use de sa voix ensorceleuse pour converser avec le poète, le désir et les désenchantements."Quand tu vas balayant l’air de ta jupe large, Tu fais l’effet d’un beau vaisseau qui prend le large, Chargé de toile, et va roulant Suivant un rhythme doux, et paresseux, et lent."

    Et puis il y a ce pauvre gredin mal rasé, au regard fixe qui égrène ses complaintes et son mal de vivre. Il y a enfin, ce splendide jeune homme souriant en redingote grise qui vibre et éblouit, tant les mots qu’il emprunte à la voix ténébreuse sont beaux, lascifs et cosmiques.

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  • Les fleurs du mal

    Le 15 février 2013 à 10:54 par JMPjmp

    Sombre langueur ... Calme volupté musicale ... Lente brume de l’esprit... Doux ruissellement de mots ... Que d’échos profonds et tout en résonance suscités par cette mise en scène et cette interprétation ! Correspondance subtilement réussie pour mettre en lumière de la poésie. Qu’il est bon de se laisser porter ainsi par le sombre et profond retentissement mots ...

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Mercredi 6 février 2013, par Jean Campion

Baudelaire, "mon semblable, mon frère"

"Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du coeur. L’odieux y coudoie l’ignoble, le repoussant s’y allie à l’infect." (Le Figaro, 1857). C’est ainsi que Gustave Bourdin stigmatisait "Les Fleurs du mal", lors de sa parution. Condamné pour "offense à la morale publique et aux bonnes moeurs", Baudelaire dut amputer son recueil de six poèmes. Et puis il devint... un phare de la poésie moderne. Le spectacle musical, conçu par Françoise Courvoisier, nous fait sentir la proximité du poète qui, en tentant d’extraire la beauté du Mal, nous propose une image universelle de l’homme.

Clairière d’un sous-bois. Un homme et une femme se divertissent, en s’affrontant dans des jeux de séduction, à fleurets mouchetés. Un ami les rejoint. Ils boivent du vin, pique-niquent, se reposent, changent de peau et se livrent à des confidences au clair de lune. Leurs liens sont flous, mais leur rôle évident : nous sensibiliser aux paroles de Baudelaire, écartelé entre la tentation du gouffre et l’aspiration à un idéal. Dans un climat paisible et un style familier, qui favorisent notre complicité.

Ce bouquet de "Fleurs du mal" nous entraîne dans un tourbillon d’images où volupté, vertige, beauté, spiritualité se mêlent à lassitude, incompréhension, déchéance et mort. Considérant Brigitte Fontaine comme une petite soeur de Baudelaire, Françoise Courvoisier a glissé dans le spectacle une dizaine de ses textes. Initiative justifiée par le goût de la provocation et de l’autodérision de cette chanteuse hors norme. L’héroïne de "Prohibition" qui "exhibe sa carte senior, sous les yeux goguenards des porcs" partage le cynisme joyeux de Baudelaire, se délectant d’"Une Charogne"

Pour casser l’image amidonnée du récital poétique, la metteuse en scène s’appuie sur le jeu varié et dynamique de ses comédiens. Le détachement de Robert Bouvier, à la voix chaude et profonde, la souplesse d’Aurélie Trivillin, maternelle ou sensuelle et la fougue convaincante de Cédric Cerbara se conjuguent pour refléter les espoirs et les désillusions du poète écorché. Certains poèmes nourrissent des dialogues, d’autres sont dits à une ou plusieurs voix, qui se chevauchent parfois. La poésie baudelairienne se marie harmonieusement avec la chanson. Yves Montand, Serge Reggiani, Léo Ferré l’avaient montré dans leurs tours de chant. Ce spectacle le confirme. Contrastant avec l’insolence de Brigitte Fontaine, la musique douce-amère, créée par Arthur Besson, suscite la compassion pour cet artiste rongé par le mal de vivre.

On écoute avec une attention différente un poème très connu, on bute parfois sur l’obscurité d’un vers, on voudrait laisser infuser la puissance suggestive d’un autre. Le rythme de la représentation nous oblige à renoncer à ce comportement de lecteur. Si on se laisse gagner par une ambiance de "déjeuner sur l’herbe", on savoure un spectacle original, subtil, porté par des comédiens vibrants.

Théâtre Le Public