Plusieurs histoires s’enchevêtrent et se rencontrent. Il y a cette femme dont le mari italien est venu travailler en Belgique « contre du charbon », et qui perd son premier enfant, il y a cette jeune fille qui souhaiterait tellement que son frère, excommunié, vienne assister à son mariage, il y a cette famille déchirée par un incendie, et surtout, il y a le spectre des Témoins de Jéhovah. Les jeux de lumière hypnotisent, les images poétiques et esthétiques transcendent, le drame est omniprésent.
Manipulateurs, les Témoins de Jéhovah arrivent à convaincre certaines familles fragilisées en profitant de leur détresse pour offrir de l’aide. Ils imposent alors leurs règles à des enfants qui n’ont rien demandé et qui ne fêteront plus jamais la Saint-Nicolas. Les adultes semblent ensuite profondément marqués par cette enfance particulière. Comme dans « Le chagrin des ogres », Fabrice Murgia met en évidence l’innocence des enfants, la fragilité des adolescents et l’influence de ces périodes sur la vie d’adulte.
Un spectacle court et dense, entre rêve et cauchemar, trois actrices talentueuses (Ariane Rousseau, Magali Pinglaut, Cécile Maidon) plusieurs thèmes évoqués : le déracinement, les drames familiaux, l’endoctrinement, la clairvoyance des enfants. Beaucoup d’excellentes raisons d’apprécier cette création peuvent être évoquées mais faut-il vraiment ajouter quelque chose au commentaire des adolescents qui occupaient ce soir-là la rangée supérieure : « Oh comment c’est bien fait !!! ».
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