Un décor d’une singulière banalité. A mi-chemin entre l’appartement de vieux garçon, le quai de gare et la salle de conférence. Soudain, entre un homme en costume trois-pièces, pardessus et chapeau, qui se débarrasse avant de se mettre à débiter des sornettes avec l’air le plus sérieux du monde. Cet homme, c’est l’homme-orchestre, Eric Durnez, à la fois auteur du texte, unique interprète de la pièce et metteur en scène. Il raconte des histoires bizarres et décousues. Comme le dit si bien le programme, ce n’est pas drôle mais drôle, pas grave mais grave.
Pourtant, malgré quelques bons moments, la sauce ne prend pas sur la longueur. Et c’est là que se pose le cas de conscience.
Quand on n’a fondamentalement rien à reprocher, ni au décor, ni à la mise en scène, ni à l’interprétation, quels arguments avancer pour exprimer ce qu’on n’a pas aimé ?
Peut-être est-ce simplement parce que, non, ce texte n’a pas été écrit pour le théâtre, et qu’il n’y est pas transposable, sous peine de laisser cet arrière-goût un peu creux et artificiel. Peut-être y gagnerait-on à avoir apprivoisé les "contes à réchauffer"au préalable et à s’en être imprégné dans la solitude de la lecture silencieuse. Peut-être qu’à force de vouloir "faire" du surréaliste ou du kafkaïen, on finit par perdre l’auditoire sans autre but précis que celui de le perdre. Ou peut-être qu’il n’y avait rien à comprendre, allez savoir...
Pour les amoureux de l’insolite prêts à risquer une déception contre un moment d’étrangeté.
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