Une table pour six dans un intérieur cosy avec des gravures au mur, avec force érections. François – Ciccio - qui est romancier et Charles qui tient une maison d’hôtes dans les Ardennes, Hadrien, urologue et Laura qui dirige une boîte dans la pétrochimie, Clément qui boit et Élisabeth qui a des enfants mais n’en est pas fière. Sa mère était bête et soumise mais bonne cuisinière, les trois vont souvent ensemble. Trois couples que l’on retrouve autour de plusieurs tables dans un salon, un café, sur une pelouse, de repas en brunch, de cocktail dînatoire en dîner de réveillon, à l’eau.
Tout en se sustentant, ce beau monde devise, de tout et de rien, du couple, de la fidélité de l’infidélité, de la famille, des impôts, du syndicalisme – le pouvoir érotique de la FGTB - du féminisme - « on peut être de droite et féministe, regarde Simone Veil » -, des histoires de famille qui valent toutes la peine d’être racontées, et en même temps aucune...
Sébastien Ministru a glané tous ces bavardages mondains au cours de dîners en ville auxquels il suppute qu’il ne sera plus invité. Il en sort une chronique sur l’amitié, la tendresse qui créent des liens entre ces différentes entités, aux caractères souvent bien trempés, mais aussi sur les conversations parfois obligées qui sonnent creux, qui occupent l’espace, le temps, juste pour affirmer que l’on existe, que l’on a une vie, sans qu’il en sorte quelque chose de vraiment intéressant.
Toutes ces belles personnes ont une vie, et même une mort pour certains, un entourage, un contexte mais finalement elles n’existent que par la place qu’elles peuvent prendre dans la conversation, dans le groupe, et même dans le couple, auquel elles appartiennent. Le jeu des comédiens et comédiennes est juste et implacable, rien à redire. En revanche, l’écriture verse facilement dans la caricature et déçoit quelque peu lorsque l’on se souvient de textes plus aboutis de Sébastien Ministru. Ici, il touche mais pas assez.
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