Les Revenants

Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 6 novembre au 6 décembre 2008
Horaires
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+32 2 223 32 08

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Les Revenants

" Les Revenants " d’Henrik Isben

Du 06/11 au 06/12/2008 et les dimanches 16 et 30/11

Merveilleusement servi par une distribution d’exception, ce grand texte moderne nous surprend toujours par ses audaces et sa pertinence.
Bousculant le tabou de la religion et les valeurs bourgeoises de l’époque, il met en scène l’inoubliable Hélène, mariée trop jeune à un notable alcoolique et débauché, qui choisit, au risque de se perdre et de perdre les siens, de faire éclater sa scabdaleuse vérité. Un extraordinaire rôle de femme à la recherche d’elle même et de sa liberté. Interdit à sa création car jugé immoral et d’une répugnante obscénité cette oeuvre puissante et audacieuse a eu un impact déterminant sur le mouvement d’émancipation de la femme.

Mise en scène  : Elvire Brison
Avec  : Idwig Stéphane, Stéphane Excoffier, Itsik Elbaz, Erika Sainte, John Dobrynine
Réservation : 02/223 32 08

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1 Message

  • Les Revenants

    Le 17 décembre 2009 à 12:59 par son2308

    Dès le début, je me suis endormi... tellement les dialogues étaient ennuyeux ! La seconde partie de la pièce était nettement plus intéressante : on entrait enfin dans le coeur de l’histoire.

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Dimanche 16 novembre 2008

Tout simplement Ibsen

À sa publication en 1881, la pièce d’Ibsen fit scandale et fut interdite. Parce qu’elle dénonçait de manière cinglante l’hypocrisie de la morale bourgeoise et abordait des thèmes aussi délicats que l’inceste ou l’euthanasie. Depuis, Les Revenants n’ont cessé de revenir hanter les scènes européennes. Comment aborder aujourd’hui un tel texte ? Tout en sobriété, il n’y a pas d’autre solution. C’est bien ce qu’a fait Elvire Brison, et avec brio. Pas de fioritures inutiles. La froideur qui caractérise l’ensemble du spectacle souligne bien l’insolence du propos.

Tout est sombre, du début à la fin, au propre comme au figuré. Les costumes sont sombres, le décor est sombre, la lumière faible. À l’image du drame. En arrière-fond, un ciel immense et menaçant évolue, métaphore de l’horrible réalité qui nous est dévoilée petit à petit. Au milieu de cet espace oppressant, cinq acteurs livrent une très belle prestation : le ton est juste, la diction claire et le rythme soutenu. Mention spéciale à Idwig Stéphane qui incarne un pasteur très crédible, tant par sa gestuelle que par ses mimiques (souvent comiques, même si on n’a pas le cœur à rire...), et à John Dobrynine en Engstrand aussi paumé que cynique, d’un réalisme impressionnant.

Elvire Brison nous propose un Ibsen intemporel, en évitant l’écueil de l’actualisation aussi bien que celui de l’ancrage dans le contexte de l’époque. Un excellent choix pour un auteur qui a acquis un statut quasi mythique. L’atmosphère ainsi créée transporte le public au cœur de la tragédie. La catastrophe finale -l’incendie de l’orphelinat puis la mort du fils de la maison, Osvald- ne fait que matérialiser (réaliser au sens premier) la vraie catastrophe : celle qui a eu lieu bien avant le lever du rideau et que le texte révèle au compte-gouttes. Le dénouement est “annoncé” -ironie tragique- par une parodie de la scène primitive de l’adultère, rejouée à leur insu par Osvald et Régine, qui commettent par la même occasion un inceste, toujours à leur insu. L’incendie semble alors doté d’une vertu purificatrice. Le décor de fond s’embrase, jusqu’à devenir orange flash, et la silhouette de Madame Alving s’en détache telle une ombre chinoise. Une très belle image, qui donne une étrange résonance à la parole (presque biblique) : “Tout est consumé”. Autre grand moment visuel : à la toute fin, le visage d’Itsik Elbaz (Osvald) s’illumine et irradie sur la salle... Enfin, un peu de couleur, de clarté, une petite lueur d’espoir ? ... Non, car c’est la couleur de la mort, c’est l’illumination d’un visage étouffant qui supplie en vain qu’on lui procure “du soleil, du soleil, du soleil”. Mais rien de tel à l’horizon... Aucune issue aux maux dont sont accablés les personnages. Rien qu’une spirale infernale et infinie. Les Revenants laisseront peu de spectateurs indifférents.

Théâtre des Martyrs