Les Petites Fêlures

Théâtre | Les Riches-Claires

Dates
Du 15 au 19 décembre 2009
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.lesrichesclaires.be
accueil@lesrichesclaires.be
+32 2 548 25 80

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Les Petites Fêlures

On ignore son nom, son prénom c’est « je ». Il parle à la première personne pour mieux s’exprimer au nom de tous. Ce type-là s’engouffre corps et âme dans les fêlures ouvertes par les secousses de l’existence et s’y égare avec délice. Ce « je » faussement anonyme, c’est notre part d’inavouable : nos rêves de soumissions perverses, nos petites envies de tuer, nos fringales de gloire ou, quand les choses nous dépassent, notre résignation à s’incliner devant la fatalité. Ce « je » c’est vous autant que moi, mais cela, il ne faut pas l’ébruiter, car on nous prendrait pour des fous.

Reprise exceptionnelle de ce spectacle qui avait été crée aux Riches-Claires en 2005 et est l’un de nos plus grands coups de coeur ! « Les Petites Fêlures » dégage un univers fort, ingénieux et pertinent.

De Claude Bourgeyx


Adaptation, mise en scène et jeu de Yann Mercanton
Stéphanie Van Vyve

Du 15 au 19 décembre 2009
Du mardi au samedi à 20h30

Tarifs : 
7, 50€ / 11€ / 14€
Article 27

Infos et réservations :
02 548 25 80
www.lesrichesclaires.be

Accès
24 rue des Riches-Claires
B-1000 Bruxelles



Proximité Place Saint-Géry
Métro 1, 5 : arrêt De Brouckère
Tram 3 (>20h), 4, 33 (à partir de 20h) : arrêt Bourse
Bus 29, 38, 46, 47, 63, 66, 71, 86, 88 : arrêt De Brouckère
La salle est accessible aux personnes à mobilité réduite

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Vendredi 18 décembre 2009, par Jean Campion

Séjour tonique en Absurdie

"Grosses têtes et petits pieds", "Des gens insensés autant qu’imprévisibles". Ces titres de livres suggèrent clairement que leur auteur, Claude Bourgeyx, aime plonger ses lecteurs dans un univers déjanté. "Les Petites fêlures" confirme son goût pour l’absurde. En adaptant à la scène cette quinzaine de textes, Yann Mercanton nous offre un spectacle remarquablement maîtrisé et délicieusement subversif.

Dès son entrée en scène, le personnage qu’il incarne intrigue par son accoutrement. La tête engoncée dans un bonnet d’aviateur, il porte un peignoir vert sur une courte robe rouge, qui dévoile généreusement ses jambes poilues. Cet adjudant en retraite ne peut pas se payer les services d’une gouvernante. Pourtant madame Werner prétend tenir ce rôle. En réponse à sa petite annonce ! Celle-ci est imaginaire, mais après tout... L’intrusion de cette femme, rapidement envahissante, sera suivie de bien d’autres faits troublants. Ainsi le vieux militaire dansera le tango avec une femme fraîchement poignardée et devra accepter que Fernand lui serve de chauffeur, alors qu’il n’a pas d’auto.

Grâce à quelques accessoires ingénieux, des soutiens sonores efficaces, un ton légèrement pontifiant, une gestuelle minutieuse et des enchaînements originaux, Yann Mercanton rend son spectacle très fluide. Escamotant les coupures entre les textes, il nous fait glisser, en douceur, dans un monde surréaliste et nous pousse à nous interroger sur cet antihéros insolite.

Les pieds prisonniers de pantoufles siamoises, il souffre d’enfermement. Pour apaiser sa solitude, il rêve d’un animal de compagnie ou squatte astucieusement un lit d’hôpital. Mais il révèle aussi des travers plus contestables. Continuera-t-il à fréquenter le café du Centre, maintenant qu’il sait que Biberon, son patron, est homosexuel ? Grisé par "la force de l’ordre", il prend un malin plaisir à provoquer la panique des automobilistes. Un peu de piment dans son existence étriquée ! Par le biais de ce vieil enfant, tour à tour poltron, espiègle, fabulateur, Claude Bourgeyx invite le spectateur à se regarder dans la glace et à exploiter ses multiples personnalités. Avec un humour qui grince, comme la vie.

Les Riches-Claires