A première vue, c’est donc drôle. Et il y a des étudiants que cela amuse vraiment de rendre feuille blanche ! Mis à part le décor qui lui s’applique à faire un copié collé des pièces d’AGATHA CHRISTIE, tout sonne profondément creux. Malgré les murs en lambris de vieux chêne assortis à l’auguste horloge qui n’avance pas d’une seconde, la cheminée où flambe le charbon, la peau de tigre transformée en carpette en mouton, la desserte pour le whisky étiqueté façon ammoniac ou arsenic, et le sofa vert façon "couch", d’où l’on contemple portraits d’ancêtres - bêtes ou gens ? - ainsi que trophées de chasse qui ne cessent de s’effondrer, ...il n’y a rien d’anglais dans cette représentation. Donc pour être faux, c’est complètement faux. Les auteurs ont bien raison, en ce qui concerne le titre.
Et pour preuve aussi, la surabondance de l’excitation hystérique, de la cacophonie, l’absence totale de retenue, l’absence complète d’humour dit "anglais" flanqué de ses savoureux "understatements" tellement dévastateurs et efficaces, et que l’on attend toujours. Waiting for Godot !
On cherche en vain la parodie, car parodie se concocte dans les ressemblances ! Tout au contraire, on se trouve à l’autre extrême, dans le bruit et la férocité, les hurlements tous azimuts, les embrouilles d’une action qui n’existe pas, d’un texte non abouti, de répliques non connues, d’improvisations factices, de bout de textes tâtonnés, juste bons à jeter que l’on se plait même à répéter trois fois... à cours de mots ou d’inspiration ou parce que le disque est rayé ? Le comique de situation est supposé faire tout ! Bref voilà un vaudeville policier totalement latin et déjanté, si c’est cela que l’on aime.
Ah ! ils voulaient faire du Magritte, me direz-vous ? Puisqu’on fête l’anniversaire de sa mort ! Déstructurer et découvrir une réalité surréaliste ! Ceci est un trousseau de clefs dit-il en saisissant le vase chinois… Bien vu ! Sauf que ce qui s’applique au vrai théâtre de l’absurde, version anglaise ou française avec des noms tels que Beckett, Ionesco ou leurs héritiers Pinter, Arrabal, ou Tom Stoppard … ne s’applique vraiment pas à ce trio d’auteurs sortis d’on en sait zou ni à un texte démuni de la moindre charge dramatique ! On ne peut même pas dire que c’est « du vent ! » car dans le vent, il y a tant d’esprit ! Du vide sans doute, pathétique et désespérant. Alors, nous, les dindons de la farce, on ne rit pas ! Sorry guys, not my cup of tea ! Mais notre avis importe peu puisque tous les billets sont achetés et qu’on en redemande. Las, pour nous, sapiosensuels que nous sommes, un roi nu est bien nu !
Dominique-Hélène Lemaire
Les Faux British
- Dates
- Du 2 au 27 avril 2019
- Horaires
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Tableau des horaires
- Où
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Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode - Contact
-
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44
Les Faux British
Imaginez sept comédiens amateurs, passionnés de romans noirs anglais, qui décident de monter un thriller anglais en amateurs... Et en français. L’histoire : au XIXème siècle, au cœur de la vieille Angleterre, un superbe manoir, une soirée de fiançailles. Un meurtre est commis. Tous sont suspects, une enquête est ouverte… Mais rien ne va se passer normalement. Très vite tout dérape, plus rien ne tient ensemble, ni les suspects, ni les soupçons, ni le décor, ni les costumes, ni le texte… Plus rien du tout. Tout part en sucette. Et c’est à mourir de rire.
La représentation théâtrale est un piège. À un rythme endiablé, nos Faux British, armés d’un flegme légendaire, feront tout pour maintenir le suspens et finir la pièce. Dans quel état ? Où est donc passé le corps ? Que fait la police ? Et quand est-ce qu’on mange ? Après une grande tournée, la troupe déjantée des Faux British revient à Saint-Josse dans un joyeux désordre pour un divertissement pur jus. Accrochez-vous, ça déménage. Et que God Save the Queen !
Spectacle à voir en famille dès 10 ans
UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DE KI M’AIME ME SUIVE. AVEC LE SOUTIEN DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE. LES AUTEURS SONT REPRÉSENTÉS EN FRANCE PAR L’AGENCE MCR, MARIE-CECILE RENAULD PARIS, EN ACCORD AVEC UNITED AGENTS LTD. LONDON. Photos © Gregory Navarra.
Distribution
De Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields. Adaptation française : Gwen Aduh et Miren Pradier.
Mise en scène : Gwen Aduh. Avec (en alternance) : Baptiste Blampain, Benjamin Boutboul, Laure Chartier, Damien De Dobbeleer, Laure Godisiabois, Cachou Kirsch, David Leclercq, Thibaut Nève et Simon Paco. Assistante à la mise en scène : Aurélie Trivillin. Scénographie : Michel Mugnier Lumière : Claude Couffin. Musique : Gabriel Levasseur. Costumes : Aurélie de Cazanove & Sarah Duvert.
Lundi 20 novembre 2017, par
Honesty
is the best policy
Annoncé comme génial, subtil et drôle, ce spectacle met en scène une bande d’artistes professionnels très généreux que l’on adore, surtout Laure G., qui en profitent pour s’éclater cul par-dessus tête dans les situations totalement absurdes. Grand bien leur fasse ! Une belle façon d’envoyer en l’air une année couverte de bleus et de blessures, d’envoyer paître tracas, flétrissures et pollution de la planète. Certes, ceux qui adorent les cascades, trouvent drôle le principe de la chute à répétions, de l’accident basé sur le même modèle, de la catastrophe érigée en Credo, ils riront aux éclats et mettront fort mal à l’aise les rares spectateurs qui ne partagent pas cet humour de bandes dessinées abrupt, intempestif, convulsif et ricanant.
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