Lehman Trilogy

Ixelles | Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 11 au 29 février 2020
Horaires
Tableau des horaires
Rideau de Bruxelles
Rue Goffart, 7 A 1050 Ixelles
Contact
http://www.rideaudebruxelles.be
contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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Lehman Trilogy

Combien ça coûte un homme ? Combien ça lui en coûte d’être un homme dans un monde qui ne le respecte plus ? Ces questions-là, même sur les cours fluctuant de la bourse, elles n’ont pas de prix…
En deux soirées ou en intégralité les samedis, venez partager un moment de théâtre enlevé, drolatique, burlesque, effarant, qui tient autant de la saga américaine que de l’énorme farce des « affreux sales et méchants » d’Ettore Scola…
Lorent Wanson

Prix de la Critique 2016
Espoir masculin Iacopo Bruno
Mise en scène Lorent Wanson

Le jeu des interprètes est époustouflant. L’ÉCHO

Trio clownesque pour saga de coton, de fièvre et de feu. *** LA LIBRE Belgique

Une fresque jouissive. Totale réussite **** RTBF.BE

DÉBAT DU BOUT DU BAR
JE 18.02 – après le spectacle
Avec l’équipe du spectacle et un invité témoin.

PASSez [souvent] à la Maison
Des formules souples… à utiliser seul ou à plusieurs.
PASS 9 À 99 : 9 places pour 99€
Carnet 3 : 3 places pour 45 € [30 ans et +] 24 € [-30 ans]

Ou la formule plus classique
ABONNEMENT
Avant le 1er juillet : 8 > 13€/place [5 spectacles ou +]
À partir du 1er juillet : 9 > 15€ [3 spectacles ou +]

Distribution

Écriture Stefano Massini
Texte français Pietro Pizzuti
Mise en scène Lorent Wanson
Avec Iacopo Bruno, Pietro Pizzuti, Fabrice Schillaci et au piano Fabian Fiorini

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5 Messages

  • Lehman Trilogy

    Le 17 février 2020 à 19:55 par jojo

    une pépite !!! vue en intégralité le samedi ouf ! quel après midi réussi !
    La pièce est rondement ficelée , les trois comédiens nous emmène dans leur jeu ,un voyage dans le temps ..et toute la réalité de notre société, le pianiste suit de façon, effrénée et rythmée les péripéties de notre trio .Une très belle mise en scène .
    à découvrir !

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  • Lehman Trilogy

    Le 24 février 2020 à 19:23 par mlgnor

    Très chouette moment passé en compagnie des Lehman Brothers samedi, où nous avons avec grand plaisir enchaîné les épisodes de la trilogie les uns après les autres. On passe de l’histoire individuelle à l’histoire du capitalisme dans un glissement qui pourrait être glaçant, mais que l’on vit ici avec humour et légèreté. Le ton burlesque et généreux de la mise en scène n’occulte pas le propos de la pièce, offre un beau moment de partage et de rire avec les comédiens, tout en nous donnant des clefs de compréhension essentielles pour analyser notre monde. Allez-y !

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  • Lehman Trilogy

    Le 26 février 2020 à 01:03 par Francisco

    très beau trio accompagné par un quatrième sous fond musical au piano et d’un cinquième......le policier qui intervient tout à la fin. Le trio fonctionne admirablement bien , ton comique et sacarstique . On ne s’embête pas du début jusqu’à la fin.....beaucoup d’énergie et jeu juste.
    à voir absolument

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  • Lehman Trilogy

    Le 29 février 2020 à 15:46 par HannaTannaH

    2016 était déjà un bon cru,
    2020 un cru d’exception !
    Un peu, beaucoup, à la folie... de la magie que ce jeu rythmé par ce ’trio ... avec brio’ accompagné par un pianiste ayant bien plus qu’une note dans ses gammes.
    C’est drôle, vivifiant, touchant, authentique, ... MAGISTRAL !
    A voir au moins 1X > 2xx >> 3XXX.
    RDV en 2024 ?

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  • Lehman Trilogy

    Le 29 février 2020 à 17:10 par LUspirou

    Une saga magistralement interprétée. Même si parfois typée. C’est un peu comme la commedia dell’arte. Je n’ai vu que la première partie et je suppose que la suite est aussi agréable à suivre. Que dire d’autre que des comédiens accompagnés par un pianiste lui aussi comédien vous font passer une soirée divertissante.

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Lundi 24 février 2020, par Jean Campion

Une Saga jubilatoire et éclairante

En 2016, "Lehman Trilogy" a été applaudie par une presse enthousiaste et a remporté deux prix de la Critique. En la remettant à l’affiche, le Rideau de Bruxelles offre au public la possibilité de découvrir en épisodes ou en intégrale (5 heures de plaisir !) un spectacle exceptionnel. Cette chronique familiale retrace les réussites et les échecs de trois générations de Juifs allemands. Pour ressusciter cette aventure humaine, reflet des "capacités de solidarité mais aussi d’égoïsme et de voracité", Lorent Wanson met en scène trois clowns pétulants. Puisant dans un bric-à-brac d’objets, vestiges de la dynastie Lehman, ils racontent son histoire, à la manière de Charlot.

11 septembre 1844. Originaire de Rimpar (Bavière), Heyrun (rebaptisé Henry) Lehman débarque sur le quai numéro 4 de New York. A Montgomery, dans l’Alabama, il ouvre (même le dimanche !) une petite boutique de tissus et confection. Ses frères Emmanuel et Mayer le rejoignent. Le magasin à l’enseigne jaune sur fond noir prend de l’extension. Un des atouts des Lehman brothers est la répartition innée des compétences. Henry "la tête" a du flair et de l’audace. Il n’hésite pas à suivre les conseils qu’il trouve judicieux. Plus circonspect, Emmanuel, "le bras" calcule les risques avant d’agir. Les aînés se montrent paternalistes envers le benjamin. Pourtant Mayer, surnommé "la patate" est très utile pour arrondir les angles et deviendra un "gestionnaire" efficace.
Ruinés par un terrible incendie, les planteurs de coton paient ce qu’ils achètent aux Lehman en coton brut. Récolte que ceux-ci revendent, avec un beau bénéfice, à Ted Wilkinson, un New Yorkais qui dope ces transactions. Prenant goût à ce métier d’intermédiaires, les trois frères investissent dans le négoce du café et s’intéressent aux chemins de fer. La mort d’Henry, emporté par la fièvre jaune, ne brise pas leur élan. Durant la guerre de Sécession, Emmanuel, installé à New York défend le Nord, alors que Mayer soutient les Sudistes. Le conflit terminé, les frangins réconciliés reprennent leur marche en avant.

Sur l’enseigne jaune à fond noir des Lehman brothers, BANK a pris la place de COTTON. C’est Philip, le fils d’Emmanuel, qui dirige le navire. Banquier intraitable, il veut bien participer au développement des chemins de fer, mais à ses conditions. Agacé par le manque d’audace de son père et de son oncle, il les pousse à s’ouvrir à la dématérialisation du commerce : il faut vendre des actions plutôt que du café. A l’affût des nouveaux marchés, il surveille le pétrole, se passionne pour les chaînes de montage d’Henry Ford et rêve du pactole, qu’offrira l’exploitation du canal de Panama.
29 octobre 1929 : mardi noir. Effondré, Philip s’en remet à son fils Bobby, pour échapper au désastre. Celui-ci garde son sang-froid : le sacrifice des petites banques trop faibles restaurera la confiance. Intuition exacte. Stimulée par la publicité et la télévision, la fièvre acheteuse ramène la prospérité. Malheureusement, en laissant les traders imposer leurs méthodes dans sa banque, Bobby commet une erreur fatale...

Stefano Massini est un excellent conteur. Son récit incisif, drôle, sublimé par une langue poétique nous fait assister à l’éclosion du capitalisme moderne. Pas de condamnation du système ni d’explications savantes, mais une approche pertinente et sensible. Il exalte l’esprit de conquête, tout en démystifiant, avec une ironie mordante, la lutte pour le pouvoir. Fin stratège, Philip devient ridicule, lorsqu’il utilise sa "méthode" pour choisir l’épouse idéale. Afin de souligner la primauté des affaires, l’auteur tourne en dérision les rites de deuil ou la guéguerre entre les "Lehman" et les "Goldman sachs"

Lorent Wanson souhaite que "ce spectacle soit "pauvre", intime et s’ancre dans l’éphémère, le précaire." C’est à partir d’un fatras de reliques que se développe ce feuilleton ludique. Si à plusieurs reprises, des spectateurs sont invités à monter sur la scène, c’est pour aérer la représentation, mais également pour faire sentir au public que cette histoire le concerne. Par leur faconde, leur malice et leur énergie débordante, Iacopo Bruno, Pietro Pizzuti et Fabrice Schillaci nous entraînent dans un tourbillon de scènes burlesques ou dramatiques. Ils chantent (en italien), dansent, se relaient pour mener la narration, jouent de multiples rôles, se mêlent au public, exploitent le comique de répétition, avec une aisance étourdissante. Le pianiste Fabian Fiorini les soutient par ses compositions musicales et sa complicité radieuse. "Lehman Trilogy" est une saga qui nous fait beaucoup rire. Elle nous incite aussi à ouvrir les yeux sur notre monde.

Jean Campion

Mercredi 24 février 2021, par Didier Béclard

« Lehman Trilogy », le retour

Lorent Wanson ambitionne de raconter - en trois épisodes - l’histoire d’un certain capitalisme au travers d’une saga familiale et humaine. Créée en 2016, au Rideau de Bruxelles, la pièce réécrite et remise en scène et en image sera diffusée sur Auvio à partir de ce vendredi.

En mai 2016, Lorent Wanson relevait le défi (très) audacieux de monter « Lehman Trilogy » de Stefano Massini sous forme de série en trois épisodes. Le projet porté par un trio de comédiens époustouflant - Angelo Bison (qui a depuis cédé son rôle à Fabrice Schillaci), Iacopo Bruno, Pietro Pizzuti et, au piano, en alternance Fabian Fiorini et Alain Franco – a remporté ce pari haut la main suscitant l’engouement du public et de la critique, décrochant les prix du meilleur Espoir masculin pour Iacopo Bruno et de la Mise en scène pour Lorent Wanson.

« Lehman Trilogy » est une saga familiale qui narre les tribulations de trois frères, juifs circoncis, fils d’un marchand de bestiaux immigrés d’Allemagne pour s’installer à Montgomery, Alabama. L’histoire débute le 11 septembre 1844, lorsque Heyum – transformé en Henry pour faciliter la compréhension de l’officier de l’immigration - Lehman débarque sur le quai numéro 4 du port de New York après un mois et demi de traversée. A ses yeux, l’Amérique est un immense manège qu’il va s’employer à faire tourner à son profit. Rejoint successivement par son frère Emmanuel - le bras - et Mayer - la patate -, il fonde en 1850 un magasin de tissu et confection à l’enseigne, jaune sur fond noir et aussi longue que la façade, de Lehman Brothers.
L’entreprise évolue, adaptant les services qu’elle vend aux opportunités de profit que créent les incidents, crises et guerres qui se succèdent, pour devenir une banque d’investissement installée au cœur de Wall Street à New York. Celle-la même qui, victime de la spirale de la dette et des comptes truqués, se déclare en faillite, le 15 septembre 2008, entraînant les Bourses du monde entier dans sa chute et dans la crise financière.
Le récit qui s’étend sur une durée d’un siècle et demi a pris le parti de raconter l’histoire d’un certain capitalisme sous la forme d’une chronique humaine et familiale et montre ainsi que le capitalisme n’est pas une fatalité mais une construction humaine à laquelle on décide d’adhérer, ou pas.
Sur scène, dans un décor de bric à brac d’où émergent un coffre-fort, une table de billard brisée, le pouce de King Kong, les trois comédiens et le pianiste incarnent à la fois les narrateurs, protagonistes, complices, témoins ou victimes, de cette histoire. Au fil des épisodes, la couleur du propos évolue de nostalgique, à burlesque avant de culminer dans le déconstructivisme, mais l’énergie est omniprésente et le rythme aussi soutenu que le suspens qui donne chaque fois l’envie, le besoin, de découvrir la suite.
L’histoire du spectacle a connu, elle aussi, maintes péripéties. Créé après le lockdown lié aux attentats de Bruxelles, il a été recréé en 2020, en pleine crise politique puis sanitaire, avant d’être suspendu comme tant d’autres spectacles et projets, il y a huit mois. Mais il en faut manifestement plus pour décourager une équipe qui s’est mobilisée en à peine six jours pour réécrire, remettre en scène et en image ce spectacle en trois épisodes de plus de 5 heures qui a fait l’objet d’une captation au Théâtre Royal de Mons. Cette version adaptée à l’actualité et la politique que nous connaissons actuellement a été filmée en temps réel d’une traite (ou presque) afin de conserver l’énergie et, surtout, la joie du jeu. Tentant de déjouer les pièges propres du théâtre filmé, « le film, explique Lorent Wanson, est une capture de l’ici et maintenant d’une représentation, avec sa dynamique et ses accidents. Ce n’est pas à proprement parler le spectacle mais la trace, la transgression filmée du spectacle . »

Didier Béclard

« Lehman Trilogy » de Stefano Massini, mis en scène par Lorent Wanson, avec Pietro Pizzuti, Iacopo Bruno, Fabrice Schillaci et, au piano, Fabian Fiorini.
A voir sur Auvio à partir du 26 février 2021.

Le Rideau