Le tuba des pédiluves
- Dates
- Du 12 au 21 avril 2016
- Horaires
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Tableau des horaires
- Où
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Théâtre Varia
rue du Sceptre, 78 1050 Ixelles - Contact
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reservation@varia.be
+32 2 640 35 50
Le tuba des pédiluves
Arthur Egloff et Damien Chapelle naissent la même année, le premier en France, le second en Belgique et se rencontrent à l’INSAS en 2008. Ils ont alors vingt-ans et engagent un certain dialogue. Leur collaboration devient vite une évidence. Ils s’accordent et construisent ensemble un nouveau langage. Ils l’expérimentent tels des apothicaires dans le cadre de l’école et en dehors. En 2011, le mouvement qu’ils forment NousLoveChachacha est finaliste du concours international « Danse élargie » organisé au Théâtre de la Ville à Paris. Damien rejoint alors Wim Vandekeybus avec lequel il fera cinq spectacles et une expérience de quatre ans autour du monde. Pendant ce temps, Arthur prépare son spectacle – Butô végétal ou le plus grand barbecue jamais vu dans un jardin – et écrit son mémoire – Je suis une école – qui marquent la fin de ses études. On les retrouve ensuite à nouveau en duo, faisant leurs propres formes (Kantor et Gonzoland) ou participant à des projets. Une alchimie les unit. Si elle reste un mystère, leur alliance, elle, est bien réelle et sans faille. Pour Arthur, « chacun doit être son propre leader », et Damien de répondre, « créons un rapport-camarade ».
Ces artistes rétro-futuristes et créateurs conformistes en marge – c’est ainsi qu’ils se désignent – se lancent avec Le tuba des pédiluves dans une tragi-comédie où la survie spirituelle de l’humanité s’oppose au matérialisme, l’amant de notre modernité. « C’est une pièce libérale préhistorique, un show pyrotechnique pour aquarium », disent-ils. Elle fait écho à la dernière oeuvre de William Shakespeare, La tempête. Cette simple traduction en français du titre original – The Tempest – sonne pour eux comme un mot déformé par Google Translate. Il ne leur reste plus qu’à s’accrocher à la punch-line Lavoisier – rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme – pour être prêts à larguer les amarres d’un nouveau vocabulaire et à partir à l’assaut de l’art du vivant. Et si les joyeuses parures de notre modernité avaient disparu ?
Il suffit d’un court prologue et d’un événement pour que la tragédie commence, suivie aussitôt de sa best friend, la comédie. Le propriétaire déchu, le piscinier, la sirène au collagène, la fille au maillot, l’extraterrestre cactus se retrouvent au bord d’une piscine, vestige ou détritus d’une époque depuis longtemps révolue. Elle est le ventre et le centre d’une multipropriété des feux de l’amour où le show va s’enflammer. Prendront également part aux actions, deux macbooks requins, Jean-Luc (un cactus terroriste), ainsi que les voix off d’un couple et d’un agent immobilier. La propriété, cette hacienda intergalactique qui est aussi un jouet pour enfant, un rocher pour sirène, une grotte magique, une exploitation de cactus et un mirage pour les spectateurs, est en vente.
Pour Arthur et Damien, le texte cependant n’est jamais qu’un élément à déguster, une sorte de « milk-shake banane ». Il ne compose pas le menu tout entier. Ils cuisinent aussi des couleurs, des températures, des langages. Ils secouent ensuite la mixture jusqu’à extraire une essence naturelle pour les acteurs, car ce sont eux et nuls autres qui tiendront le gouvernail de l’histoire sur la scène.
Le tuba des pédiluves se veut une chorégraphie à leur service, une variation en trois temps, plus un prologue et un épilogue, d’un geste de plus en plus incontrôlable, d’un mouvement vital qui s’emballe, d’une spirale. Il est aussi pour le public, un moteur destiné à faire naître le rire, tout en sachant que du point de vue de ces deux artistes trublions qui présentent pour la première fois un « grand spectacle », le rire n’est jamais que le détonateur ou le révélateur de notre vaste noyade collective.
Distribution
Écriture, mise en scène, scénographie Arthur Egloff, Damien Chapelle, création avec et interprétation de Jean-Baptiste Calame, Lucie Guien, Dymitry Szypura, Pierre Renaux…
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