"Le rêve d’un homme ridicule"

Théâtre | Théâtre Marni

Dates
Du 10 au 13 février 2010
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"Le rêve d’un homme ridicule"

Dostoïevski nous conte la vie d’un être humain exténué, près de se donner la mort. Le revolver sur la tempe, l’Homme s’endort d’un coup et plonge dans un rêve lumineux qui le fait revenir à la vie. Le spectateur s’imprègne du Rêve libérateur et généreux de Dostoïevski, guidé par la résonance des mots et des sons à travers les rues blafardes, les couloirs sombres et les chambres étriquées et bruyantes de la ville. L’homme poursuivi par son ombre l’affronte dans un corps à corps pathétique, déchiré qu’il est entre sa volonté de vivre et son désir de mourir. Par son texte, l’auteur russe balaie en quelques mots le poids des croyances communes sur « l’être humain foncièrement mauvais ».
Pour ce spectacle, le théâtre, l’expression corporelle, le son et la lumière donnent vie au texte de Dostoïevski, étrangement contemporain : le rêve de cet être humain ridicule met en lumière l’instabilité de notre société, reflet de nos dysfonctionnements intérieurs qui nous empêchent de construire notre bonheur immédiat et à venir. « De ce ‘rêve d’un homme ridicule’, je me souviens de la simplicité d’entrée de jeu : un plateau vide et une comédienne. Rien d’autre. À côté de cette simplicité apparente, le spectacle se développe grâce à un remarquable travail d’éclairages, qui modifie à chaque moment le regard, et surtout, surtout, par le biais d’un travail tout à fait singulier et surprenant sur le son. Ce texte a été travaillé comme s’il s’agissait d’une partition musicale, d’un opéra de chambre pour voix seule, une voix ici sans cesse modulée et transformée en direct.

Christian Machiels, directeur de la Balsamine, 07.11.2008 De F.M. Dostoïevski | Récit traduit du Russe par A. Markowicz | Mise en scène Heidi Ostrowski | Avec Naïma Ostrowski | Création musicale et sonore en direct Ludovic Romain | Création scénographique en Lumière Michaël Bridoux | Création costume Daniele Bossi | Création maquillage Marielle Ostrowski | Photos Thomas Delvaux, Charlotte Sampermans eudaimon.be INFOS & TICKETS | Réserver online ou au +32 2 639 09 80
ENTRÉE |12€/8€/1.25€ Article 27
« À table » le mercredi 10.02 dès 19:00 (10€ plat + café)

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2 Messages

  • "Le rêve d’un homme ridicule"

    Le 12 février 2010 à 01:37 par paolo

    Superbe création
    ce « rêve d’un homme ridicule » ! Le texte, inspiré et
    inspirant, offre sans doute plusieurs angles de lecture. C’est une renaissance, un
    voyage onirique, d’un homme pour lequel « tout lui est égal ». La
    metteuse en scène a voulu souligné un message universel de recherche de soi même,
    et bingo ! Il n’y a pas de scénographie, le spectateur est libre d’imaginer,
    selon propre vécu, l’expérience du personnage, son rêve révélateur. Peu importe d’où ou par qui la révélation
    arrive, ça ce n’est pas décidé. La comédienne (une femme pour un rôle d’homme dans le texte original) est seule sur la scène, avec du maquillage qui rappelle
    un mime et juste un petit costume (aussi symbolique). Mais la pièce a du rythme
    et elle bouge bien, elle joue bien… le public ne soupire pas jusqu’à la fin. Pourtant
    est-elle vraiment seule ? Le grand travail sur la sono et les lumières
    joue un rôle central, de deux comédiens cachés. Enfin, c’est à voir, hein !

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  • "Le rêve d’un homme ridicule"

    Le 12 février 2010 à 03:52 par loulou

    Très belle écriture mais contenu inégal difficile à faire passer sans que le spectateur ne décroche.
    Pari réussi : grâce à la chorégraphie entre danse, gestuelle et arts martiaux (maquillage et costume) et enfin la voix de la comédienne modulée au travers du micro (petit bémol : il arrive parfoisqu’on ne saisisse pas tout le texte quand son débit s’accélère).
    Bravo à Naima Ostrowski que j’avais remarquée dans Appel au public.
    Magnifique scénographie qui nous plonge dans un univers onirique envoutant.
    A voir.

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Jeudi 11 février 2010

Songe d’une nuit agitée

Création singulière des sœurs Ostrowski autour du texte de Dostoïevski, Le rêve d’un homme ridicule jongle entre attention portée au corps et travail sur le son et la lumière afin de nous présenter un spectacle onirique.

Le rêve d’un homme ridicule conte une soirée d’un homme désabusé quant à la société dans laquelle il vit et qui compte mettre fin à ses jours. Avant de passer à l’acte, il s’endort et nous emmène avec lui dans son rêve… Sur un plateau vide, la comédienne – Naïma Ostrowski – entame son récit. Elle est l’homme ridicule de Dostoïevski, qui livre là un texte assez inégal, déployant une écriture juste et maîtrisée mais n’échappant pas à certains écueils.

Dépossédée en partie de sa voix, ses gestes semi-figés par le costume et son visage maquillé tel un acteur japonais, Naïma Ostrowski semble être une marionnette manipulée par une divinité, le texte ou bien est-ce par une volonté de vivre qui dépasse sa désillusion du monde qui l’entoure et qui la pousse à continuer malgré tout ? Toujours est-il qu’elle en est, si pas prisonnière, du moins dépendante… et seul le moment du rêve lui permettra de quitter ce carcan.

C’est cette question du rêve et de la mort qui fait le véritable intérêt de ce texte et où Dostoïevski offre sa meilleure plume. L’homme qui pensait qu’à sa mort tout s’arrêterait voit dans ce rêve l’occasion de se voir mort, d’être le témoin de sa propre fin, thématique que malheureusement Dostoïevski n’approfondira pas.

Après un combat entre le désir de mort et la pulsion de vie – affrontement de l’homme et son ombre, visuellement très réussi - , l’homme ridicule arrive dans le monde utopique où si l’écriture ne perd pas de sa richesse, le propos en tant que tel manque un peu de nuance : éternelle question de savoir si l’homme est mauvais par nature, pseudo-analyse des raisons qui font qu’une société en harmonie dégringole vers une société imparfaite – la nôtre, ça alors ! - et autres poncifs.

Mais heureusement pour le spectateur, la chorégraphie gestuelle ou le geste dansé – bref cet entre-deux, voire entre-trois, entre mouvement, danse et art martial – déploie ses potentialités dans un appel au corps utilisé avec intelligence. Tantôt il figure la parole, faisant être les descriptions de l’homme ridicule ; tantôt il s’en éloigne, doublant le sens, comme pour introduire une brèche, un doute, propre au rêve...

À côté de l’expression corporelle, la création sonore en direct par Ludovic Romain donne un relief au récit, modulant à sa guise la voix de la comédienne captée en directe, déformant les mots ou le souffle et jouant avec le volume – un peu trop parfois – et les échos. Sans oublier la création lumière de Michaël Bridoux qui construit à elle seule et avec talent la scénographie.

Un spectacle à découvrir !

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