Le garçon de la piscine

Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 9 au 13 décembre 2014
Horaires
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+32 2 512 17 84

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Le garçon de la piscine

Conception et mise en scène Salvatore Calcagno
Ecriture Salvatore Calcagno et Emilie Flamant
Dramaturgie Douglas Grauwels
Création lumière Amélie Géhin
Scénographie Christine Grégoire
Création costumes Adriana Maria Calzetti
Création maquillages Edwina Calcagno
Avec Romain Cinter, Chloé De Grom, Emilie Flamant, Clément Goethals, Dominique Grosjean, Vincent Minne et Antoine Neufmars - Tous les jours à 20h30 SAUF le mercredi à 19h

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1 Message

  • Le garçon de la piscine

    Le 11 décembre 2014 à 09:03 par guipavas

    J’ai beaucoup aimé ce spectacle au théatre des tanneurs. On parle de sexe, de jeunesse et de beauté. Le désir et sa sublmation vers la spiritualité. Les acteurs utilisent leur corp, leur voix, et l’humour est toujours présent. Très bellemise ens cène

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Dimanche 14 décembre 2014, par Blanche Tirtiaux

Exploration sensuelle au bord de l’eau

Après le succès l’année dernière de « La Vecchia Vacca », Salvatore Calcagno propose cette semaine aux Tanneurs « Le garçon de la piscine », un hommage à ceux qui passent leur journée sur la place du village, à égale distance entre la plage et la maison. Un spectacle dynamique qui interroge avec humour et décalage les barrières et les empêchements.

Tout le monde a déjà rencontré une des ces bandes de « gars de la piscine » qui passent leur journée à zoner sur le banc de la place, à mater les filles qui passent et à jouer aux caïds. Partir de leur ennui et du vide de leur existence n’a a priori pas l’envergure d’être le sujet central d’un spectacle. Et pourtant, Salvatore Calcagno propose un objet théâtral décalé et intrigant qui transcende le quotidien de la thématique qu’il aborde par la sensualité qu’il dégage.

La vendeuse de glace est la première à faire son apparition sur scène. Son corps rachitique se meut avec lenteur dans l’espace, déformé par de hautes semelles compensées qui lui donnent un balancement hypnotique. Derrière son frigobox à roulettes, la vendeuse à la peau diaphane devient diva étrange, créature fantasmée et fantasmatique, acérant dès les premières secondes du spectacle notre curiosité.

Les jeunes débarquent, quatre mecs et une fille, la clope au bec. Pas d’action, ou si peu. On se touche, s’effleure, se taquine, s’embrasse presque, se souffle dessus. Dans le dialogue qu’entreprennent les corps les uns avec les autres se tisse une matière épaisse, émerge une consistance palpable où les jeux de mains, de fumée, les regards en disent long.
Des corps sans âge, naïfs, jeunes dans leur fraîcheur, se répondent ; les conversations futiles, prennent sens par l’incarnation sincère des acteurs, sont sublimées par un travail précis et juste de chœur. Le spectateur est invité dans un monde sensoriel au goût délicieux de séduction, où le rythme de l’ordinaire et du presque rien s’installe.

Pourtant « le garçon de la piscine » tient si peu du réel et de l’ordinaire. Salvatore Calcagno est un plasticien des corps, il utilise le matériau humain avec créativité pour décaler et nourrir le banal et lui donner un statut d’exception. Des situations insignifiantes sont récupérées et passées à la moulinette de la théâtralité et se transforment en drôleries loufoques tout en demeurant identifiables. Une scène de classe devient sur les planches séance de borborygmes sous l’égide d’une professeur-sorcière, entre clins d’œil réalistes et véritables inventions scéniques. En ce sens, le travail du metteur en scène est particulièrement convaincant et fait preuve d’une recherche esthétique et symbolique singulière. On déplorera peut-être le glissement de registre et quelques scènes plus inégales en fin de spectacle qui entrent en rupture avec la magnifique sensualité qui est présente dans le reste de la pièce. Un détour par le discours déforce un tantinet la ligne de conduite, là où à d’autres moments les images et la présence des comédiens – qui font preuve d’une performance à tout moment ajustée – suffisaient.

En donnant à sentir et à vivre la désillusion d’individus qui s’enracinent en bord de piscine, la pièce propose un langage empreint de corporalité et traite mine de rien de questions fondamentales comme celle de l’errance, de l’empêchement, de l’omniprésence de la sexualité. Un travail prometteur pour une équipe jeune et pleine d’énergie.

Blanche Tirtiaux

Théâtre Les Tanneurs