Fabrice Murgia et Nicola Buysse leur ont offert un baisser de rideau avec fanfare et lampions. Emportant le public pour un dernier voyage coloré de souvenirs, de calembours, de clins d’œil et de surprises, ils accueillent leurs admirateurs et les emportent avec eux pour une folle balade d’adieu prouvant que l’amour de la scène ne meurt pas. Au détour d’une impasse, à la terrasse d’un bar, dans l’encoignure d’une entrée d’artiste, au balcon d’un hôtel de prestige (où, à les entendre, ils n’ont jamais eu l’occasion de loger), les textes qu’ils ont aimés vont fuser et réchauffer les mémoires. Prévert, Diderot, Molière, Gorki, Shakespeare, tous leurs compagnons de route, vont les inspirer au hasard de rencontres improvisées. Car leur mémoire est intacte et le feu de la passion brûle toujours.
L’accueil a lieu dans un petit bar, à quelques rues du National où les comédiens font connaissance avec leurs « invités », dédicacent leur ticket d’entrée, bavardent avec les uns et les autres, en reconnaissent certains. Ils vont s’émouvoir en défeuillant un album de photos de spectacles et remercier les fidèles qui les suivent depuis si longtemps. Pour créer la magie, des lampions fabriqués avec d’anciennes affiches retrouvées dans les caves du National sont distribués et le joyeux cortège se met en route. Un casque audio permet de suivre le programme concocté par les trois complices et c’est en chansons, en musique, en dansant et en jouant des scènes mythiques qu’ils vont enchanter et épater une dernière fois la galerie.
C’est surtout un ultime élan d’amour envers un métier qu’ils ont adoré et qu’ils quittent (pas tout à fait) avec un pincement au cœur. Car il n’est pas seulement question d’évoquer le passé mais aussi d’enrayer la mélancolie qui les envahit, de partager des anecdotes inédites et de nourrir une réflexion sur un art qui implique une rigueur et une exclusivité inconditionnelles et peut vous reléguer à l’état de coquille vide.
Mais qu’à cela ne tienne, l’heure est à la fête et à la bravade pour le plus grand plaisir des participants à cette virée nocturne atypique et poétique qui se termine en apothéose avec une des grandes scènes du répertoire classique... Surprise !
Un dernier cadeau original, une sortie de scène digne des saltimbanques qu’ils sont et resteront, une démonstration de dynamisme et d’enthousiasme intacts et toujours et encore l’amour des mots, des belles tirades et le désir d’amour de ce public auquel il est impossible de dire « Je suis venu te dire que je m’en vais... ».
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