Le Trait d’union

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 12 janvier au 11 février 2017
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

Moyenne des spectateurs

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Le Trait d’union

J’envisage toujours la création d’un spectacle théâtral comme l’occasion de donner une petite part de soi aux autres … Quelque chose qui nous appartient et qui puisse servir aux spectateurs. Comme j’avais envie de faire un spectacle pour les adolescents, j’ai décidé d’utiliser un des sujets qui me touchait le plus et avec lequel, forcément, je pouvais être le plus sincère avec eux. Il y a quatorze ans, mes parents ont décidé de divorcer, j’avais treize ans. Je ne pense pas qu’il existe de recette miracle pour éviter à ses enfants de souffrir de son divorce. Cependant, je pense que mes parents n’ont même pas essayé de la trouver. Je me suis retrouvé coincé dans une guerre qui n’était pas la mienne, pris au dépourvu entre deux adultes qui se sont déchirés … Sans jamais oser en parler. Bien sûr, il m’arrivait de parler des faits, mais jamais de ce que cela me faisait, en quoi cela m’affectait. Ce n’est pas un sentiment de colère qui m’anime, je crois que je n’en veux même plus à mes parents. Mais face à toute cette période de ma vie, qui aurait pu être beaucoup plus facile si tout le monde avait consenti à faire des efforts à commencer par moi, j’éprouve un profond sentiment de regret. Cette histoire continue d’influencer l’estime que j’ai de moi-même dans mon rapport aux autres… Aujourd’hui j’ai 27 ans, je ne peux plus rien y changer, mais je ressens le besoin de m’exprimer sur ce sujet. D’en parler à un maximum de jeunes qui vivent cette situation, pour leur donner l’occasion, à eux, de briser ce silence qui m’a fait tant de mal. Comme j’aimerais qu’on l’ait fait pour moi.

(Guillaume KERBUSCH, auteur)

ÉCRITURE Guillaume Kerbusch
JEU Denys Desmecht & Guillaume Kerbusch
MISE EN SCÈNE Valentin Demarcin

Distribution

De Guillaume Kerbusch, mise en scène Valentin Demarcin, avec Denys Desmecht & Guillaume Kerbusch

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7 Messages

  • Le Trait d’union

    Le 24 janvier 2017 à 13:16 par C. ThéO

    Guillaume a lui tout seul est un phénomène, tantôt sa mère, tantôt son père, un peu comme si on était de l’autre côté du miroir, de l’image que l’on envoie pour faire comme les autres. Son jeu est comme son écriture sincère !
    Son compère Denis s’il n’intervient que peu est ’magistral’...
    Beaucoup d’échos positifs de part des jeunes spectateurs qui se retrouvent ’déchirés’ ou ont un.e.s ami.e.s dans la même situation. Serait bien que les adultes parents ou parents en devenir aillent tous voir cette pièce avant d’envisager de faire des enfants comme un ’jouet pour majeurs et irresponsable’, ou divorcer aussi facilement que l’on s’unit, mais aussi les avocats qui traitent des divorces en prônant souvent l’escalade mensongère dont les enfants feront les frais de la véritable chute.
    EXCELLENT titre, plein de sens cachés...

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  • Le Trait d’union

    Le 8 février 2017 à 00:37 par zoepeanu

    Je ne parlerai pas vraiment de pièce mais plus un sketch de 40 minutes.
    Il est seul sur scène avec un écran par où passent les autres personnages et l’intervention d’un "complice" de temps à autres.
    Le début m’a un peu "effrayée" mais par la suite, on suit le mouvement et tout se passe dans l’humour. Par contre je m’attendais quand même à quelque chose de plus profond
    Un moment sympa à passer juste avant une sortie au resto ou autre ou avant de rentrer après du shopping si c’est un samedi vu le "départ" à 19h.

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    • Le Trait d’union

      Le 10 février 2017 à 12:10 par Dominska

      Je pense que vous sous-estimez Trait d’union lorsque vous affirmez que la pièce manque de profondeur. Certes, le style est direct et mise sur l’animation sur scène ainsi que sur la vivacité du propos pour maintenir l’attention d’un public adolescent (puisque c’est le public visé initialement). Cela n’empêche pas que la thématique soit magnifiquement abordée et d’une façon précisément, à mon sens, profonde. Quelle meilleure façon en effet de parler de la vie d’adolescent qu’en incarnant celui-ci avec les caractéristiques de sa vie décousue, en recherche, en devenir, en doute, en mouvement,... Réfléchissez à tout ce qui est montré mais n’est pas dit dans la pièce et votre première impression en sera peut-être transformée.

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  • Le Trait d’union

    Le 10 février 2017 à 12:01 par Dominska

    Trait d’union, c’est une pièce courte formatée au départ pour être présentée aux adolescents le temps d’une heure de cours. Le style est dense, nourri. L’occupation de l’espace est resserrée, adaptée aux espaces exigus, mais aussi intense et vive. Guillaume attire l’attention tout le temps. Ca bouge, ça fait du bruit, ça digresse, ça vanne,... Les scènes enchaînent les thèmes, sautent d’un épisode à l’autre de cette vie d’ado bousculée par le divorce de ses parents. Le comédien incarne somme toute un adolescent assez banal, en ce sens que nous pouvons tous nous retrouver en lui (ou en ses parents).

    Je prends souvent le risque de citer un élément de comparaison du cinéma ou de la télé. Ce qui m’est d’emblée venu à l’esprit est la série "Journal d’une ado hors norme", série anglaise dont la saison 1 est passée sur France 4. Vous excuserez la référence un peu obscure. Dans la pièce comme dans la série, la vie d’un adolescent est mise à nu par petites touches. On fait du saute-mouton d’un moment à un autre de sa vie : vautré devant la télé, le coeur battant devant une copine, collé en classe, en discussion avec le directeur, scène de repas, états d’âme, après-midi au cinéma,... La vie d’ado n’est pas un long fleuve tranquille, ni un métro-boulot-dodo installé depuis des années. Guillaume nous en rend bien l’effervescence et l’intensité.

    Belle découverte !

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  • Le Trait d’union

    Le 10 février 2017 à 15:34 par Joenath

    Excellente pièce, courte 45 minutes seulement mais bien ficelée, combien vraie dans tous les problèmes posés : le divorce, la situation pour un ado, le harcèlement, le mal de vivre, les relations avec les beaux parents,... le tout avec humour et bien mis en scène. A conseiller vivement.

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  • Le Trait d’union

    Le 11 février 2017 à 17:32 par Antonio

    Cette pièce traitait de façon humoristique un sujet de plus en plus courant dans notre société. Pièce courte mais intense et très comique.

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Lundi 16 janvier 2017, par Catherine Sokolowski

Un divorce très pesant

S’adressant initialement aux 12-16 ans et après avoir été vu par 40 000 élèves dans les écoles, le spectacle “Le trait d’union” fait son entrée sur la scène d’un théâtre (après le Varia, en 2015). Guillaume Kerbusch y raconte sa propre histoire avec beaucoup de sincérité. Celle d’un ado qui subit les conséquences du divorce de ses parents, “reste” d’un mariage raté dont on ne sait que faire. Le comédien choisit de briser le silence sur les effets d’une séparation en espérant amener d’autres jeunes à s’exprimer, le divorce étant devenu tellement banal qu’on n’y prête plus guère attention. Dynamisme, authenticité, humour, accessibilité, modernité caractérisent ce spectacle touchant qui captera aussi l’attention d’autres publics, parents, grands-parents et de toute autre personne intéressée.

Conçu pour être joué dans les milieux scolaires, le spectacle se déploie sur 9 m2. Pour tout décor : une table, un écran, une chaise. Dans la pièce, Guillaume s’appelle Simon. Il est épaulé par un “régisseur”, Denis.

L’originalité de la mise en scène repose sur la multiplicité des personnages joués par Guillaume Kerbusch (Simon) au travers de l’écran de télévision. Il devient tour à tour sa mère, son père, le directeur de l’école, sa copine Pauline ou le juge et bien d’autres personnages encore en quelques secondes. Bien contrôlé, ce jeu de rôles donne une touche humoristique au récit, plutôt tragique. Car Simon supporte mal les conséquences du divorce et mange, beaucoup, pour compenser. Son embonpoint croissant handicape ses contacts sociaux, renforçant le cercle vicieux de sa solitude.

Sur scène Denis n’est pas vraiment régisseur même s’il est présenté comme tel. Echangeant avec Simon selon les techniques de base du jeu de clown, Denis apporte de la légèreté au récit, parce que leur interaction amène le rire, mais renforce aussi le thème étant donné que Simon maltraite Denis comme lui-même s’est senti maltraité.

Il y a donc matière à réflexion dans cette pièce qui ne dure pourtant que 45 minutes. Le divorce, l’obésité, les relations humaines…. Tous les soirs, le metteur en scène Valentin Demarcin, Denys Desmecht et Guillaume Kerbusch proposent un échange d’une quinzaine de minutes avec le public comme ils le font dans les écoles. Le projet éclaire un problème important mais n’apporte pas de solution. Dans les écoles, les professeurs et les centres P.M.S. doivent prendre le relais. La version réservée aux théâtres aurait pu être complétée : qu’arrive-t-il à Simon par la suite ? Comment retrouve-t-il goût à la vie ? Bien que l’objectif (briser le silence) soit clairement affiché, la pièce finit un peu abruptement puisque Simon commence à comprendre son insatiabilité mais ne semble pas encore en mesure de la résoudre. En tout cas, un très beau projet, tragique et comique qui semble atteindre ses objectifs, et beaucoup de talent sur scène !

Théâtre des Martyrs