Le Test de Lukas Bärfuss

Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 8 mai au 2 juin 2012
Horaires
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+32 2 649 17 27

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Le Test de Lukas Bärfuss

Mise en scène René Georges - Avec Fabrice Adde, Didier de Neck, Jo Deseure, Bruno Mullenaerts, Sophie Sergio

Les Coré sont une famille bien sous tous rapports jusqu’au jour où Pierre met en doute sa paternité et recourt à un test génétique. le résultat est dévastateur. Pour lui et pour le reste de la famille dont les liens se délient aussi rapidement qu’ils étaient prétendument solides. lâcheté des uns, égoïsme des autres. une famille de chair et de sang en proie à la plus contagieuse des maladies : le doute.

20h30 du mardi au samedi
8, 11, 13, 16 euros
Réservation : 02/649.17.27 ou www.poche.be ou reservation@poche.be

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2 Messages

  • Le Test de Lukas Bärfuss

    Le 13 mai 2012 à 10:04 par sebastia

    Un spèctacle étrange. J’avoue que je voulais sortir après la prèmiere partie mais je suis heureux que je restais jusqu’au final parce la deuxième partie laisse un comédien come Didier de Neck prouver ce qui Brook disait dan ’The Empty Space’ : ’quand on enleve tout ce que est superficial dans le théâtre, ça ne reste que le comédien qui passe devant le spectateur, la condition necessaire pour produire de théâtre.

    Domage que les autres comédiens ne sont pas au même niveau. Un beau texte de Lukas Barfuss.

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  • Le Test de Lukas Bärfuss

    Le 17 mai 2012 à 11:47 par BlablaMoi

    Excellent spectacle !

    Sur un thème qui ne m’emballait pas plus que ça au départ : le test de paternité, je suis ressortie de là pleine de questionnements sur le sens de la famille, pas uniquement sur la paternité mais aussi sur ce qui définit les liens familliaux.

    J’ai aimé cette sensation, lors de certaines scènes, où je ne savais pas si je pouvais en rire ou non tant parfois le coté tragique tendait vers le burlesque (ce qui donnait une petite touche de légèreté au spectacle).
    Bref, un beau spectacle ! Touchant, surprenant, avec de petites touches d’humour juste bien placées comme il faut !

    A voir !!!

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Lundi 21 mai 2012, par Jean Campion

Le Non du père

Montée au Théâtre de Poche, en novembre 2011, la pièce de Julie Annen "Les Pères" nous proposait les témoignages sincères et émouvants de cœurs mis à nu. "Le Test" aborde la paternité sous un angle très différent. C’est l’implosion d’une famille bien comme il faut que nous montre Lukas Bärfuss. Dans un style cinglant, qui rend cette dénonciation de l’individualisme implacable et convaincante.

S’adressant au public, Pierre éructe sa rage contre Agnès, sa femme. Il doutait de sa fidélité. Grâce à un test génétique, il sait : l’enfant qu’il élevait avec amour est un chiard, que cette "pute" lui a fait dans le dos. Ebranlé, il cherche refuge auprès de son père. Mais Simon Coré, obsédé par sa candidature aux élections municipales, n’a pas de temps à consacrer à la détresse de son fils. Revenue d’un énième voyage en Inde, Hélène, sa mère, se révèle tout aussi incapable de l’aider. Trop lâche pour affronter Agnès, Pierre refuse de lui parler. A son grand désespoir. Le test, fait à son insu, l’a choquée, mais elle s’accroche rageusement à son couple. Indifférente à son enfant, elle est toujours amoureuse de son mari.

Dans cette famille en pleine désintégration, se faufile un personnage étrange, inquiétant, manipulateur. Bras droit de Simon, Frantzeck orchestre sa campagne électorale, avec l’opportunisme d’un vieux politicard. Il faut l’entendre suggérer cyniquement le discours hypocrite, saluant une amère victoire. C’est lui aussi qui a inoculé à Pierre le poison du doute. A la recherche d’un père, il voudrait combler ce vide, en se faisant adopter par Simon. Pure illusion ! Le seul lien dont rêve le vaniteux politicien est la reconnaissance de ses électeurs.

Coincés dans l’étau de leur égoïsme, les personnages s’isolent et certains se laissent emporter par la violence. Pierre, qui a vu son monde vaciller, se venge méchamment de son père. Il l’attire vers son malheur, en l’obligeant à douter, à son tour, de sa paternité. Simon s’acharne sur Frantzeck, en forçant cet alcoolique repenti à boire.

Par la sobriété de sa mise en scène, René Georges souligne la puissance d’un texte original, où se mêlent monologues brillants, scènes explosives, réparties tranchantes et humour noir. Sur un rythme soutenu, les comédiens, dirigés avec doigté, nous entraînent dans un univers troublant, où la cruauté des rapports humains est exacerbée. Ils incarnent des personnages habités par des sentiments contradictoires, qui sont tous victimes de leur incapacité d’aimer. Pour l’auteur, les membres de cette famille à la dérive représentent la société actuelle, où "chacun essaie de se protéger de l’autre. Se blinder pour ne pas se laisser envahir par les émotions du voisin, pour ne pas laisser s’écrouler les projets, qu’on a soi-même mis sur pied."

Théâtre de Poche