Le TARTUFFE ou l’Imposteur

Théâtre | Théâtre Royal du Parc

Dates
Du 6 mars au 5 avril 2014
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatreduparc.be
info@theatreduparc.be
+32 2 505 30 30

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Le TARTUFFE ou l’Imposteur

En quelques mots… L’hypocrisie de nos jours, plus que jamais, bat son plein. Sous les images les plus saintes, les plus religieuses, les plus humanitaires, les plus écologiques, les plus politiquement correctes, les plus glamours, les plus lisses ou publicitaires, se cachent les abus de pouvoirs les plus machiavéliques, les abus sexuels, les guerres, les détournements en tous genres. Le personnage de Tartuffe cristallise à lui seul toutes les facettes de l’hypocrisie. Escroc notoire, sans le sou, avide de richesses et de possessions en tout genre, l’argent, le sexe, les plaisirs charnels, tous les moyens, manipulations et séduction, sont rassemblés par Tartuffe pour tromper les gens en quête d’idéal.

SAISON 2013-2014 4ème spectacle : du 6 mars au 5 avril 2014.
« LE TARTUFFE ou l’Imposteur » de MOLIERE.
Avec l’aide du Centre des Arts scéniques et de la Cocof.

Tartuffe Angelo Bison
Elmire Laurence d’Amelio
Cléante Bernard Sens
Orgon Alexandre von Sivers
Madame Pernelle -
Dorine Catherine Grosjean
Damis François Maquet
Monsieur Loyal, l’Exempt, Flipote, Laurent Nathan Fourquet-Dubart
Mariane Sarah Messens
Valère Adrien Drumel

Mise en scène : Monique Lenoble Assistanat : Catherine Couchard
Scénographie : Catherine Cosme
Costumes et maquillages : Bouzouk

Réservations : 02 505 30 30 de 12h à 19h ou www.theatreduparc.be
De 5 à 26€
15h les dimanches et le dernier samedi,
20h15 du mardi au samedi.

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8 Messages

  • Le TARTUFFE ou l’Imposteur

    Le 14 mars 2014 à 11:34 par JMPjmp

    Molière comme on l’aime ... La mise en scène et les costumes rafinés se mettent ici simplement au service du texte. La sobre subtilité du décor et le jeu des acteurs parfaitement en place font de cette soirée un vrai délice. Vu de mes yeux. Ai vraiment vu du Molière comme j’aime le voir ... et l’entendre. Une soirée comme on en redemande pour le plaisir d’être au théâtre !

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  • Le TARTUFFE ou l’Imposteur

    Le 26 mars 2014 à 01:39 par Yris

    Des acteurs au top, une mise en scène qui peut paraître au départ simple mais en vérité très recherchée !
    J’admire les acteurs pour leurs jeux de scène et leurs identités scéniques.

    Je n’ai pas vu le temps passé, j’ai ri, j’ai "stressé" pour certains personnages et j’ai surtout été conquise par la pièce.

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  • Le TARTUFFE ou l’Imposteur

    Le 26 mars 2014 à 10:51 par alec

    De beaux costumes et une belle mise en scène dans la simplicité, sans pour autant tomber dans le dénuement comme c’est parfois le cas ! Un moment de plaisir et de volupté made in Molière. Courez voir la pièce.

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  • Le TARTUFFE ou l’Imposteur

    Le 27 mars 2014 à 10:58 par Pattrick

    Un décors très simple, fait de 9 portes et
    de hauts murs, et un banc. Et dans cet espace de jeu unique, tous les
    personnages viennent vivre et souffrir l’imposture de Tartuffe.

    Je ne suis pas fan de cette pièce de
    Molière à la base (le début est bien trop explicatif, et la fin bien trop politisée,
    commandée à l’époque par le pouvoir pour prouver que le prince est magnanime).

    Mais j’avoue que la troupe nous donne une
    version facile de cette pièce, elle se déroule comme de rien et on a plaisir à
    suivre ces aventures. Un bémol peut-être sur LA réplique la plus connue, qui
    est amenée de façons un peu lourde « cachez ce sein que je ne saurais voir ».

    Donc, dans l’ensemble, une belle mise en
    scène malgré une pièce trop convenue.

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  • Le TARTUFFE ou l’Imposteur

    Le 5 juillet 2014 à 04:19 par deashelle

    "Si l’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas par quelle raison il y en aura de privilégiés. [...] Les plus beaux traits d’une sérieuse morale sont moins puissants, le plus souvent, que ceux de la satire ; et rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts. C’est une grande atteinte aux vices que de les exposer à la risée de tout le monde. On souffre aisément des répréhensions ; mais on ne souffre point la raillerie. On veut bien être méchant, mais on ne veut point être ridicule." Le Tartuffe, Préface

    D’une lecture très fine du Tartuffe de Molière - Corriger en divertissant les faux-monnayeurs en dévotion - Monique Lenoble tire une mise en scène remarquablement intelligente de sobriété et de vivacité. Le décor joue un rôle explosif. Foin des mièvreries et mobilier du grand siècle pour nous précipiter à l’intérieur d’une boîte de Pandore. Un pandémonium sûrement. Trois étages vert olive, trois rangs de portes dérobées et de judas qui claquent comme dans les vaudevilles, dans un rythme infernal. Tartuffe n’est-il pas un démon habillé de chair ? Derrière chaque porte se cache le mystère de  réalités sitôt entrevues, sitôt escamotées. La vie normale de la famille a été bafouée. Les personnages sont projetés dans le chaos organisé par l’imposteur, le profiteur, l’usurpateur. Le fourbe s’est imposé comme maître à penser d’Orgon et de sa mère grâce à sa fausse dévotion. Orgon est prêt à lui céder sa fille Marianne qu’il avait promise à Valère. Pire, le scélérat va tenter de séduire sa femme, Elmire. Il fait régner le verbe trompeur en maître sur le plateau entièrement vide à part une sorte de large tabouret à deux places qui servira à le démasquer. Tartuffe se comporte comme un gourou, croit tenir sa victime et sa famille entière entre ses griffes, manipule le mensonge avec le machiavélisme et l’impudence de celui que rien n’arrête. Heureusement Elmire a gardé le sens commun et prépare un piège. Las, le mécréant doucereux a assuré ses arrières et ce n’est que la clémence du Roi qui le mettra enfin en déroute.

     

    ORGON

    Mon frère, vous seriez charmé de le connaître,
    Et vos ravissements ne prendraient point de fin.
    C’est un homme. qui. ha !. un homme. un homme enfin.
    Qui suit bien ses leçons goûte une paix profonde,
    Et comme du fumier regarde tout le monde.
    Oui, je deviens tout autre avec son entretien ;
    Il m’enseigne à n’avoir affection pour rien,
    De toutes amitiés il détache mon âme ;
    Et je verrais mourir frère, enfants, mère et femme,
    Que je m’en soucierais autant que de cela.

    CLÉANTE

    Les sentiments humains, mon frère, que voilà !

    Le jeu de toute la troupe n’est pas moins remarquable que la mise en scène et laisse entendre la beauté soufflante des alexandrins et la sève du discours de l’honnête homme qu’est Molière. C’est Alexandre von SIVERS qui apparaît dans le rôle d’Orgon, un impeccable Angelo BISON dans le sinistre rôle du Tartuffe et une éblouissante Laurence d’AMELIO dans celui d’Elmire. Sa performance mêlée de charme et de douceur mais aussi de rage intérieure suscite à elle seule un plaisir de roi ! Taille de guêpe, bouche et regard de geisha, chacune de ses interventions est un plaisir sensuel doublé de celui d’une diction parfaite qui retire toute la sève de ce texte étincelant. Soulignons aussi le rôle particulier de Dorine. Catherine GROSJEAN joue le rôle de la servante alerte et pleine de bon sens qui n’est jamais dupe des tromperies du Tartuffe, avec brio et grande présence théâtrale. La mère d’Orgon (Nicole COLCHAT) est aussi excellente dans ce rôle qui a tout d’un personnage de Daumier par son traitement presque naturaliste.

    Un document de l’époque (Relation des Plaisirs de l’Ile enchantée de 1664) souligne que la pièce, reconnue comme « fort divertissante », rencontra au soir du 12 mai, un certain succès, auprès du Roi, mais aussi une forte hostilité dans le parti dévot extrêmement

    proche de la Reine mère, Anne d’Autriche. Sous cette pression, le roi fit interdire toute représentation publique de la pièce. Molière fut menacé d’excommunication. Mais en 1669, l’influence des dévots ayant décru, la pièce remaniée fut un triomphe. Un triomphe qu’a célébré le théâtre du Parc dans sa saison 2013-2014 dans une production magistrale et inoubliable.

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Samedi 5 avril 2014, par Laura Bejarano Medina

Le jeu des apparences trompeuses

Pièce de Molière la plus jouée à travers le temps, Le Tartuffe s’anime sur les planches du Théâtre Royal du Parc sous le regard complice de son metteur en scène Monique Lenoble. Accompagnée de comédiens dont le talent n’est plus à prouver, elle nous propose une version classique de cette comédie résolument moderne, dans le plus fidèle respect de la langue de Molière.

Riche Bourgeois et homme de cœur, Orgon offre l’hospitalité à son ami Tartuffe dont il admire la ferveur religieuse et les conseils avisés. Malgré les mises en garde de sa famille, Orgon ne tarit pas d’éloges sur la bonté et le sens des valeurs de cet imposteur qui ne manquera pas de le berner et de le déposséder sans le moindre scrupule.

Se livrant au jeu des apparences trompeuses et des faux-semblants, Le Tartuffe de Monique Lenoble prend place au cœur d’un décor épuré et simple au premier abord. Entourés d’une haute structure aux multiples portes et fenêtres cachées, les comédiens rendent hommage aux alexandrins de Molière qu’ils habillent avec élégance de coiffes et de costumes d’époque. Alors que l’intrigue se fait tumultueuse et que les esprits s’échauffent, chaque porte mystérieuse révèle au fur et un mesure une alcôve aux allures de débarras, de chambre, de bibliothèque ou de corridor.

À la fois délicate et inventive, la scénographie de Catherine Cosme reflète habilement les allers et venues des personnages aux caractères bien marqués, qui tentent de déjouer en secret les manigances de Tartuffe. Sans dénaturer l’intention de Molière de démasquer les faux dévots et de fustiger l’Église, Angelo Bison nous offre un Tartuffe plus sombre, complexe et retenu. Fin manipulateur et séducteur, prêt à toutes les bassesses pour obtenir ce qu’il désire, il personnifie toutes les facettes du vice et de l’hypocrisie.

À travers les thèmes divers de la croyance religieuse, de la cupidité, du mariage arrangé ou encore de l’abus de confiance, Monique Lenoble nous invite à nous interroger sur les images trompeuses et la mise en valeur du paraître dans la société actuelle. Enrichie d’une scénographie surprenante et d’une mise en scène classique, respectueuse de l’esprit moqueur de Molière, cette comédie indémodable dépeint avec finesse la difformité de la nature humaine, enlaidie par les attitudes fallacieuses et les paroles creuses.

Laura Bejarano Medina

Théâtre Royal du Parc