Vous clamez qu’un syndrome de Walt {{}} avéré fait immanquablement confondre rêve et réalité, ce qui témoignage d’un âge mental voisinant les quatre ans. C’est oublier au passage, que vous-même bénéficiez de ces mythes fondateurs qui dans votre enfance ont pu vous conduire vers la bénéfique séparation du bien et du mal, celle du vrai et de l’imaginaire, et vers l’accession à la liberté de l’âge adulte. Et si ce n’est chose faite, voilà qu’on incrimine, pour les quarantenaires et les plus jeunes, l’emprise de l’image cinématographique, qui, bien moins que la tradition orale ou la lecture, permet à l’imagination de prendre son envol. Triste réalité ! Adieu donc : rêves, poésie, distanciation et humour ! Et bonjour la loufoquerie et le délire stérile ! Ah ! Le monde passionnant !
Régulièrement envoyé sur la piste des élucubrations psycho-sociales du spectacle, le psy de service balbutiant qui gère les différents cas clinique, n’est pas sûr de soigner sa patientèle victime de Walt car lui-même - Shocking, isn’t it ? - est un prédateur sexuel ! Lui non plus, ne peut résister devant une femme endormie... C’est l’occasion de rappeler la réalité. Celle de la récente révolte d’une mère de famille anglaise, avocate de surcroît, qui brexite à mort pour que les contes, qui ont fait jusqu’ aujourd’hui les fondements de notre subconscient - lisez à ce propos l’ouvrage bien connu de Bruno Bettelheim « La psychologie des contes de fées » - , soient enfin détachés de leur contenu ouvertement machiste ! En clair pour cette éminente dame, le baiser du prince donné à la Belle au Bois dormant, c’est carrément l’apologie de l’agression sexuelle ! On le constate, celle qui fait la une des journaux, est bien atteinte - à contre sens - par ce fameux Syndrome de Walt, et s’avère sans doute incurable !
Mais revenons sur les planches ! Si les trois comédiens dévoués ont dépensé une énergie fantastique pour faire de leur spectacle un grand moment de divertissement délirant, les tranches d’humour noir truffé de rose bébé, apparaissent de moins en moins délectables. Mais c’est la deuxième saison, ils cartonnent et on se réjouit pour eux. La salle bien bondée rit, s’esclaffe, sauf une critique quidam au fond de la salle, qui rêvait de féerie et de chansons waldisniaques sans mélange des genres, parodiées avec humour certes, mais avec l’élégance poétique requise, qui fut sur le coup, finalement passablement déçue.
L’idée de départ était pourtant excellente. Ils eussent pu jouer haut et sans filets ! Tant qu’à faire, un souffle iconoclaste moins dispersé, moins de demi-teintes et de vagabondages sociologiques et plus de férocité eussent sans doute mieux emporté le morceau. S’il faut renverser les idoles - d’où qu’elles viennent - et savourer la griserie de la moquerie, que celle-ci soit alors vraiment pure et dure, et crue à souhait ! Que l’on ricane alors franchement !
Rester dans l’entre-deux hybride mi-figue mi-raisin, déforce l’entreprise et a engendré le désintérêt progressif de la spectatrice peu convaincue. Comment, dès lors, ne pas se contenter de se gausser du maniérisme sociologique politically correct ambiant et de compatir muettement avec le regard de gosses de 8/12 ans partant baillant derrière leurs parents en traînant les pieds ?
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