Le Champ de bataille

Bruxelles | Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 5 au 23 novembre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Poche
Chemin du Gymnase, 1 A 1000 Bruxelles
Contact
http://www.poche.be
reservation@poche.be
+32 2 649 17 27

Moyenne des spectateurs

starstarstarstarstar

Nombre de votes: 1

Le Champ de bataille

L’ennui avec les enfants, c’est qu’ils grandissent. C’est qu’un beau matin, sans prévenir, ils mettent des trainings, répondent par onomatopées et écoutent de la mauvaise musique (…) Ça coûte une fortune en crème anti-boutons, ça change d’humeur toutes les six minutes, ça a le nez qui pousse. Ça se traîne du divan au lit en mettant un point d’honneur à vous rappeler que vous n’êtes absolument pas à la hauteur de votre rôle de père. Ça vous empoisonne. Ça vous déteste. C’est cruel un enfant qui grandit. Comble de tout, une fois dépassé le mètre 50, ça cesse de vous considérer comme Dieu en personne. Et ça, il faut l’encaisser ! Désormais vous n’êtes plus rien, juste un étranger programmé pour leur gâcher l’existence et les empêcher de vivre.

La quarantaine galopante, voilà ce que se dit ce père, enfermé dans les toilettes, ultime forteresse inviolable, où il consulte des dépliants de voyage, manière d’échapper pour de bon à la pesanteur du quotidien, avec d’un côté un fils aîné en pleine adolescence, de l’autre son couple en crise, sexuelle notamment.

En adaptant le roman de Jérôme Colin Le Champ de Bataille, Denis Laujol (Pas Pleurer de Lydie Salvayre et Fritland de Zenel Laci) nous offre un spectacle sur l’amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille. Un spectacle qui questionne la violence sociale, notamment produite par l’école et la famille, mais qui n’est jamais dénué d’espérance car il est porté par une plume pleine de tendresse et de dérision.

Un spectacle destiné aux parents et à leurs enfants, qui devraient se reconnaître dans cette observation tendre et hilarante de la mutation adolescente.

Distribution

Adaptation et mise en scène Denis Laujol | Avec Thierry Hellin | Collaboration artistique Julien Jaillot | Scénographie Olivier Wiame | Lumières Xavier Lauwers | Vidéo Lionel Ravira
Avec l’aimable autorisation des Editions Allary

Laissez nous un avis !

1 Message

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Mercredi 6 novembre 2019, par Catherine Sokolowski

Passage difficile

Les adolescents : un éternel sujet d’interrogation. A l’aube de ses 20 ans de mariage avec Léa, un père de famille traverse une crise existentielle, s’interrogeant sur sa place au sein du noyau familial. Le 2ième roman de Jérôme Colin mis en scène par Denis Laujol raconte la bataille permanente que livre un adolescent confronté aux diktats familiaux, à un milieu scolaire complètement décalé et à la violence ambiante, concrétisée ici par les attentats terroristes. Rencontre laborieuse entre un père aimant et un fils odieux, l’amour triomphera-t-il ?

Adapté par Denis Laujol (dont on a apprécié l’excellent « Fritland » au printemps), ce « champ de bataille » est décrit par Thierry Hellin qui ne s’économise pas, très crédible dans le rôle du père en crise. Il trône sur une toilette installée au milieu de la scène, symbole du seul lieu dans lequel on laisse les gens en paix, « une des dernières règles qu’on respecte encore dans cette maison ».

En effet, Paul, dont la chambre parsemée de vêtements chiffonnés et de restes de nourriture ressemble à un compost, déçoit son père. On a beau lui dire que la maturation du cerveau d’un ado est incomplète et que Paul n’est pas idiot, notamment au vu de ses résultats scolaires, l’incertitude s’installe.

En réalité, le spectacle est une ode à l’amour. L’amour d’un père envers son fils, mais aussi l’amour d’un mari envers sa femme. Après toutes ces années, le couple traverse quelques difficultés. Le quadragénaire assailli de doutes fera tout pour les combattre, d’autant que l’adolescence tumultueuse de leur fils serait plus facile à surmonter à deux.

A la fois tendre et violent, réaliste, le spectacle pourrait permettre aux adolescents et aux parents d’évoquer leurs problèmes de compréhension mutuels. A contrario, de par sa conformité, le texte ne surprend pas. Même s’il y a des exceptions, chaque parent retrouvera au moins un trait commun avec son petit chéri du même âge. Jérôme Colin, qui s’est inspiré de son vécu pour écrire ce texte, propose également une vision extrêmement négative du milieu scolaire. Comment cet aspect sera-t-il traité dans les classes souvent présentes au Théâtre de Poche ? Là aussi, une lueur d’espoir. Cocktail d’amour et de crises, ce récit s’adresse prioritairement aux spectateurs concernés. Espérons qu’il puisse aider certains à résoudre leurs difficultés !

Théâtre de Poche