La dernière collection des Galeries « Al Fayed » est présentée par un Fabrice Gardin à l’inspiration juste, sur des podiums très ouverts dessinés par Anne Guilleray. Ce stylisme scénique place les spectateurs dans la position de voyeurs, comme en attente…
Malgré une distribution sur mesure pour les rôles, les comédiens, tous excellents, se trouvent à l’étroit dans les coutures serrées d’un texte cousu de fil blanc – dont le contenu, la narration, et le découpage laissent peu d’amplitude de mouvement. Le thème « so british » de ce grand défilé tragi-comique laissait pourtant présager d’attrayantes interactions entre ces silhouettes, des plus kitsch aux plus pop, en passant par les plus rock’n’roll ou classique… Les belles pointures d’acteurs tirent cependant leur épingle du jeu en rusant de talent au service d’une trame composée comme un patchwork, telle que l’auteur l’a tissée.
Stéphanie Van Vyve passe génialement des jupes plissées aux robes à paillettes d’une Diana coincée, névrosée, glamour, et attachante. Ingrid Heiderscheidt porte la jupe culotte de Camilla aussi habilement qu’elle porte la culotte de ce trio dont les dessous ne sont pas très chics. Et c’est évidemment Nicolas Buysse, à la raie bien rangée sur le côté, qui endosse un costume taillé pour lui, celui de Charles. Louise Rocco couronne ce trio en tenant royalement l’indispensable sacoche, tandis que Freddy Sicx, James l’imposteur, esquisse avec minutie dans son carnet de croquis, matière à tailler un costume pour l’hiver à chacun de ces mannequins de cire. « Et quand la cire fut fondue, la couronne chancela » pourrait être une formule anglaise à la mode de La Fontaine...
Céline Verlant
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