La visite de la vieille dame

Théâtre | Théâtre Royal des Galeries

Dates
Du 24 mars au 18 avril 2010
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La visite de la vieille dame

Une vieille dame richissime revient dans son village natal, au bord de la faillite, avec une proposition. Elle offre cent milliards contre la vie de l’homme qu’elle a aimé et qui l’a trahie autrefois… On sait que le miroitement de l’or aveugle et corrompt les plus belles âmes. Mais elles exigent encore, ces âmes délicates, de pouvoir se regarder en face. C’est humain, comme on dit de tout ce qui est inhumain. La force de Dürrenmatt est de montrer l’horrible vérité qu’on pourrait transposer sur la scène de n’importe quel théâtre de la vie publique ou privée. C’est la vieille dame en visite dans les sombres labyrinthes de la bonne conscience. Dans les œuvres dramatiques de Friedrich Dürrenmatt (1921-1990), le moteur de l’action est le hasard. Il utilise la farce, macabre et grotesque, pour exprimer le vrai, le terrible combat de l’existence au siècle de la menace atomique. Le monde, dominé par une instance inconnaissable, est marqué par le mal, dont les manifestations (tels le militarisme, la guerre, le capitalisme agressif) révèlent la perversion des valeurs sociales.
Avec Louise Rocco, Michel Poncelet, Martine Willequet, Bernard Marbaix, Marc De Roy, Bernard Lefrancq, Yves Claessens, Freddy Sicx, Tristan Moreau, Frédéric Clou, Bernard D’Oultremont, Jean-Paul Clerbois,… Mise en scène : Jean-Claude Idée Décor : Serge Daems / Costumes : Ludwig Moreau
Location : 02 / 512 04 07

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11 Messages

  • La visite de la vieille dame

    Le 14 avril 2010 à 09:56 par anacolut

    Affligeant. Je ne comprends pas les critiques positives. Tout est irritant dans ce spectacle. Le jeu des comédiens est insupportable, cabotin à en vomir, on se croirait projetés il y a 50 ans dans un théâtre de boulevard français, au temps où on payait les acteurs à la claque. A l’entracte, un homme déjà vieux à 35 ans nous a présenté la saison 2010-2011 des galeries, nous prenant en otage un quart d’heure durant, avec une posture ringarde ; j’étais proche de l’apoplexie. De l’esbrouffe, tout est dans l’esbrouffe. Et pourtant le texte n’était pas si pourri. Allez, sauvons quand même les deux jeunes comédiens, qui étaient encore les moins faux de tous.

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  • La visite de la vieille dame

    Le 15 avril 2010 à 12:13 par deashelle

    De prime abord, il faut se laisser pénétrer par l’atmosphère d’un village reculé au fin fond de la Suisse et ne pas étouffer par manque d’oxygène. Remonte alors dans nos consciences l’atmosphère accablante des Âmes Grises ou du Rapport de Brodeck de Philippe Claudel . La pièce fut écrite en 1956. Rien n’a changé. Tout y est : au début les bons sentiments et les bonnes intentions, puis le mal absolu s’insinue implacablement. Chaque membre du village y compris la femme et les propres enfants de la victime désignée… expiatoire ? se transforment peu à peu en Faust ou en cochons sous la baguette maléfique de l’innommable visiteuse. …. L’actrice est fascinante et joue avec une perversité aussi raffinée que cynique. Le rythme de la pièce monte inexorablement en perpétuel crescendo, les lumières les costumes et le décor fabuleux deviennent de plus en plus ahurissants, tout pour rendre la vengeance et l’appât du gain totalement maîtres du jeu. Au nom de l’a-justice et quels que soient les beautés é-mouvantes de la forêt symbolique ! Cette pièce fait frissonner tant ses vérités sur la nature du genre humain sont alarmantes. Un bonheur pour les pessimistes un avertissement pour les autres. « La vie est triste et l’art est gai ! » Une pièce magnifique et diabolique. Bravo à toute la troupe !

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  • La visite de la vieille dame

    Le 16 avril 2010 à 02:18 par samuel

    On m’a vendu du théâtre comme on peut vendre un plat qui ressemble à tout sauf à la description alléchante qu’on en a fait. J’ai eu l’impression de camper le touriste malgré lui, pris au piège de la facilité nauséabonde et universellement appliquée. En gros, une mise en scène au rabais, usant de l’humour potache, du jeu clownesque et de la figuration décorative. 

    Je me serais presque posté devant les galeries à la fin du « spectacle » en essayant de dissuader ce public vieillissant, qui a manifestement apprécié ces trois heures perdues, de cautionner cette sous culture de boulevard. 
    Bref, il y a des manières plus nobles de se distraire.

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  • La visite de la vieille dame

    Le 16 avril 2010 à 03:04 par deashelle

    On peut évidemment ne pas aimer les décors, les costumes, l’interprétation, c’est surtout une question de goût personnel, peut-être tributaire de l’âge du spectateur… quoique, dirait Bruel ! Mais on ne peut absolument pas passer à côté du message essentiel de cette pièce, à savoir que l’accès aux chaussures jaunes est devenu hélas la préoccupation primordiale de nos « citoyens » quel que soit le prix à payer puisque comme le dit si bien et si cyniquement l’actrice principale tout s’achète. Et que les bras se lèvent à l’unisson façon hitlérienne pour condamner sans jugement équitable. Que pèsent maintenant la vertu, la conscience ou l’âme ? Hélas je me suis surprise à applaudir la représentation, alors que la scène finale comportait le meurtre collectif d’un homme . Comment ai-je pu ? La salle aurait du répondre par un silence de mort si nos âmes n’étaient pas déjà quelque peu contaminées…. J’aurais dû donc avoir la présence d’esprit de me retenir au tomber du rideau et attendre le retour des comédiens sur scène pour applaudir enfin leur (magnifique) performance car je ne cautionne pas les assassinats.

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  • La visite de la vieille dame

    Le 20 avril 2010 à 01:41 par ludwmo

    Je ne peux m’empêcher de réagir à deux commentaires choquants.
    Anacoluthe, puisque vous semblez être un fervent défenseur de la finesse et de l’élégance, je me permets de vous suggérer de commencer par donner l’exemple.Je trouve la façon dont vous avez exprimé votre avis vulgaire et violente. Porter un jugement physique sur la posture de l’intervenant de l’entracte rend votre propos péremptoire et mesquin. Si la présentation de la saison 2010/2011, (1/4 d’h, petite tendance à l’exagération ?..) vous a paru si pesante, personne ne vous a empêché de quitter la salle pour marquer votre désaccord, faisant preuve du même courage que celui qui vous anime derrière votre écran.Vous auriez pu rejoindre "byebyecandy" dans la galerie de la reine afin de dissuader le public vieillissant amateur de "sous-culture" en n’omettant pas de lui rappeler son âge, comme dans les bonnes cultures de donneurs de leçons...
    _ Je vous confie avoir travaillé sur ce spectacle, c’est bien pourquoi je m’abstiendrai de tout commentaire non objectif quant à son contenu. Je respecte sans le partager votre avis en cette matière. Mais dans chacun de vos messages figure un propos insultant à l’encontre de personnes. Et bien que ne faisant, à 30 ans, pas encore partie du troisième âge, il m’a été inculqué des valeurs de respect et de tolérance qui me sont chères...
    Néanmoins, Anacoluthe, je vous rejoindrais presque dans votre nostalgie du temps des paiements à la claque, moyennant quelques adaptations...

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  • La visite de la vieille dame

    Le 21 avril 2010 à 04:05 par dominik

    Accompagnée de ma mère de 83 ans, je l’ai embarquée dans un genre qu’elle n’appréciait pas plus que moi.Les décors étaient excellents mais nous ne sommes pas entrées du tout dans ce spectacle que maman trouvait "pour vieux"...
    Après "discussion", nous sommes restées pour la seconde partie qui était d’un meileur niveau.
    Il en faut pour tous les goûts et nulle envie de polémiquer.

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  • La visite de la vieille dame

    Le 21 avril 2010 à 09:09 par Pierre1

    Cette pièce m’a laissé complètement indifférent. J’ai l’impression
    d’avoir perdu mon temps... Le nombre impressionnant d’acteurs et la
    mise en scène n’ont rien pu y faire. Manque d’éclats, d’émotions. Grande déception.

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  • La visite de la vieille dame

    Le 22 avril 2010 à 10:28 par deashelle

    Il est vrai que le miroir que la vieille Madame Claire Zachanassian nous tend est absolument odieux et que cela fait froid dans le dos. On ne peut s’empêcher repenser à la méchanceté fondamentale de la fameuse Tatie Danielle dans le film d’Etienne Chatiliez sorti en 1990 : hypocrite, méchante, capricieuse, voleuse, menteuse, bref insupportable et sans l’ombre d’un scrupule. Mais c’était un portrait de vieille dame très édulcoré à côté de ceci ! Ne nous voilons pas la face, cette méchanceté semble s’accentuer avec l’âge, et on n’a pas envie de faire partie du club ! La vérité fait peur et dérange !

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Jeudi 1er avril 2010, par Jean Campion

Un Coupable en or

Créée en 1956, cette pièce cruelle et dérangeante trouve un écho particulier dans notre société, minée par les crises et fascinée par la toute-puissance de l’argent. Habitués à voir sacrifier les valeurs humanistes sur l’autel du pragmatisme économique, nous ne sommes pas étonnés par la lâcheté et l’hypocrisie des habitants de Güllen. Leur comportement suscite une réflexion passionnante qui nourrit un spectacle totalement épanoui.

En débarquant sur le quai de gare de sa ville natale, Claire Zachanassian
apparaît comme une vieille dame impatiente, dure, capricieuse, despotique. Elle collectionne des maris qu’elle méprise et tyrannise ses domestiques bouffons. Ses milliards l’ont déshumanisée et persuadée que personne ne peut leur résister. Aussi, pour se venger d’Alfred III, un homme qu’elle a sincèrement aimé et qui l’a abandonnée enceinte, Claire a décidé de s’acheter la justice. Puisqu’elle a dû se vendre en devenant une pute, que le monde devienne un bordel ! La vieille dame a entamé ce règlement de comptes en castrant et en rendant aveugles Toby et Roby, les faux témoins soudoyés par son jeune amant. Maintenant c’est aux bourgeois de Güllen à prendre leurs responsabilités : elle leur offrira la prospérité, s’ils exécutent le coupable. Quand le bourgmestre offusqué refuse cette proposition, Claire, très sûre, lui répond simplement : "J’attends."

Ce marché monstrueux stupéfie Alfred III. Il avait oublié sa trahison et, durant leur pèlerinage sur les lieux de leur idylle, "sa petite sorcière" n’avait pas manifesté de rancune. Cependant, dans un premier temps, soutenu par ses concitoyens, l’épicier ne s’inquiète pas. Les affaires reprennent. Mais la multiplication d’achats coûteux à crédit lui met la puce à l’oreille. Güllen semble rouler sur l’or. Et Alfred III se débat comme une mouche prise dans une toile d’araignée. Plus on le rassure, plus il panique. Il ne retrouvera sérénité et liberté qu’en admettant de jouer son rôle. Complètement ruinés, les habitants de Güllen sont devenus les otages de cette femme qu’ils ont bafouée. Eux aussi accepteront de se plier à l’injustice, en maquillant un crime collectif en condamnation d’un coupable.

"La Visite de la vieille dame" déconcerte par le mélange de vivacité et de lourdeur. L’exposition des malheurs de Güllen s’étire, les allusions au cadavre d’Alfred III sont fort insistantes et certains personnages font renaître les caricatures de Daumier. Mais s’il ne lésine pas sur les effets burlesques et l’humour noir, Friedrich Dürrenmatt suggère avec aisance les progrès de la mauvaise foi dans les consciences.

Pour rendre crédible et attrayante cette aventure symbolique, Jean-Claude Idée, le metteur en scène, s’est entouré de collaborateurs très inspirés. Sobre et vigoureuse, l’adaptation de Jacques De Decker sonne juste, les superbes costumes de Ludwig Moreau saluent le retour de l’opulence et les ingénieux changements de décors, imaginés par Serge Daems, dynamisent le déroulement de l’action. Dirigés avec précision, les vingt-cinq comédiens forment une troupe homogène qui, adoptant un rythme soutenu, rend cette fable captivante. En incarnant Claire Zachanassian avec une énergie farouche et une autorité dédaigneuse, Louise Rocco impose un personnage implacable, machiavélique, totalement obsédé par sa vengeance. Curieusement, sa victime ne provoque pas notre compassion. C’est un anti-héros. Par son jeu retenu, Michel Poncelet souligne la dignité de cet homme qui se soumet à son destin. Le personnage du bourgmestre permet à Marc De Roy de révéler progressivement la duplicité d’un manipulateur sournois. Interprété avec justesse par Alexandre von Sivers, le proviseur est gêné de participer à un meurtre, mais sa honte est vite diluée dans les discours creux d’un humaniste impuissant.

Un texte tragi-comique qui fait réfléchir sans imposer de solutions, une distribution éclatante , un spectacle grandiose... De quoi enthousiasmer tout spectateur exigeant !

Théâtre Royal des Galeries