A 13 ans, Riton, emmené par son ami David, se présente à un casting organisé par Blier dans la chambre 1704 de l’hôtel Hilton, avenue de la Toison d’or. Choisi pour le rôle, il débarque à Paris et se retrouve sur le plateau de « Préparez vos mouchoirs ». Côtoyer Blier, Depardieu ou Dewaere est une chose, se retrouver dans le lit de Caroline Laure en est une autre ! Riton devient « la vedette du quartier ». Sa nouvelle vie lui convient, surtout que l’école, franchement, il n’aime pas. Mais à 13 ans comment gérer cet envol, comment oublier l’effet de l’adrénaline quand il n’est plus là ?
Les « Nom d’un chien ! » proférés par sa mère n’ayant pas réussi à endiguer le processus, l’adolescent ne rêve plus que de cinéma. A côté du célèbre Marcel, Riton se construit une deuxième référence paternelle (Blier) qui lui conseille de s’installer à Paris. Enthousiaste comme un ado peut l’être il convainc ses parents et déménage dans une petite chambre de bonne de la capitale quand il a 15 ans. Malheureusement Blier ne répond pas vraiment présent et Riton se retrouve seul et plein de nostalgie « J’ai envie de sortir d’un lycée alors que j’ai tout fait pour quitter le mien ! ».
Truffé d’anecdotes, le spectacle décrit les avatars d’un jeune homme désorienté, qui enchaîne les seconds rôles médiocres et s’y perd. Passer ses soirées aux Bains Douches, célèbre boîte parisienne, ne fera pas de lui un comédien, même s’il fréquente maintenant Vanessa Paradis, Gainsbourg ou Claudia Cardinale. La désillusion le conduit dans l’enfer de l’alcool et de la drogue. L’acteur fait remarquer que « quand t’arrêtes de boire, il y a un problème, c’est que tu ne sais pas quoi boire ». On peut l’entendre comme une métaphore : après une première expérience aussi extraordinaire, comment se satisfaire de séries B ? « Préparez vos mouchoirs » a été le rôle de sa vie et malheureusement pour lui, tout le monde s’en rappelle. « Qui songe à oublier se souvient » disait Michel de Montaigne.
La trilogie est baptisée « Thérapie comique », le premier volet est sincère et audacieux. Un one man show dans un décor qui rappelle la chambre d’ado, bientôt rétrécie en chambre de bonne, vêtu d’un pyjama bleu clair qui évoque le passage à l’hôpital psychiatrique. Les quinquas apprécieront également le retour aux sources d’une jeunesse débridée. A voir rapidement avant la deuxième partie, en 2017 !
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