Écrite en 1907, la pièce garde tout son charme. Raymonde Chandebise (Amélie Saye) a découvert des bretelles dans le courrier de son mari Victor-Emmanuel (Bernard Cogniaux) et en a déduit qu’il la trompe, d’autant qu’il semble ne plus avoir envie d’elle. Il y a effectivement de quoi mettre la puce à l’oreille ! Son amie, Lucienne (Flavia Papadaniel), écrit une lettre enflammée au mari soupçonné d’infidélité pour lui donner rendez-vous au Minet-Galant, hôtel de passe dont provenaient les bretelles, afin de tester l’hypothèse de Raymonde.
Feydeau disait que « le mouvement est la condition essentielle du théâtre », la proximité entre les spectateurs et les acteurs donne ici une dimension particulière aux déplacements parfois très rapides des protagonistes. On se croirait à l’hôtel alors qu’il n’y a pas de décor, on est chez le docteur alors qu’il n’y a pas de cabinet médical. Les personnages sont très typés et hauts en couleur, particulièrement Tournel, chargé de remplacer Victor-Emmanuel au rendez-vous galant, interprété avec emphase et exagération par Maroine Amimi. Comique de répétition aussi avec Camille (Grigory Collomb), l’« homme qui n’a que des voyelles à vous offrir », doté d’un gros défaut de prononciation qu’il arrive à rendre sympathique. Chaque comédien apporte son petit grain de sable à ce Feydeau jubilatoire, un public témoin et complice, une très belle occasion de partager des éclats de rire et de savourer des textes soignés.
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