La promesse de l’aube

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 16 mai au 24 juin 2017
Horaires
Tableau des horaires
Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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La promesse de l’aube

Quelle vie ! Ça commence avec une enfance en Russie, en Pologne puis à Nice, le luxe et la pauvreté connus tour à tour, puis un dur apprentissage d’aviateur, des aventures en France, en Angleterre, en Afrique. Et à chaque instant, il y a l’amour merveilleux et fou de Nina, actrice russe extravagante, à la fois généreuse et ambitieuse, passionnée et idéaliste, courageuse et étourdie, indomptable et légère. Cet amour que Nina porte à son fils, le futur héros de guerre, Consul de France, écrivain énigmatique aux identités multiples, double récipiendaire du Prix Goncourt … le fameux Romain Gary.

Souvenez-vous de « La vie devant soi » … et retrouvez la plume romanesque de son auteur, truffée d’humour et de tendresse. Sous la direction d’Itsik Elbaz, Michel Kacenelenbogen reprend son costume de conteur et fait vibrer jusqu’au cœur ce chef-d’œuvre, cette magnifique histoire d’amour et de promesses.

UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC. Photo © d.R.

Assistanat à la mise en scène Anne Sylvain
Scénographie et costumes Renata Gorka
Lumière Laurent Kaye
Musique Pascal Charpentier
Régie Matthias Polart
Stagiaire régie Martin Celis

Distribution

De Romain Gary. Mise en scène Itsik Elbaz. Avec Michel Kacenelenbogen

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5 Messages

  • La promesse de l’aube

    Le 15 mai 2017 à 19:11 par ytreza

    Mon coup de coeur de la saison ! quel amour est plus pur que celui d’une mère ? Ne voit-elle jamais trop grand, trop beau ? l’acteur est incroyable, seul sur scène, il nous emmène à travers le temps, l’amour et parfois la honte qu’on peut ressentir pour une mère Peut-on trop aimer ? J’ai eu du mal à retenir mes larmes à la fin.

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  • La promesse de l’aube

    Le 23 mai 2017 à 09:05 par juliette berkowicz

    spectacle très émouvant - très bien interprété (pas joué...nuance) et mis en scène - un grand auteur , une belle pièce, que demander de plus ? Allez-y

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  • La promesse de l’aube

    Le 28 mai 2017 à 22:49 par Colette

    Promesse de l’aube tenue malgré les avatars de la vie, portée par la tendresse et l’amour idéalisant d’une mère pour son fils.
    Très beau texte, remarquablement interprété.
    Utilisation de moyens audio-visuels intéressante.
    A la fin du spectacle, bonne surprise du décor qui en cachait un autre.

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  • La promesse de l’aube

    Le 7 juin 2017 à 13:16 par miche271

    magnifique seul en scène de Michel kBogen, accompagné d’une musique subtile, d’une mise en scène simple mais efficace et d’un éclairage léger a souhait. Une très belle soirée lourde de plaisir, de douleur et de douceur.

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Jeudi 15 juin 2017, par Dominique-hélène Lemaire

C’est la vie qui nous possède !

Tu seras un homme...

Une mère plus grande que nature
« Avec l’amour maternel, la vie vous fait, à l’aube, une promesse qu’elle ne tient jamais. Chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d’amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n’y a plus de puits, il n’y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l’aube, une étude très serrée de l’amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu’il faille empêcher les mères d’aimer leurs petits. Je dis simplement qu’il vaut mieux que les mères aient encore quelqu’un d’autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n’aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants. »

Une interprétation d’envergure

Mangeur d’étoiles, bourré d’humour et de retenue, homme de qualité, grand maître du seul en scène sans une minute d’ennui ou l’ombre d’une gesticulation, καλὸς κἀγαθός, est-il un gentleman anglais, ce Michel Kacenelenbogen qui endosse l’espace d’ un soir, la personnalité complexe de Romain Gary, héros de guerre, consul de France, écrivain prolifique et énigmatique ? Au pire moment, son interprétation bouleversante du lien mère-fils, laissera le visage simplement baigné de larmes. Les spectateurs émus, le visage saoulé de tendresse, redescendent les escaliers de la salle, la plupart en silence, le sourire aux lèvres, l’amour diamant fiché dans le cœur.

Le mystérieux Romain Gary dans « La promesse de l’aube » fait revivre son enfance échevelée en 400 pages d’amour absolu pour sa mère, Nina. Couvé par un regard émerveillé, il a été porté et enivré par un amour maternel inconditionnel. Pour lui, elle est le tout ! Et pourtant, indomptable, colérique, héroïque, intraitable, possessive, se mêlant de tout, elle en fait trop, en tout, et tout le temps. Il en est conscient à chaque étape. Son seul rêve est d’essayer de ne pas la décevoir, mais la barre est bien haut. De la Russie, à Paris, puis en Pologne et enfin à Nice, elle n’en finit pas d’accoucher du prince de ses pensées qu’elle ne cesse d’auréoler et d’aduler, quelles que soient ses déboires pécuniaires. Déterminée, porteuse de ses ambitions, envahissante au possible, omnisciente, omniprésente, filivore, sa génitrice adorée …et parfois haïe est le modèle absolu de la Femme pour Romain Gary. Elle est amour, compassion et tendresse. Elle est Christique, et juive. Seule en ligne dans l’éducation de son fils unique, elle surmonte tous les obstacles, lui offre la meilleure éducation, elle vante ses mérites imaginaires, lui rêve son avenir professionnel, encourage sa vie amoureuse, et projette sur lui son idéal masculin. Ce fils est sa victoire, et pas seulement une promesse.
« Ecoute-moi bien. La prochaine fois que ça t’arrive, qu’on insulte ta mère devant toi, la prochaine fois, je veux qu’on te ramène à la maison sur des brancards. Tu comprends ? » lui dit-elle, en lui administrant les premières gifles de sa vie. Il a dix ans et devient le chevalier protecteur de sa mère. A plusieurs reprises, il a pourtant senti la honte du ridicule et l’humiliation l’envahir devant les autres. La passion se mêle alors à la douleur.

« Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D’Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n’a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là.
Mais, alors que j’essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu’elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l’Armée de l’Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j’entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : - Alors, tu as honte de ta vieille mère ? »

Une chose est certaine, c’est elle qui lui a transmis sa force et sa fierté démesurée. Sa dernière lettre en témoigne : « Sois dur, sois fort et continue…  » Souligné trois fois. Quel viatique !

Une mise en scène sans aucune fioriture

Elle est signée Itsik Elbaz, lui qui a joué Momo aux côtés de Janine Godinas dans « La Vie devant soi ». Une mise en scène au naturel, comme s’il n’y avait pas de scène, juste de la confidence pleine de pudeur, adossée à la tôle ondulée d’un hangar sur lequel courent des lucarnes de promesses et des images fugaces de temps et de lieux. Et, au détour de passages particulièrement émouvants, naît parfois la lumière intérieure de merveilleuses musiques diaphanes, belles comme des berceuses… russes dans l’âme peut-être.

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre Le Public