La pièce à deux personnages

Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 19 au 30 novembre 2013
Horaires
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La pièce à deux personnages

Humour ravageur et soif d’amour éternel…

Felice a écrit "La pièce à deux personnages" qu’il joue avec sa sœur Clare dans une ville perdue au milieu d’une Europe fantomatique. Ces deux figures marginales semblent être enfermées dans un théâtre-sépulcre. L’un et l’autre retraversent la scène-clef de leur histoire pour mieux se saisir de leur vie. Les ombres des puissances extérieures hantent les lieux et Tennessee Williams les transcende avec toute la force de son humour ravageur et sa soif d’amour éternel.

"La pièce à deux personnages".
Du théâtre dans le théâtre.
Un vertige.
Un jeu dans le jeu.
Une pièce qui traite des puissances de notre monde, des assurances, des banques, des autorités morales et religieuses perçues comme paralysantes. De l’internement ou de l’enfermement volontaire, de la peur de devenir fou, de la famille comme terreau de la tragédie. Une œuvre qui à partir de ces motifs nous raconte, nous et notre désir de transcendance par l’œuvre d’art malgré l’austérité forcée.

Intemporelle et d’une richesse infinie, "La pièce à deux personnages" montre également tout simplement l’amour démesuré d’un frère et d’une sœur qui ne peuvent vivre l’un sans l’autre. C’est là le cœur de l’histoire.

Une pièce inédite, une première création en français dans le cadre du trentenaire de la mort de Tennessee Williams.

"La pièce à deux personnages" est une des toutes dernières œuvres de Tennessee Williams. Elle sera créée pour la première fois en français au Théâtre Océan Nord à Bruxelles en novembre 2013.

Inspiré par la culpabilité éprouvée suite à l’abandon de sa sœur Rose lobotomisée en 1943 et restée internée toute sa vie, l’auteur rend présent par le théâtre l’espace-temps de la réconciliation et du pardon.

Matinée théâtrale à 13h30 le jeudi 21 novembre ! (pas de représentation le soir ce jour-là)

Mise en scène Sarah Siré.

Avec Mathilde Lefèvre et Simon Duprez.

Scénographie et costumes Frédérique de Montblanc assistée par Annabelle De Mey.

Création lumière Anne Vaglio.

Création sonore Loup Mormont.
Musique originale Jérémie Bossone

Production/diffusion Arnaud Timmermans et Fabien Defendini.

Assistanat à la mise en scène Anne-Sophie Wilkin.

Training Maria José Parga.

Crédit photo Christophe Remy.

Traduction Isabelle Famchon.
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My most beautiful play since A Streetcar named Desire, the very heart of my life… (T. Williams)
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1 Message

  • La pièce à deux personnages

    Le 28 novembre 2013 à 07:53 par zoezimut

    Où est la frontière entre la pièce et la réalité ?

    Une mise en abyme terriblement poignante, plaçant l’humour comme ironie du desespoir, au centre-même d’un cocktail de folie, d’amour et d’un monde sans issue, clostrophobique.

    Une interprétation incisive portée par 2 comédiens d’une rare justesse.

    Cette pièce, portée pour la première fois sur la scène, ne nous laisse pas indemne...

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Lundi 25 novembre 2013, par Catherine Sokolowski

Hommage à deux amours

Seuls dans un espace confiné orné d’un tournesol géant, Clare et Felice ont peur de leur ombre. Le spectacle qu’ils vont jouer ce soir pourra-t-il les sauver ? Ces deux êtres marginaux, incompris, ruinés, n’ont d’autre horizon que cette représentation quotidienne. Cette « pièce à deux personnages » est une œuvre basée sur la vie de son auteur, Tennessee Williams, profondément marqué par l’internement de sa soeur, une oeuvre qui parle d’amour fraternel, mais aussi des vicissitudes de l’existence, notamment de la marginalisation qui mène à l’enfermement ou encore de l’attrait du repli comme bouée de sauvetage. Fascinante pour les uns, ésotérique pour les autres, dans tous les cas, l’interprétation magistrale de Mathilde Lefèvre(Clare) et Simon Duprez (Felice) ne laissera personne indifférent.

Après avoir étudié l’œuvre de Tennessee Williams en profondeur, Sarah Siré s’intéresse à « La pièce à deux personnages », texte auquel l’écrivain fait maintes fois référence dans ses mémoires. La metteuse en scène prend connaissance du texte en anglais et reçoit ensuite une traduction en français. S’en suit un travail d’enquête, avec les comédiens, s’appuyant sur les nombreuses didascalies fournies par l’auteur, pour comprendre et restituer au mieux cette œuvre complexe. Dirigés mais libres, Clare (Mathilde Lefèvre) et Felice (Simon Duprez), créent un couple frère/sœur uni, passionné et fort. Laissant la place à l’improvisation lorsqu’elle s’impose, le duo monopolise l’attention et la richesse de leur relation domine les nombreuses interrogations suggérées par les dialogues. Si rien n’est clair, cette ambiguïté permet de transcender l’espace du réalisme. La mise en abîme d’un théâtre dans un théâtre donne le vertige : où commence la réalité, où le jeu s’arrête-t-il ? Il s’agit ici de refléter les contradictions internes d’un auteur paradoxal. L’amour et la haine s’affrontent continuellement et constituent l’envers et le revers d’un magnifique attachement familial.

Désert, purgatoire, trou, saletés, le sol est l’élément clé du décor. Sa portée symbolique s’arrête avec l’imagination du spectateur. Dans le fond, une toile transparente évoque une grande moustiquaire. Un gigantesque tournesol englué de pétrole appuie le côté sombre de cette scène ténébreuse. Mélangeant les styles, les dialogues passent du tragique au comique, sans oublier l’absurde, renforçant la complicité de ces personnages perdus, abandonnés et exténués. Chaque échange suggère mille interprétations, selon la connaissance que l’on a de la vie de l’auteur, de son travail, des intentions de la metteuse en scène et des acteurs, mais aussi selon notre propre expérience existentielle.

Cette oeuvre est également un hommage au théâtre et aux acteurs, Clare et Felice, désemparés, jouent et rejouent comme si, seul le théâtre, en dernier recours, pouvait les sauver. L’espoir, ténu, est toujours présent mais il passe par l’évidence de la solidarité de ce couple fusionnel. Alors bien sûr, cette création s’adresse à un public curieux, évolutif, constructif, imaginatif, étant donné que la suggestion domine l’explication. Mais cette double déclaration d’amour, fraternel d’abord, au théâtre ensuite, mérite certainement le détour et fait revivre, l’espace d’une soirée, tout le talent de Tennessee Williams.

Théâtre Océan Nord