La petite fille

Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 26 novembre au 5 décembre 2012
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.oceannord.org
info@oceannord.org
+32 2 216 75 55

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La petite fille

Ecrit selon la logique déstructurée du rêve et brouillant temps, lieux et actions, le spectacle présentera le cauchemar d’une petite fille taraudée par des questions angoissantes sur sa famille. Comme elle, impuissants et passifs, nous assisterons aux scènes que ses angoissent produisent. En peu de mots, le spectacle bouleversera les repères du spectateur pour le plonger dans un univers fantastique où l’intellect lâche prise au profit du ressenti. La question de la foi parcourra également tout le spectacle.


Ecriture et mise en scène Emilie Maréchal Assistante du projet Marie Denys Avec Thomas Dardenne, François Delcambre, Audrey Dero, Sébastien Fayard, Lindsay Ginepri, Magali Pingaut Création lumière Nelly FraminetCréation sonore Julien Courroye et Ségolène Neyroud Scénographie Florin Dima Costumes Gwendoline RoseStagiaire Emmanuel Bouton.
Remerciements au Théâtre National de Bruxelles, à l’Aegidium de Saint-Gilles, au Bunker ciné-théâtre et au Théâtre des Brigittines.
Représentations à 20h30 sauf mercredi à 19h30 et dimanche à 18h30.

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1 Message

  • La petite fille

    Le 4 décembre 2012 à 09:20 par Lou Salome

    touchant, intrigant. Patchwork d’émotions, série de petites scènes en clair obscur, comme un tableau tachiste, une juxtapositon dont on ne comprend pas forcément le sens au moment même. Puis les scènes s’ajoutent, comme on ajoute des perles à un fin collier fragile, au fur et à mesure, au gré de la remontée des souvenirs. Le vieillissement, la perte d’autonomie, la notion maladive de péché à punir, de sacrifice à accomplir pour se dédouaner ? De quoi ? La petite fille (re)découvre l’amour de ses parents.. Puis vient la terrible histoire de JOB qui avait tout et qui a tout perdu : à l’image de cette magnifique histoire d’amour des parents qui s’est effritée / délitée dans le chagrin de la vieillesse....? Allez voir.

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Lundi 3 décembre 2012, par Cindya Izza

Everything we see or seem...

Le collectif 6414 réunit une douzaine de jeunes acteurs issus d’écoles belges et françaises. Il s’est formé en 2011. La petite fille est la première recherche de ce collectif. Sous la plume d’Emilie Maréchal s’entrechoquent les thèmes du sacrifice, de la souffrance et du rêve.

Nous travaillons dans l’obscurité. A la création d’espaces, d’images où les sensations sont à la base du récit.

Plus dans la performance que dans le texte, la petite fille marque par la grande beauté de ses tableaux, d’une concision cinématographique, vivant, ambiants, vibrant d’une musique qui semble suinter de la scène plutôt que de s’y superposer. La scène du théâtre Océan nord, basse et profonde, se prête à merveille à ces jeux de tableaux oniriques, sans lien apparent entre eux, mais qui, par touches, dressent le portrait d’une maison où le malheur a posé son chapeau pour ne plus jamais le reprendre. On contemple un portrait de mère sombre, froide, rêche et aigrie (impressionnante Lindsay Ginepri), réfugiée dans la dévotion comme l’unique refuge à sa douleur et imposant à tout son entourage cette souffrance qu’elle estime salutaire. La fillette silencieuse se promène dans des souvenirs empruntés qu’elle ne comprend pas tous. Qu’importe, insensiblement, elle entre, sinon dans les réponses, du moins dans la conscience de l’amour qu’elle porte à sa mère, fût-il incongru, est à sens unique. Je sens que je n’aimerai jamais cette petite fille, car son visage me rappellera toujours celui que j’ai perdu. Car quand la mère est malheureuse, elle mange ses petits. Une rhétorique simple et pourtant si complexe. Reste non remuée la question du ressentiment vis-à-vis de ce désamour maternel, de la place réelle de l’enfant dans ce nucléon familial abîmé.

A la dimension familiale s’ajoute le rapport à la foi, au sacré dans tout ce qu’il a de terrible. L’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler. Cette citation de Job peut résumer le point de départ de l’écriture. S’ensuit une scène biblique appuyée, explicite, interminable et grotesque à la façon d’un cauchemar, qui parvient à susciter un malaise, un certain dégoût, un effroi inexplicable, comme peuvent le causer les iconographies flamboyantes chez les jeunes enfants élevés à l’ombre d’un catholicisme monumental et menaçant. Un choix fort qui montre encore que l’on préfère la sensation à la cohérence.

Pas de narration linéaire, pas de conclusion donc. Un retour au point de départ. Une rêverie errante, entre deux coups de peigne. Un rêve trop semblable à la réalité. Une balade troublante au creux d’une intimité volée.

Cindya Izzarelli

Théâtre Océan Nord