La cuisine d’Elvis

Théâtre | TTO - Théâtre de la Toison d’Or

Dates
Du 3 au 27 février 2010
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La cuisine d’Elvis

La cuisine d’Elvis
de Lee Hall

Délirante tambouille que celle servie par l’auteur britannique Lee Hall, scénariste du culte « Billy Elliott ». Les ingrédients : Papa handicapé imitateur d’Elvis, Maman toujours très gourmande de la vie, une fille de 15 ans un rien grassouillette et folle de cuisine et un superviseur de gâteaux (drôle de métier) au corps de rêve. Mélangez le tout dans une casserole fleurant bon l’humour trash et le mauvais goût et vous obtenez une pièce drôle et méchante comme un gâteau à la crème qui s’écrase sur une robe de soirée. Une comédie sur le bonheur, le sexe, la bouffe et aussi sur ce bon vieux Elvis et sa célèbre banane, bientôt flambée. Miam, on va se régaler avec cette création du ZUT Théâtre délicieusement mise en scène par Georges Lini.

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5 Messages

  • La cuisine d’Elvis

    Le 7 février 2010 à 09:52 par jos

    Cette pièce est vraiment extra !!!

    les comédiens exceptionnels, un plaisir permanent de profiter des installations du TTO

    Félicitations pour votre programmation et merci à vous.

    Merci à ces quatres merveilleux comédiens et palme d’or pour
    Stuart !!!

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  • La cuisine d’Elvis

    Le 11 février 2010 à 06:02 par ibastait

    Vu et... pas du tout aimé ! Vincent Lécuyer a beau nous livrer une prestation epoustoufflante, il ne parvient pas à sauver l’ensemble... Les intermèdes musicaux n’apportent rien, absolument rien, les filles gueulent, et l’histoire se termine dans la mièvrerie la plus totale. Qu’en retient-on ? Que pour une fois, on a perdu sa soirée au TTO.

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  • La cuisine d’Elvis

    Le 23 février 2010 à 06:24 par popi

    J’ai pas compris ce que fait Elvis dans cette pièce, les chansons sont nulles.. ^^ Pour le reste, la pièce est drôle, loufoque et tragique à la fois. Les acteurs n’y vont pas de main morte et sont prêts à tout, même au plus fou !
    J’ai trouvé la pièce hyper trash, très choquante par moment, mais très drôle aussi.
    Je déconseille cette pièce aux plus jeunes.
    Pour les autres, bah... on a quand même bien ri !

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  • La cuisine d’Elvis

    Le 25 février 2010 à 02:58 par den86

    Fantastique Cuisine d’Elvis !
    Les comédiens sont terribles dans tous les sens du terme. En effet, et c’était pas du bluff, c’est "trash mais drôle, drôle mais trash" ! Les comédiens nous ont offert une formidable prestation.
    Et donc, une fois encore, je ne regrette pas mon abonnement au TTO... vite le spectacle suivant !

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  • La cuisine d’Elvis

    Le 18 mai 2010 à 10:56 par Seve

    Personellement j’ai détesté chaque minutes de cette pièce, si je suis resté jusqu’au bout, c’était pour mon ami qui a apprécié mais pas aimé.
    Je m’attendais à autre chose...

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Dimanche 14 février 2010, par Jean Campion

Cruellement drôle et profondément humain

Lee Hall a du culot et du talent : il s’attaque à des sujets audacieux et les exploite avec une maîtrise remarquable. Scénariste du film "Billy Elliot", il raconte comment un jeune garçon, passionné par la danse, lutte contre les préjugés machistes de son milieu misérable. L’héroïne de sa pièce "Face de cuillère", une fillette atteinte d’un cancer, nous déconcerte par sa vision lucide des choses de la vie. A l’opposé de ce monologue poignant, "La Cuisine d’Elvis" nous réjouit par son mauvais goût libérateur, sa cocasserie provocante et nous touche par l’humanité de ses personnages, qui tentent de survivre dans ce monde déréglé.

Plongé dans une atmosphère solennelle par la musique de "2001 Odyssée de l’espace", le spectateur ne s’attend pas à voir Jill, une jeune fille, un peu grassouillette, préparer une omelette et lui confier son rêve : devenir chef cuisinier. Il est encore plus surpris par la scène qui suit ce prologue. Mam, la mère de Jill, a ramené, pour la nuit, Stuart, un beau jeune homme rencontré dans un bar. Ils sont bourrés. Pour pimenter la soirée, elle le presse de faire un strip-tease. Et c’est bien sûr quand il est tout nu, que fait irruption Jill, poussant la voiture de son père paraplégique. D’autres situations chaudes confirmeront que l’auteur aime nous faire rire, en piétinant allègrement les convenances. Et l’on ne s’étonne pas d’entendre Jill lancer rageusement à Stuart : "Tu crois venir ici baiser ma mère, me culbuter et branler mon père ?"

Cependant goût de la provocation et humour grinçant se mêlent à la tendresse qu’éprouve Lee Hall pour ses personnages en quête d’amour. La quarantaine aguichante, Mam collectionne les jeunes amants et boit plus qu’elle ne mange, pour oublier ses rides, sa responsabilité dans l’accident de son mari et ses relations tumultueuses avec sa fille. Elle l’aime mais maladroitement. Au lieu de respecter sa passion pour la cuisine, elle lui souhaite de trouver un petit copain "avant d’être trop grosse pour passer la porte d’entrée". Attachée à son père, dont elle espère toujours un signe, Jill s’étourdit dans les tâches ménagères. Elle est jalouse de sa mère et aurait voulu que ce soit elle qui devienne un légume. En débarquant dans cette maison, Stuart croyait vivre une aventure sans lendemain. Mais sur l’insistance de Mam, il s’incruste. Insatisfait de la mère anorexique, ce superviseur de gâteaux offre à sa fille boulimique une "forêt noire", la séduit et subit lâchement la rivalité entre les deux femmes.

Dad, qui imitait Elvis avant son accident, est le seul à échapper à la morosité ambiante. En revivant la gloire du King ! Ses i{{}}nterventions sont désopilantes. Il chante comme son idole, se lance dans des discours grandiloquents et se prend pour Jésus puis pour Shakespeare : "Nous sommes des acteurs sur la scène du monde." Théâtralité de la vie, que l’auteur nous suggère, en annonçant le titre de chaque scène et en concluant sur un happy end ironique. Ces allusions au théâtre suscitent un détachement qui autorise le public à éclater de rire devant ces êtres déchirés.

Dans sa mise en scène, couronnée par un prix, lors de la création en 2006, Georges Lini exploite intelligemment le mariage entre le burlesque d’une comédie déjantée et le réalisme de situations dérangeantes. On savoure l’humour de John Dobrynine qui compose un Elvis suave et délicieusement ringard. Par leur punch, Isabelle Defossé, Catherine Grosjean et Vincent Lécuyer insufflent au spectacle un rythme très soutenu. Les affrontements violents de leurs personnages dévoilent leurs frustrations, leur besoin de communiquer et leur volonté ardente de goûter au bonheur. Sortant de l’adolescence, Jill se dit : "Peut-être que la vie, c’est ces tout petits moments qui nous aident à continuer dans l’obscurité, ces toutes petites choses comme un délicieux dîner ou un petit moment de tendresse, ou un sourire...même pendant une petite seconde."

TTO - Théâtre de la Toison d’Or