La Ville des Zizis
Une bande d’amis, de potes, de copains, de mecs.
Une bande de sept hommes, dont l’un vient de mourir. L’histoire commence le jour de l’enterrement, où les six se retrouvent, amputés de leur septième membre. Comment vont-ils réagir au manque ? Comment déjouent-ils le vide, l’absence de l’un des leurs ?
Eline Schumacher part d’une constatation : son père n’a pas d’amis. Une inquiétude surgit ensuite : qui portera le cercueil lors de son enterrement ? Elle lui invente alors des copains de théâtre. En mêlant culture populaire et références personnelles, en juxtaposant scènes cultes de westerns et extraits de dialogues avec son père, elle rend hommage avec La ville des zizis aux hommes,
à leur beauté, à leurs virilités, leurs solitudes, leur bêtise et leur pudeur.
Les spectateurs sont emmenés, complices, par les six comédiens qui tendent un fil entre réalité et fiction, entre fantasme et documentaire. Ils découvrent les émotions que contiennent les silences, les gestes et les blagues des ces personnages souvent plus graves qu’ils ne veulent bien le montrer.
Un spectacle coloré, chaleureux, léger, aux lignes narratives multiples, où la poésie du quotidien
se déploie tout en nuances.
Distribution
Texte et mise en scène Eline Schumacher
Avec Léonard Cornevin, Adrien Drumel, Thierry Hellin, Lucas Meister, Jean-Baptiste Polge & Michel Villée
Collaborateur artistique Nicolas Mouzet-Tagawa
Assistant stagiaire à la mise en scène Bodgan Kikena
Création lumières Octavie Piéron
Création son Noam Rzewski
Scénographie Juul Dekker
Création costumes Frédérick Denis
Régisseur général Rémy Brans
Une production de Mars, Mons arts de la scène, de La Coop asbl
et du Théâtre Les Tanneurs
Avec l’aide du Théâtre National
Avec le soutien de Shelter-prod, taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge
Samedi 15 décembre 2018,
par
Catherine Sokolowski
Six hommes et une metteuse en scène
Dans « La ville des zizis », Eline Schumacher illustre sa propre vision de l’amitié virile. Après l’enterrement de Michiel, l’un des leurs, une bande de joyeux drilles se défoule joyeusement en pensant au disparu. Une vieille radio diffuse un questionnement sur la solitude. Les mises en scènes loufoques se succèdent, comme cette parodie d’« Il était une fois dans l’Ouest », moment phare de cet hommage aux hommes, à l’amitié et à la vie.
Six acteurs se partagent la scène, pour un enterrement d’abord, pour une épopée burlesque ensuite, le tout en se commémorant le disparu, sans pour autant verser de larmes. En tenue de cow-boys, ils se donnent des airs virils, en maillot de bain, ils perdent de leur superbe, mais il est toujours possible d’adopter la technique d’Adrien : « A force de laisser croire qu’il est beau, les gens finissent par s’en convaincre ».
On l’aura compris, le ton est léger et les répliques sont drôles même si le sujet est grave : « J’aime pas du tout les gens qui meurent, c’est pas juste ». A l’origine, Eline Schumacher s’est inquiétée de savoir s’il y aurait du monde à l’enterrement de son père (en bonne santé !). Ce dernier lui a alors suggéré que c’était peut-être la solitude qui l’angoissait, pas tant pour son enterrement à lui (de toute façon, il serait mort), mais plutôt la solitude qui guette tout un chacun.
La vision féminine et personnelle d’Eline Schumacher de l’amitié virile est plutôt naïve et instinctive. La jeune femme a puisé dans son vécu pour imaginer ce spectacle, ce qui lui confère fraîcheur et légèreté. Il s’agit donc d’un divertissement, qui, à ce titre, est une réussite et aussi un hommage à l’amitié évoquée au travers des relations entre les six protagonistes. Ils se préparent d’ailleurs pour le réveillon de Noël - sans leur famille - pour lequel « chacun amène ses boules ». Joyeux Noël à tous !
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