La Vérité

Théâtre | Théâtre Royal des Galeries

Dates
Du 5 février au 2 mars 2014
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La Vérité

Michel est un menteur invétéré à qui tout le monde ment ; sa femme, sa maîtresse, son meilleur ami. Au prix de beaucoup d’efforts et de mauvaise foi, il parvient à convaincre chacun des inconvénients de dire la vérité et des avantages de la taire. Mais cette vérité, la connaît-il vraiment ? Florian Zeller travaille à brouiller les repères, à jouer avec les silences et l’implicite, à mêler différentes couches d’imaginaire et de réalité, de mensonge et de supposée vérité. Tout cela est bien à l’œuvre ici mais, en plus, nous sommes conviés à un détournement du code théâtral. La Vérité est une véritable comédie qui en utilise les ressorts avec brio. Des adultères croisés aux mensonges maladroits, en passant par les résolutions hasardeuses, elle laisse ses personnages évoluer dans un quadrille particulièrement cocasse. Et pourtant... On ne peut s’empêcher de penser qu’il y a, dans ces situations comiques, des questions qui dérangent. Car si, dans le théâtre de boulevard, le spectateur est souvent le seul qui connaisse toute la vérité - ce qui est d’ailleurs l’une des caractéristiques du comique et du décalage entre le rire de la salle et le sérieux de la scène - il est lui-même mis ici devant ses propres doutes… Avec Marie-Paule Kumps, Marie-Hélène Remacle, Pierre Pigeolet et Michel Poncelet. Mise en scène de Patrice Mincke

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6 Messages

  • La Vérité

    Le 11 février 2014 à 09:08 par juliette

    une pièce fort amusante mais manquant un peu de profondeur ; 4 bons acteurs et une très jolie scénographie mais cette "vérité" ne me satisfait qu’à moitié : le débat reste ouvert : doit-on ou non toujours dire la vérité ?

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  • La Vérité

    Le 17 février 2014 à 05:01 par ktemara

    L’amant, la maîtresse et le placard. Un début classique où l’on sourit quelque peu pendant la mise en place de l’histoire et des personnage. Et puis... heureusement, le scénario arrive à la rescousse. Retournement de situation (original !) et franche rigolade en entendant la mauvaise foi de notre héros. Comment ose-t-il ? Comment osent-ils ? La vérité peut être cruelle.
    Une belle comédie avec un texte bien travailé. Que demander de plus ?

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  • La Vérité

    Le 27 février 2014 à 02:03 par Joenath

    Une pièce amusante, bien jouée où on ne sait plus très bien qui dit la vérité et qui ment, est-il bon de toujours dire la vérité ?

    Un pièce bien typique de boulevard avec amant mari maitresse, femme trompée mais le tout a un bon rythme et on ne s’ennuie pas, que demander de plus.

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  • La Vérité

    Le 1er mars 2014 à 06:33 par flamant

    assisté avec un groupe d’amis amateurs de vaudeville.Tous ont aimé.Personnellement je ne suis pas amateur de ce type de pièce néanmoins c’est la meilleure à laquelle j’ai assisté depuis longtemps.J’ai apprécié , bonne détente, bons acteurs, nous avons bien ri.

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  • La Vérité

    Le 2 mars 2014 à 05:33 par loulou

    Ce n’est pas le genre de theâtre que je préfère mais je reconnais que j’ai passé une après-midi très agréable grâce à un très bon texte,plus profond qu’il n’y paraît au premier abord et une excellente interprétation.
    De plus, je me suis rappellée avoir vu cette pièce sur une chaîne française mais je peux dire que nos comédiens n’ont pas à rougir de la comparaison !

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Vendredi 14 février 2014, par Jean Campion

Un Venin indispensable ?

Le héros de "La Vérité" trompe sa femme avec celle de son meilleur ami. Même si le triangle classique du vaudeville devient un quatuor, voilà un thème rebattu. Florian Zeller l’admet en précisant : "Il faut bien travailler avec des figures identifiables, pour pouvoir les détourner, inventer des chemins surprenants et faire en sorte que les spectateurs aient le sentiment qu’on leur parle d’eux." Visant avant tout à nous faire rire, il nous embarque dans une comédie effervescente, qui redore le blason du mensonge.

Alice a du vague à l’âme. Elle aimerait qu’après l’amour, Michel se montre plus tendre et surtout que leur liaison ne se résume pas à ces galipettes hebdomadaires, dans une chambre d’hôtel anonyme. Pas une nuit complète en six mois ! Se sentant coupable, elle brûle de révéler la vérité au mari qu’elle aime toujours. Réactions véhémentes de Michel. Paul, son meilleur ami, vient de perdre son job. On l’a jeté comme un kleenex. Pas question de l’accabler par un aveu ! Sensible à ses regrets, il fait choisir à sa maîtresse la date d’un prochain week-end en amoureux et annule une réunion, pour prolonger leurs ébats.

En l’interrogeant sur son après-midi, sa femme, Laurence, lui tend des pièges. Pour endormir ses soupçons, Michel rebondit de mensonge en protestation indignée. Avec une mauvaise foi confondante. Chaude alerte qui ne remet cependant pas en question son escapade avec Alice. Mais lorsque Paul lui confie ses doutes sur la fidélité de son épouse, il commence à perdre pied. Et il est saisi de vertiges en découvrant que les autres lui cachent la vérité. Pour le protéger ! Il nous amusait beaucoup en menteur cynique, il est encore plus drôle en arroseur arrosé.

Pierre Pigeolet le fait vivre avec un punch époustouflant. Cajoleur, narcissique, hâbleur, Michel ment effrontément. Par intérêt mais également par plaisir. Il faut le voir jubiler dans le rôle de la "tata d’Alice". Et puis englué dans la toile qu’il a tissée, il déclenche des fous rires par ses coups de gueule contre l’hypocrisie ambiante. L’auteur réussit à désarçonner le spectateur par les retournements de situation et la part d’ombre qui enrobe les autres personnages. Incarné avec un flegme désarmant par Michel Poncelet, Paul est un ami de plus en plus inquiétant. Tout le contraire de la victime, que prétendait ménager Michel. Alice (Marie-Hélène Remacle) fait sentir que son couple est encore solide et Laurence (Marie-Paule Kumps) nous surprend par ses comportements ambigus. Nous sommes loin des stéréotypes du vaudeville. La mise en scène intelligente de Patrice Mincke fait émerger la complexité et l’humanité de ces quinquagénaires à la recherche d’un deuxième souffle.

Remarquablement construite, cette comédie séduit par sa cocasserie et son humour grinçant. Mais, sans jouer les moralistes, Florian Zeller suscite aussi notre réflexion. "Si les gens arrêtaient de se mentir du jour au lendemain, il n’y aurait plus aucun couple sur terre. Et dans une certaine mesure, ce serait la fin de la civilisation." affirme Michel. On ne souscrit pas aux propos excessifs de ce menteur invétéré. Pourtant les relations entre les membres du quatuor nous suggèrent que la vérité est inaccessible et qu’elle a besoin des voiles du mensonge.

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