La Forêt

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 17 mars au 28 avril 2012
Horaires
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+32 2 724 24 44

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La Forêt

Prenez une forêt d’une dimension, disons, raisonnable. Prenez la propriétaire de cette forêt d’un âge, avouons-le, franchement raisonnable. Prenez cette propriétaire en manque d’argent à cause de ses penchants déraisonnables pour un jeune homme pourtant à l’âge de déraison. Prenez un vendeur de bois, spécialiste de l’entourloupe et grand connaisseur des penchants humains. Prenez une gouvernante que son désir pour les hommes gouverne. Prenezdeux comédiens, Veinev le comique et Padeveinev le tragique, tous deux plus pauvres que Job. Prenez ces deux comédiens qui, pour passer l’hiver au chaud, se font passer pour ce qu’ils ne sont pas. Prenez une jeune fille pauvre dont certains savent très bien quoi faire et d’autres pas du tout. Prenez le fils du marchand de bois qui aime, à raison, la jeune fille pauvre… et entre coups fourrés, quiproquos, pièges et roublardise, assistez à la rencontre hautement comique et inflammable de la morale et du commerce, de l’art et de la vie concrète, du théâtre et du réel !
Assistanat mise en scène Laila Putcuyps Scénographie Aurélie Deloche Costumes Lies Van Assche Lumière Xavier Lauwers Son Marc Doutrepont Régisseur : Kévin Sage Stagiaire régie : Simon Plume
Avec Jo Deseure, Hélène Couvert, Paul Camus, Didier De Neck, Cedric Eeckout, Lazare Gousseau, Brigitte Dedry, Olindo Bolzan, Thibaut Delmotte, Pierre Dherte, Bernard Grazcyk, Estelle Lannoy, Bénédicte Chabot. Mise en scène : Xavier Lukomsky

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4 Messages

  • La Forêt

    Le 18 avril 2012 à 09:38 par sebastia

    le spectacle est bon, mais je me demandais si moi, j’opterais, comme le metteur en scène a fait, pour cette livraison des répliques de manière civique, pédéstrien, qui, c’est vrai, encadre le texte dans une contextualité moderne, mais laisse le spectacle un feeling un peu ’dégonflé après. Plein des bonnes choses à admirér quand-même : l’éclairage, les comédiens, et un bon metteur en scène. Je ne suis pas necessarement sûr si La Forêt est son meilleur spectacle.

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  • La Forêt

    Le 20 avril 2012 à 12:39 par terre

    Quel ennui... je ne vois pas ce que ce spectacle apporte, c’est d’une banalité. Certains comédiens heureusement relèvent le niveau, bravo à eux.

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  • La Forêt

    Le 28 juin 2012 à 01:36 par pit111

    Là je me suis vraiment demandé ce que je faisais là. Un très beau décor, de bons comédiens, des idées fort originales. Mais après cette histoire est plutôt ennuyeuse et donc plutôt que de compter des moutons, on compte les acteurs qui prennent un masque d’animaux juste pour rien. Et puis vient la partie surréaliste si tu n’as pas ton arbre en main tu ne peux pas jouer... Il s’en suit une scène d’anthologie où les acteurs déclament en se prenant un arbre du décors des mains des autres. Donc je l’ai vu mas on est peut-être pas obligé de remettre le couvert.

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Jeudi 5 avril 2012, par Jean Campion

Comédiens ou Artistes ?

Le metteur en scène Xavier Lukomski considère que cette "Forêt", écrite en 1870, "résonne comme un révélateur de notre XXIe siècle, où tout est à vendre ( et pour pas cher), les banques, les ports, les dettes, les pays..." Pour souligner son actualité, il s’appuie sur une nouvelle adaptation (co-écrite avec Natacha Belova et Michèle Hubinon), qui nous laisse sur notre faim. On s’intéresse à l’opposition entre la cupidité d’une société, où règne le mensonge, et la générosité des acteurs, qui font rêver à un autre monde. Mais, alourdie par des scènes d’exposition laborieuses et des dialogues bavards, cette comédie manque d’entrain et nous montre des personnages plus déconcertants que passionnants.

Après quinze ans d’absence, Padeveinev, le tragédien, se rend chez sa tante, pour récupérer l’argent qu’elle lui doit. Veinev, le comique, rencontré par hasard, lui emboîte le pas, espérant passer l’hiver au chaud, chez cette riche propriétaire. Pas question pour ces comédiens sans le sou de lui dévoiler leur situation de paria. Padeveinev se fera passer pour un officier, accompagné par son serviteur. En exerçant leur métier, ils vont révéler le mensonge qui grouille dans cette bourgeoisie hypocrite et égoïste.

Gourmyjskaïa, la tante de Padeveinev, semble vouloir marier Axioucha, sa fille adoptive, à Boulanov. Or, c’est bien elle, la cougar, qui est attirée par le jeune homme. Cet amour lui coûte cher et l’oblige à vendre des parcelles de sa forêt à Vosmibratov. Roi de l’entourloupe, ce marchand de bois accepterait le mariage de son fils Piotr avec Axioucha, contre une belle dot. Mais l’avarice de Gourmyjskaïa ruine les espoirs des amoureux. L’arrivisme de Boulanov, la prétention des voisins, les comportements équivoques d’Oulita, la gouvernante et de Karp, le domestique, donnent l’impression que chacun joue sa vie, en se méfiant des personnages masqués qui l’entourent.

Le tragédien dompte le roublard Vosmibratov, donne son argent à Axioucha, qui pourra ainsi épouser Piotr et fustige cette société vénale : " Comédiens ? Non, nous sommes des artistes. Les comédiens, c’est vous !" Cependant Ostrovski ne donne pas de leçons de morale et n’idéalise pas les théâtreux. Si Padeveinev a la pureté naïve de Don Quichotte, Veinev n’a pas la fidélité de Sancho Pança. Il rechigne à jouer les Sganarelle, peste contre la générosité de son compagnon et le trahit, en révélant leur vraie profession. Didier De Neck incarne avec malice ce comédien désabusé, prêt à profiter de la vie, sans scrupule.

Laissant dans l’ombre la Russie rurale du 19e siècle, la mise en scène de Xavier Lukomski met en valeur l’âpreté des rapports entre des personnages, qui se cherchent et nous surprennent par leurs hésitations, leurs silences. Les interventions de deux musiciennes, les apparitions d’étranges animaux, le jeu décalé de plusieurs acteurs pimentent le spectacle, sans lui insuffler un rythme soutenu. Certaines scènes de la première partie s’enlisent dans des conversations insipides. Que la traversée de cette "Forêt" est longue !

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