Rebecca, que Corinne ne connaît pas, dort dans une chambre de la maison familiale. Richard est médecin et prétend l’avoir trouvée affalée sur le bas-côté de la route. Il ne pouvait pas la laisser. Corinne lui fait remarquer qu’il n’a pas l’air inquiet. Il lui rétorque que c’est son métier de ne pas paraître inquiet. Corinne hésite : « Si elle avait été un homme, aurait-il été aussi attentionné ? ».
Et puis, il y a le mystérieux Morris, l’associé de Richard, que Corinne déteste. Richard part le rejoindre et les deux femmes restent seules. Malgré les médicaments que Rebecca a absorbés, elle se réveille et s’incruste dans le salon. Pulpeuse et cynique, Rebecca n’est pas rassurante. Les deux jeunes femmes font connaissance, pour le meilleur et pour le pire.
Des dialogues étranges, un ton légèrement emprunté, des répétitions et quelques envolées philosophiques caractérisent cette œuvre du nouveau théâtre anglais qui laisse beaucoup de place à l’imagination. Le mystère n’est jamais réellement éclairci. Cet aspect pourrait frustrer les plus rationnels d’entre nous. Cependant, les échanges raffinés portent à la réflexion sur cette fin (?) de couple et plus particulièrement sur le rôle de Morris. Bref, du théâtre de Martin Crimp, qu’on ne doit plus présenter. A n’en pas douter, de belles discussions suivront ce spectacle passionnant !