La salle est plongée dans le noir. La musique éclate, les comédiens ne se font pas attendre. Ils sont trois. L’un s’occupe de l’ambiance musicale, les autres rejoignent leur place sur scène et ajustent leur micro. Débute alors le récit des premiers personnages : Rose, 61 ans et Raoul, 57 ans. On ne sait pas s’ils se connaissent. Chacun à leur tour, les comédiens se glissent dans la peau de ces hommes et femmes et laissent éclater au grand jour les difficultés journalières de leur misérable vie. Certaines histoires vous toucheront, d’autres vous laisseront de marbre. Certaines d’entre elles vous arracheront quelques brefs sourires, quelques froncements de sourcil. Rien de bien extraordinaire pour autant. S’il manque quelque chose à la pièce, c’est un fil rouge qui permettrait au public de faire des liens entre ces différents interlocuteurs, sortis de nulle part et qui disparaissent au moment même où leur existence commence à intéresser l’assistance. On aurait voulu s’y attarder, quitte à délaisser l’une ou l’autre histoire, qui de toute façon n’apporte pas grand-chose de plus au spectacle.
Malgré un entrain visible et un talent d’élocution avéré, la monotonie du concept de la pièce vient tourmenter l’attention du public. La suite de monologues narratifs agacerait si la pièce n’était pas si courte. Une durée (1h) qui d’un côté fait que les personnages ne sont qu’effleurer par leurs conteurs, et qui de l’autre empêche au public de se tourner trop longtemps les pouces. Une audience qui, pour apprécier le spectacle, ne devra pas être ce public amateur de comédies et de déguisements bariolés.
L’écriture moderne et précise de la pièce mérite tout de même les applaudissements de fin de soirée. Malgré l’absence de mise en scène, d’ « action » et de décor, on se prend tout de même au jeu. On se reconnait dans certaines de ces anecdotes et c’est surement là tout l’intérêt. A voir, à l’occasion.
Céline Brut
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