LE CHAGRIN DES OGRES

Théâtre | L’Ancre

Dates
Du 9 au 13 mars 2010
Horaires
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+32 71 31 40 79

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LE CHAGRIN DES OGRES

En 2006, Bastian Bosse, jeune Allemand de dix-huit ans, tire sur trente-sept condisciples et professeurs de son ancien lycée avant de retourner l’arme contre lui. Il avait annoncé son geste sur Internet. La même année, en Autriche, Natascha Kampusch, kidnappée et emprisonnée pendant toute son adolescence s’échappe de sa geôle et devient une personnalité médiatique avant de faire de la télé son métier… À partir de ces deux réalités, symptomatiques d’un certain trouble/malaise de ce début de millénaire, le jeune metteur en scène Fabrice Murgia a composé une partition complexe et puissante, une plongée singulière et résolument sensorielle dans l’univers mental de la jeunesse d’aujourd’hui. Texte et mise en scène Fabrice Murgia | Interprétation Simon Drahonnet, Emilie Hermans, David Murgia et Laura Sepul | Production Catherine Hance | Coproduction Compagnie Sténopé/Artara, Théâtre national de la Communauté Wallonie-Bruxelles et Festival de Liège | Aide Théâtre & Publics.

A 20h30 (mardi également à 14h) au Studio Danse (PBA)
Prix du billet : 6/8/10/12 € - Le pass 6 spectacles KICKS ! 30/20 €

Réservation : 071/314 079 / www.ancre.be

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1 Message

  • LE CHAGRIN DES OGRES

    Le 11 septembre 2009 à 12:50 par Paul H

    J’ai vu le chagrin des ogres à 2 reprises au festival de Liège.
    Superbe interprétation des 3 jeunes comédiens.
    Phénomène de société et d’actualité qui interpelle tant les ados que les parents.
    Frissons émotionnels garantis.
    A conseiller vivement

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Jeudi 11 février 2010, par Catherine Sokolowski

L’adolescence sans condescendance

C’est dans un joli costume blanc de petite fille que Laura Sepul nous accueille au sein d’une fable noire, glauque et pessimiste en ce début de mois de février au National. « Le chagrin des ogres », première mise en scène de Fabrice Murgia, passe en revue les désarrois de l’adolescence, au travers de faits divers sordides, d’échappées oniriques et de réflexions existentielles. Noirceur voulue et réussie, ce spectacle réveille, interpelle et questionne les plus récalcitrants d’entre nous.

Trois acteurs très crédibles, Laura Sepul en maître de cérémonie, campant admirablement la naïveté et la cruauté du monde de l’enfance, encadrant Emilie Hermans (Laetitia) enfermée dans une prison qui revêt la forme d’une cave ou d’une chambre d’hôpital (référence à l’histoire de Natascha Kampusch kidnappée et emprisonnée pendant de longues années) et David Murgia (Bastian), traumatisé par de lourdes « plaies psychiques », qui ne trouvera d’autres alternatives que le suicide après avoir blessé un grand nombre de condisciples (allusion à l’histoire de Sébastien Bosse, qui blessa trente-sept personnes dans un lycée allemand avant de se donner la mort).

Quitter l’enfance, c’est abandonner ses rêves et la conviction que l’on peut tout changer. Traverser l’adolescence c’est affronter la solitude, un univers scolaire pouvant être dévastateur, la méchanceté banalisée, l’incompréhension parentale et essayer de trouver un sens à sa vie. « Qu’est ce qu’on fout tous ici ? » se demandent-ils à l’unisson.

L’enchevêtrement des narrations de Laetitia et Bastien, tous deux enfermés dans un monde virtuel effroyable, aggrave le côté sombre de la pièce. Rien ne vient enjoliver ces récits, entrecoupés par les sarcasmes d’une créature aérienne passant de l’état d’enfant candide à celui de monstre machiavélique.

Un dialogue entre Bastian et son prof de philo symbolise l’ambiance du spectacle : « tu sais que ce n’est pas drôle ? » « oui, c’est pour ça que je ne ris pas ». En effet, il n’y a vraiment pas de quoi rire, entre les taches rouges sang qui maculent la robe de la gracieuse narratrice, un bruitage explicite et surprenant, des réflexions morbides et des morts réels, n’allez pas là pour oublier vos tracas quotidiens mais, par contre, si vous souhaitez réfléchir aux dérives du monde actuel, et en particulier à celles de sa jeunesse, n’hésitez pas, la pièce vaut le détour.

L’Ancre