LE BARBIER DE SEVILLE / Beaumarchais - Mise en scène de Jacques Delcuvellerie (CREATION)

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 7 au 25 octobre 2008
Horaires
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LE BARBIER DE SEVILLE / Beaumarchais - Mise en scène de Jacques Delcuvellerie (CREATION)

Dans une rue de Séville, dans une Espagne de pacotille, le comte Almaviva fait les cent pas sous la fenêtre de Rosine, jeune et jolie demoiselle promise à son tuteur, le vieux docteur Bartholo. Pour ravir celle qu’il aime et finir par l’épouser, il lui faudra trouver maints subterfuges et autant de déguisements… Heureusement que Figaro, son ancien valet, barbier de son métier, vaque dans les environs et s’avère toujours aussi prompt à sortir de l’embarras les jeunes gens au coeur débordant…A la veille de 1789, les rôles sociaux traditionnels sont toujours là : aristocrate, valet, jeune pupille, tuteur abusif, mais plus rien de ce qui les définissait et les « justifiait » ne subsiste. Tout est déjà sens dessus dessous dans une comédie où les légèretés de l’Ancien Régime scintillent d’autant plus qu’on pressent ce qui va les balayer. Avec joie.De cette mécanique théâtrale parfaite, de ce brillant divertissement, Jacques Delcuvellerie affûte tous les rouages. En virtuose de la mise en scène, il s’amuse, joue des clichés, du kitsch et fait claquer chaque réplique, tout autant qu’il déploie ce qu’elles appellent d’improvisation entre elles. Entraînant une troupe de comédiens virtuoses dans une sarabande sonore où dialoguent un clavecin, la guitare de Frank Zappa et des échos de Rossini, la pièce devient une comédie musicale – Beaumarchais l’avait d’abord écrite pour l’opéra – un triomphe à l’amour et à la jeunesse.

Mise en scène : Jacques Delcuvellerie - Scénographie : Johan Daenen - Costumes : Greta Goiris - Lumières : Philippe Sireuil - Assistante : Françoise Fiocchi - Interprétation : Jean-Pierre Baudson, Silvain Daï, Jeanne Dandoy, Axel de Booseré, Fabrice Murgia, Christian Léonard, Damien Trapletti, (distribution en cours) - Production : Théâtre National de la Communauté française.

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2 Messages

  • LE BARBIER DE SEVILLE / Beaumarchais - Mise en scène de Jacques Delcuvellerie (CREATION)

    Le 25 octobre 2008 à 12:17 par Victor

    Cette fois, je ne voulais pas donner d’azvis, car c’était trop négatif. Je viens de lire les 2 avis précédents et je confirme. Je ne comprends pas les étoiles données par Jean Campion, ni l’engouement entendu sur 50° Nord. Le seul avantage pour moi est qu’il y avait un entracte ce qui m’a permis de me sauver sans vexer les comédiens qui font ce qu’ils peuvent dans une mise en scène de Delcuvellerie que personnellement je désaprouve totalement. Et puis, pauvre Frank Zappa (que nota bene j’ai eu la chance et le plaisir de recevoir chez moi fin des années ’60) il doit se retourner dans sa tombe s’il entend ce qu’on a fait de sa musique. Était-ce bien nécessaire  ???
    OUIIIIIII il fallait aller voir Shakespeare is dead. Il ne nous reste plus qu’à espérer que ce petit chef d’oeuvre soit repris la saison prochaine et qu’il fasse une très belle et longue tournée !

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Mercredi 15 octobre 2008, par Jean Campion

Bain de jouvence pour un classique

Trente ans avant Rossini, Beaumarchais avait exploité l’intrigue classique du vieux barbon empêché d’épouser une ingénue, dans ...un opéra. Comme son oeuvre fut refusée, il la transforma en une comédie, toujours dominée par la musique et qui osait narguer la tradition. Ce sont ces deux atouts que Jacques Delcuvellerie a voulu privilégier dans sa mise en scène. Résultat : un spectacle drôle, espiègle, déjanté, mais dont certaines scènes manquent d’allant.

Un motard fait irruption à l’avant-scène, se débarrasse de sa combinaison et s’installe...au clavecin. Le ton est donné. Sans " faire systématiquement anachronique ", on prendra de sérieuses libertés avec ce classique. Ainsi la sérénade sous le balcon de Rosine devient un numéro de music-hall. Devant son micro, le comte Almaviva se transforme en crooner à la Julio Iglésias. Pour exprimer l’irascibilité du tyrannique Bartholo, Jean-Pierre Baudson adopte la gestuelle de Louis de Funès. Dans une scène d’ivresse, on reconnaît la voix avinée d’un ministre célèbre. Certains jeux de scène outrés nous donnent parfois l’impression de regarder un dessin animé. Il faut voir par exemple Rosine descendre un escalier trop étroit dans sa somptueuse robe à cloche. Enregistrée ou jouée en live par le claveciniste Bernard Dekaise, la musique parodique, narquoise nous incite, elle aussi, à guetter les clins d’oeil ou les gags.

Par son imagination débordante, le metteur en scène stimule notre curiosité, sans trahir l’esprit ou le texte de Beaumarchais. Cependant, si l’action rebondit avec vivacité, si les affrontements sont explosifs à souhait, les scènes où un personnage fait le point, en s’adressant au public, ralentissent la représentation, tout comme les quatre changements de décor, rideau fermé. Ces coupures empêchent l’espagnolade de s’emballer.

Tour à tour amoureux contrarié, militaire encombrant, bachelier maniéré, Axel de Booseré donne beaucoup de couleur au comte Almaviva. Rosine n’a pas l’innocence d’Agnès, l’héroïne de Molière dans "L’Ecole des femmes". Elle vit la même situation très différemment. Incarnée avec souplesse et détermination par Jeanne Dandoy, elle joue les coquettes, manie l’ironie et se rebelle farouchement contre le tuteur, qui la séquestre. Ce docteur Bartholo qui permet à Jean-Pierre Baudson de réussir une composition savoureuse. On devrait haïr ce vieillard despotique, maladivement méfiant, prêt à toutes les combines pour satisfaire son égoïsme et l’on se régale de sa noirceur. A l’ombre de ce trio conquérant, Fabrice Murgia est un Figaro sympathique, malicieux, bondissant (les pirouettes sont impeccables), mais trop discret. Beaumarchais lui a insufflé son insolence. On aimerait qu’elle imprègne un homme qui est " persuadé qu’un grand nous fait assez de bien, quand il ne nous fait pas de mal ". On aimerait respirer davantage un parfum de révolution.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles