LAPSIT EXILLIS / d’après les légendes arthuriennes / Mise en scène d’Ingrid von Wantoch Rekowski

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 29 septembre au 17 octobre 2009
Horaires
Tableau des horaires

Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

Moyenne des spectateurs

star-offstar-offstar-offstar-offstar-off

Nombre de votes: 0

LAPSIT EXILLIS / d’après les légendes arthuriennes / Mise en scène d’Ingrid von Wantoch Rekowski

Depuis ses débuts, Ingrid von Wantoch Rekowski a fait du théâtre musical son terrain de recherche. Après un périple intense et ludique dans l’univers baroque et une plongée dans l’oeuvre de Wagner, Ingrid von Wantoch s’engage dans la matière foisonnante, archaïque et merveilleuse des légendes arthuriennes pour les confronter à nos règles et conventions modernes.
D’emblée, le titre du spectacle nous transporte au coeur de la lutte entre l’esprit du bien et du mal. Lapsit Exillis emprunte son nom à la pierre magique tombée des cieux lors d’un combat entre Dieu et Lucifer. Sur scène, les comédiens s’inspireront des Chevaliers de la Table Ronde à travers la geste arthurienne et nous conteront les prouesses de l’élite guerrière guidée par l’héroïsme, l’honneur et la soif d’absolu. Ils illustreront les luttes sanglantes et acharnées entre les valeurs idéales et le goût de la violence ou les pulsions les plus profondes. La cité idéale se bâtit sur les contradictions et l’ambiguïté.
Sur scène, le récit sera mené par la musique. Le fracas des corps en armures se heurtera au contrepoint des polyphonies mi-sacrées, mi-profanes. L’orgue se déploiera jusqu’à envahir l’espace et le rythme de la percussion rappellera le battement du coeur ou encouragera la lutte.
Epopée théâtrale et musicale inédite, Lapsit Exillis nous entraîne dans l’univers imaginaire et historique qui est à la source du nôtre. On verra s’y déployer les codes cachés, honneur et vertu dissimulant cynisme et cupidité qui sous-tendent les mécanismes de notre société actuelle. Telle est la fonction des mythologies : activer le rêve et transcrire la réalité.

Mise en scène : Ingrid von Wantoch Rekowski / Assistant : Manolo Sellati / Comédiens : Dieter Bossu, Angelo Dello Spedale Catalano, Laurent D’Elia, Isabelle Dumont, Ludmilla Klejniak, Candy Saulnier, Catherine Travelletti / Organiste & improvisation : Jérôme Giersé / Décors et lumières : Stefan Heinrichs / Costumes et maquillages : Régine Becker Décor sonore : Jean Pierre Urbano / Production Théâtre National / En collaboration avec Lucilia Caesar / Coprésentation : Théâtre National & La Monnaie | De Munt / Peinture : Louis-Auguste Leloir, “Collection du musée d’art Roger-Quilliot, Ville de Clermont-Ferrand”.

Tous les jours : 20h30 (sauf mercredi : 19h30 et dimanche : 15h)

Laissez nous un avis !

6 Messages

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
    Se connecter
Votre message

Dimanche 11 octobre 2009

Un graal … Inaccessible.

Dans cette nouvelle création, Ingrid von Wantoch Rekowski, artiste associée au Théâtre National depuis 2005, aborde l’univers foisonnant d’Arthur et de ses Chevaliers de la Table Ronde. On y retrouve cette combinaison particulière qui avait fait le succès de ses pièces précédentes : une alliance baroque entre le théâtre, la musique, la danse, la peinture. Pourtant ici, cette alchimie ne fonctionne pas. Pièce hermétique, « Lapsit Exillis » oublie d’emporter le public avec soi et apparaît de ce fait comme une succession linéaire et désarticulée de scènes tournant autour des thèmes chers à cette époque, tels que le combat, l’appartenance au groupe, le rite d’initiation ou la reconnaissance des pairs.

Sur le plateau trône une gigantesque table ronde, inclinée à 45°, qui servira également de scène aux protagonistes. Ce disque, et le banc circulaire qui l’entoure, sont d’ailleurs les seules choses que le public aperçoit à travers l’ouverture ovale dans la paroi le séparant du plateau. Tout semble ainsi se résumer à cette table : les chevaliers surgissent de sous celle-ci pour y débattre, y manger, y combattre, s’y épuiser et y mourir. Elle est à la fois le dehors et le dedans, le support de toute chose, et même le prisme à travers lequel le public a accès à la pièce. Cette scénographie intelligente crée un espace tout en symboles qui plonge le public dans un univers oscillant entre réalité et abstraction.

Malheureusement, cet univers n’est le théâtre que d’une énumération de situations dont on peine à percevoir le fil conducteur. Un tableau chasse le précédent, une forme de rituel s’installe, dont l’inaccessibilité transforme des mouvements pourtant fort étudiés en une gesticulation hermétique. Il faut noter cependant la performance des comédiens qui s’investissent et s’assument totalement sur leur plan incliné. Ils portent tous le même costume-cravate, cet uniforme des temps modernes, rappelant ainsi que les comportements de l’époque arthurienne sont toujours d’actualité. Les décors et lumières, signés par Stefan Heinrichs, se combinent à l’orgue de Jérôme Giersé pour produire une ambiance froide, parfois agressive, qui efface encore un peu plus la douceur de l’humain au profit de la fermeté du groupe.

Malgré une scénographie originale et un travail sur la geste arthurienne que l’on devine impressionnant, Lapsit Exillis ne convainc donc pas… Un coup (d’épée) dans l’eau.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles