LA COURSE
Après la forme courte créée au Festival XS, Une Tribu Collectif propose la forme longue de La Course. Eddy est un cycliste amateur. Il est l’espoir de toute sa région. Alors qu’il la tenait enfin cette victoire qui allait lui ouvrir les portes du circuit professionnel, Eddy a décidé de tout planter là et de fuir. Dans l’usine textile locale, les ouvriers sont sidérés. Dans l’atelier, en marge de leur travail, ils rejouent la disparition de leur champion et transforment le plateau en un grand lieu de création où ils tentent de comprendre sa fuite.
Objets, marionnettes, couture, écriture, jeu et musique interagissent dans ce premier spectacle du jeune collectif Une Tribu. Cette pièce pose la question de la radicalité, du sens de l’engagement et de l’esprit de compétition. Entre narration et évocation, elle se compose de plusieurs tableaux : l’usine, le café, les routes asphaltées qu’emprunte Eddy pour ses entraînements…
Entre le fuyard et ceux qui restent, entre les « gagnants » et les « perdants », entre partir ou rester, rêver ou vivre, les spectateurs se lancent eux aussi dans La Course.
Une course à perdre haleine dans une société où la fuite est tantôt un luxe, tantôt impossible. Une course avec ou sans issue vers un monde que l’on espère forcément meilleur.
« La Course… un bijou poétique où le dessin se créera en direct pour nous voir tous être scotchés par deux petits coureurs cyclistes en plomb. » toutelaculture.com
« Objets et marionnettes peuplent un théâtre pluriel, subtil, infiniment créatif et joliment représenté... Le paysage cousu en direct... s’allie au texte et aux figurines pour bâtir une représentation du cyclisme amateur. » La Libre Belgique
MOMENT EN FAMILLE !
Deux ateliers « manipulation de marionnettes » menés par Une Tribu collectif, à l’issue des représentations du 19 et 26 novembre à 15h.
Durée de l’atelier : 1h (16:30 > 17:30)
Pour 12 enfants (dès 10 ans). Gratuit.
Réservation : 02/274.23.25 / vbertollo@theatrenational.be
Présence du Centre de Littérature de Jeunesse de Bruxelles avec une sélection de livres en lien avec le spectacle dans les foyers publics.
Jeudi 17 novembre 2016,
par
Catherine Sokolowski
Vainqueur, vain cœur...
Un petit village que l’on imagine plein de charme, un café rempli d’habitués tous les dimanches, un atelier de confection textile et … Eddy, LE cycliste du village. Tout le village supporte Eddy, tout le monde espère qu’Eddy va gagner la course dominicale et être incorporé à l’équipe de Monsieur Ketel, le patron de l’atelier. Alors tous les dimanches, le village encourage son champion et vit à travers ses prestations. Mais si Eddy gagne, que va-t-il se passer ? “La course” est un bijou. Les acteurs prennent le temps de coudre le spectacle, de faire vivre des marionnettes et de sourire au public. Un retour aux valeurs de base. Un petit bijou aux multiples facettes, comme un diamant.
On entre dans un atelier de couture à l’allure quelque peu obsolète, même si les machines sont plutôt modernes. Elles semblent se reposer avant de prendre vie, pressées de coudre la route qu’Eddy devra suivre. Et le peloton aussi d’ailleurs, accessoirement. Chaque dimanche, Eddy doit se surpasser ! Il est vrai que “si nous étions tous les meilleurs, le monde vivrait en parfaite harmonie”.
Trois acteurs se partagent la scène (Sarah Hebborn, Valentin Périlleux et Michel Villée), tous au service de l’histoire. Tour à tour couturier, marionnettiste, villageois ou animateur de vélo, leur présence bienveillante est à la fois intense et discrète. Il paraît que “ça calme d’être le meilleur”.
Une victoire est-elle un aboutissement ? Que penser de la compétition, si présente tous atimuts ? Sans vouloir révéler l’issue de la course, il est un fait que tout ne se passera pas comme prévu. Et cette issue déconcertante laisse la place aux marionnettes qui tenteront d’expliquer, avec poésie, subtilement, en suggérant. L’approche multidisciplinaire est riche et très créative. Le spectacle est court, une heure tout au plus. Si on était au cinéma, on rêverait d’une suite, “La course II” ! A bientôt Eddy ?!
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