« En politique, comme on fait son lit on se couche ». Ici, ils l’ont choisi grand, très grand, confortable et tout blanc. Une volonté de partage et de pureté ? « Prisonniers des petites phrases », ils dénaturent une prison d’idées préconçues pour en faire un feu d’artifice de ricochets audacieux, jouant sur les mots et les sens.
Souvent drôles, les échanges percutants s’intensifient progressivement. Car le second thème, l’amour, est déjà plus intime. Parlent-ils de leur expérience ? Émettent-ils leur propre avis ? Et que se passe-t-il exactement dans ce grand lit immaculé ? Très inégales, les pensées se percutent, parfois triviales, souvent élaborées.
En apothéose, l’étude du comportement de l’un d’entre nous. L’enfance, l’expérience, les actes, les idées, le tout passé au crible sous une pluie d’affirmations souvent remises en question à grand renfort d’autres allégations. Le questionnement sous-jacent est celui du degré d’authenticité. Les scènes évoquées se sont-elles déroulées, les souvenirs ont-ils existé, les acteurs sont-ils nus sous les draps, chacun étant libre de choisir jusqu’où il va.
Un théâtre alternatif, sans fard, à la fois brut et raffiné, qui a le mérite d’innover. A contrario, une réflexion sans introduction ni conclusion, une avalanche d’idées peu cloisonnées. Certains aimeront, d’autres resteront sur leur faim, voire sur la fin, elle-même pouvant être interprétée. Un spectacle à découvrir pour son originalité, son humour percutant, sa valse de préjugés joliment déformés et pour le travail d’acteurs fortement impliqués.
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