L’oracle de Delphes
Lorsque Valerius Tractopelus, célèbre général romain, rentre victorieux de campagne en Afrique, il est accueilli en héros au Sénat et la ville se prépare à lui faire un triomphe.
Rome en ces temps-là vit sous l’égide de Terminus Maximus Detritus, vieil empereur paranoïaque et solitaire dont la santé se détériore de jour en jour…
Quand le Magic Land revisite l’Antiquité et soulève un coin de la toge de l’histoire, on peut craindre le pire et de fait ça Empire rapidement. Entrainé dans le labyrinthe de ce péplum sans concession, le spectateur suit avec délices les innombrables intrigues de palais et les complots de Marius Adolphus, fils de l’empereur qui rêve comme tout bon héritier de s’emparer du trône occupé par son père.
Une tragédie antique en jupette, entre thriller et Vaudeville, dans une débauche de faux marbre.
Un spectacle coulé dans le Bronx par l’ensemble de la compagnie !
Distribution
Avec : Daniel Cap, Sophie D’Hondt, Christelle Delbrouck, Philippe Drecq, Bruce Ellison, Thomas Linckx, Juan Marquez Garcia, David Notebaert, Stéphane Stubbé et Xa
Texte : Philippe Drecq et Patrick Chaboud
Mardi 14 mars 2017,
par
Yuri Didion
Plus. Toujours plus !
L’empereur est malade. Son fils est faible. Et le sénat est rongé par la cabale : "chacun se place pour le pouvoir". Mais le général Tractopelus revient victorieux de sa guerre contre les barbares. Ce grain de sable vient à point dans l’engrenage des conspirations. Une histoire pleine de rebondissements qui donne à entendre, entre deux calembours inventifs, une critique politique.
La troupe du Magic Land nous accueille dès l’entrée en légionnaires romains ou en chrétiens dissimulés dans les catacombes. Une chose est sûr : ils s’y connaissent pour placer l’ambiance. L’entrée dans la salle reste un grand moment : on rentre littéralement dans le décor qui occupe tout l’espace, bar compris. Les personnages déambulent, saluent tout le monde, placent les retardataires. Nous sommes littéralement à Rome, à l’ouverture d’une séance plénière du sénat.
Le spectacle commence sur une scène chorale, et pas des moindres : une chanson portée avec brio par les comédiens. Les frissons sont au rendez-vous. Et la suite est à la hauteur : avec cette énergie folle qui les caractérisent, les comédiens volent à travers des situations toujours plus rocambolesques, lancent des jeux de mots et des références à tout va. Du côté public, le rire jaillit spontanément. Un moment divertissant qui ne cède rien à l’intelligence du texte.
Le propos ? Une critique de l’avidité, du pouvoir et de son caractère temporaire, où les clins d’oeil humoristiques à la politique et à l’histoire sont légions. Un regard léger sur la course à l’influence qui souligne, comme souvent au Magic Land, tout le ridicule de l’Humain.
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