Le point fort de la pièce est indubitablement le tandem d’actrices. Laurence Vielle est fascinante dans le rôle de Laura, accusée d’homicide volontaire à l’encontre du dictateur Somadossi. De sa voix rauque à la moindre manie gestuelle, le personnage créé par l’actrice est vivant et crédible. Nathalie Cornet n’est pas moins douée dans son rôle d’avocate acquise à la défense des droits de l’homme. Ces deux personnages s’apprivoisent littéralement sous les yeux des spectateurs. Alors que tout semble les séparer, de nombreux rebondissements ne feront que les rapprocher et les pousser à comprendre les motivations de l’autre.
La scénographie minimaliste et la salle des voûtes du Public conviennent parfaitement au cadre de la pièce. Deux chaises situées aux extrémités du plateau et du papier, beaucoup de papier : carnets intimes du dictateur, dossiers d’instruction ou encore articles de journaux. On note également un très beau travail sur la lumière. Suggérant la prison par l’ombre des barreaux, elle peut aussi se faire très crue après une longue période de pénombre et souligner la violence des mots.
Même si la pièce semble s’essouffler un peu après les trois premiers quarts d’heure, elle reprend rapidement un rythme soutenu qui porte le public jusqu’à la fin. L’hiver de la cigale est une invitation à la réflexion. Dans une situation critique telle qu’un régime de dictature, Pizzuti pose une question : qui de la justice ou de la loi du talion est la plus pertinente ?
L’hiver de la cigale
- Dates
- Du 9 septembre au 30 octobre 2010
- Horaires
-
Tableau des horaires
- Où
-
- Contact
-
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44
L’hiver de la cigale
Deux femmes face à face ; entre elles, un monstre... Hiver 2002. La cigale ayant chanté tout l’été dû bien se résoudre à affronter l’hiver... Laura est maintenue en détention préventive, accusée d’avoir tué le général Oscar Antonio Roederer, ancien dictateur de son pays. L’avocate de la défense, Maître Franchi, va avoir du mal à arracher des aveux à sa cliente. Au fil des rencontres, les deux femmes se retrouvent liées l’une à l’autre par les révélations d’une histoire commune. Devenues indissociables, elles vont devoir parcourir ensemble le long chemin qui mène à la vérité. Un texte puissant par l’auteur de « L’Initiatrice » que vous avez été nombreux à apprécier la saison passée, servi par deux splendides comédiennes sous la direction de Magali Pinglaut. Dans les écrits de Pizzuti, ce sont toujours des femmes qui luttent. Avec obstination, elles se battent pour qu’un autre monde advienne. Avec opiniâtreté, elles font avancer la machine sociale. Avec fermeté, elles parlent, s’engagent et dénoncent ; audacieuses, elles sont pragmatiques et entières, elles luttent pour l’émancipation de tous et pour les libertés de chacun. Parce que, toutes, elles rêvent à des lendemains qui chantent ! UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC.
Lundi 18 octobre 2010, par
Un huis clos captivant
Dans L’hiver de la cigale, Pietro Pizzuti fait se rencontrer deux femmes que tout oppose. Pourtant, leurs destins sont liés et elles vont devoir lutter ensemble pour affronter la vérité. En dépit de quelques longueurs, ce texte bien ficelé est servi par deux actrices impressionnantes et une mise en scène tout en subtilité.
4 Messages