Richard III, roi difforme et tyrannique a emprisonné Shakespeare afin qu’il corrige sa pièce et dresse de sa personne un portrait flatteur pour la postérité. Shakespeare refuse et voilà Richard III transformé en un Othello de pacotille, entouré d’intrigues amoureuses dont il s’imagine être la cible. Roméo et Juliette, Hamlet et Ophélie, Mercutio, tous seront pris dans un scénario tragique au fil des répliques shakespeariennes cultes, de nos boutades à la mode ou de nos formules toutes faites.
Complots, quiproquos, coups bas, déceptions amoureuses et vendettas vont se succéder à un rythme hallucinant dans un ballet de scènes comiques oscillant entre cartoon et comédie musicale.
En somme, une heure trente de gags et de rebondissements inédits avec une équipe soudée et des comédiens en parfaite synchronie dans les ballets, pour une traversée non académique et décomplexée de l’œuvre de Shakespeare. D’ailleurs la paternité de son œuvre n’a-t-elle pas fait polémique ?
Après « La vie c’est comme un arbre », Mohamed Allouchi signe avec « L’être ou ne pas l’être » une nouvelle mise en scène pleine d’entrain, sans moyens, mais avec des acteurs polymorphes. On y retrouve quelques habitués comme Mohamed Ouachen et Rachid Hirchi et une pléiade d’autres : Oussamah Allouchi, Ahmed Ayed, Barbara Borguet, Yassin El Achouchi, Martin Goossens, Anaïs Tossings et Nihale Touati, tous visiblement soudés et homogènes.
Et puis sous le tragi-comique, la question : celle la violence. À quoi mène-t-elle ? Au ridicule, à la solitude et au remords ? À méditer et ici surtout à savourer pour petits et grands.
Palmina Di Meo
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